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1366. (1857) Cours familier de littérature. III « XVIIIe entretien. Littérature légère. Alfred de Musset » pp. 409-488

noir ou blanc ?

1367. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre premier. Le Moyen Âge (842-1498) » pp. 1-39

Ajoutez la « peste noire », la « jacquerie », la folie du roi Charles VI, les sanglantes querelles des Armagnacs et des Bourguignons.

1368. (1739) Vie de Molière

La femme d’un des meilleurs comédiens que nous ayons eus a donné ce portrait-ci de Molière : Il n’était ni trop gras, ni trop maigre ; il avait la taille plus grande que petite, le port noble, la jambe belle ; il marchait gravement ; avait l’air très sérieux, le nez gros, la bouche grande, les lèvres épaisses, le teint brun, les sourcils noirs et forts, et les divers mouvements qu’il leur donnait lui rendaient la physionomie extrêmement comique.

1369. (1901) Des réputations littéraires. Essais de morale et d’histoire. Deuxième série

Flaubert lui-même, ce grand contempteur des « bourgeois » et de la popularité vulgaire, prouve bien qu’il ne faut pas le prendre au mot dans son mépris affecté pour l’agitation que se donnent les pauvres auteurs luttant contre le néant noir et assoiffés de vie. […] Bâtis amoureusement ton œuvre, travaille, lutte pour vivre, et fais tous tes efforts : situ n’as pas l’amitié chaleureuse d’un critique influent qui mette sa voix et sa plume autorisées au service de ta réputation, l’oubli noir te menace, tout ton travail est vain, et ton chef-d’œuvre ignoré ne sera qu’un rêve dans la nuit. […] Pour qu’il ne surgisse jamais, il n’est point nécessaire de supposer la noire envie et je ne sais quelle horrible conspiration du silence ; l’ignorance et la paresse suffisent. […] Les fours noirs ne sont pas devenus plus rares ; mais il y a moins de chutes violentes.

1370. (1910) Propos littéraires. Cinquième série

……………………………………… L’avenir dans ce crépuscule Dresse sa tour étrange à voir ; Tour obscure, mais étoilée, Nos strophes, à toute volée, Sonnent dans ce grand clocher noir. […] Rien n’est plus affreux, rien ne paraît plus affreux qu’un malheureux qui sait qu’il va mourir, qui compte les jours, les heures, et qui voit devant lui la catastrophe, la chose noire, le mystère effroyable et qui se sent comme glisser dans la tombe aspirante. […] Je pleurerai longtemps, selon toute apparence. » Longue route grise de vieillesse indéfinie, longue route grise sous un ciel bas, longue route grise où se traîne à petits pas une robe noire se dirigeant vers un tombeau. […] Ses bêtes noires sont ce que Bacon aurait pu appeler idola temporis, les idées générales, préjugés, lieux communs et coqueluches dont nous nous sommes entêtés depuis environ un demi-siècle.

1371. (1923) Au service de la déesse

Je ne sais pas si elle était blonde ou brune, si elle avait les yeux bleus ou noirs ; et nous ne savons pas la couleur des cheveux et des yeux de Manon que des Grieux aima ; ce renseignement nous est inutile. […] Pas de fils blancs, le soir, sur les buissons, entre les arbres ; mais des aigrettes, des flocons, des duvets et, sur la rive, alternant pour le poète gai, le poète mélancolique, des plumes de cygne blanc, des plumes de cygne noir. […] Au nom seul du Jour, je le sentais onduler silencieusement entre ses deux nuits comme un cygne aux ailes noires. […] Le bateau, comme dernière ancre, redonnait à la terre la femme du commandant, et il tournait par petits coups comme un cheval qu’on selle. » Pendant la traversée : « Parfois, tous les passagers se précipitaient vers un bord ; c’est qu’un petit bateau noir, comme un rat dans un télescope, s’était logé entre le soleil couchant et nous. » Suite de la traversée : « Pendant deux jours, l’Afrique avança quelques îles sur la mer, comme un enjeu, des Canaries, des îles Vertes… » Que tout cela est ingénieux ! […] La deuxième a le visage encadré de repentirs noirs ; elle fouette sa monture : et « l’arc parfait de son visage lance la volupté, l’amertume et le remords ».

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