A propos des Anregungen fur Kunst, Leben und Wissenschaft de Richard Pohl, il s’écrie : « En exaltant les dernières œuvres de Beethoven, aberrations d’un génie qui s’éteint et les monstrueuses combinaisons de Tannhaeuser et de Lohengrin, monuments d’impuissance à » créer dans le domaine de la noble et belle musique, les rédacteurs des Anregungen ont contribué à faire naître le doute et l’anarchie actuelle d’opinions, qui font descendre aujourd’hui » la nation allemande de la position élevée où l’avaient placée les Bach, Haendel, Gluck, Haydn, le divin Mozart et Beethoven dans sa belle époque. » Cet exemple édifiant suffit à faire apprécier le caractère spécial d’un genre de critique dont notre pays n’était pas seul, d’ailleurs, à montrer les effets.
Faguet, académicien, trouve idéal le mode de recrutement qui lui vaut des jetons de présence : il voudrait donc « une magistrature rétribuée par la nation, mais se recrutant elle-même ».
13 octobre Balzac dit, un certain soir, dans une soirée de Gavarni : « Je voudrais, un jour, avoir un nom si connu, si populaire, si célèbre, si glorieux enfin, qu’il m’autorisât… » Figurez-vous la plus énorme ambition qui soit entrée dans une cervelle d’homme, depuis que le monde existe, l’ambition la plus impossible, la plus irréalisable, la plus monstrueuse, la plus olympienne, celle que ni Louis XIV ni Napoléon n’ont eue ; celle qu’Alexandre le Grand n’eût pu satisfaire à Babylone, une ambition défendue à un dictateur, à un sauveur de nation, à un pape, à un maître du monde.
Il n’y en a qu’un oripeau, planté sur l’épaule, pour l’orner et non pour le cacher, de ce crapuleux Matérialisme, qui nous pousse tous à l’égout où vont pourrir les vieilles nations !
Dès 1796 sa littérature de manifeste politique, avec le livre De l’Influence des Passions sur le bonheur des Individus et des Nations. […] Dans un article des Archives littéraires de janvier 1804, Des Communications littéraires et philosophiques entre les nations de l’Europe, de Gérandod marque, en les admettant l’une et l’autre, les deux directions possibles du goût et du jugement littéraires : « Il y a certaines beautés absolues dont le sentiment doit être universel, parce qu’elles ont leur principe dans un rapport nécessaire, quoique secret, avec les besoins de la nature humaine. […] Bien au contraire, le Savoyard tient la France pour la première nation du monde, la nation chef. […] « Dans un État bien fait, la nation, dit Courier, ferait marcher le gouvernement comme un cocher qu’on paie, et qui doit nous mener non où il veut, comme il veut, mais où nous prétendons aller et par le chemin qui nous convient. » L’helléniste Courier précède ici le professeur Alain ; les Pamphlets, ainsi que plus tard les Éléments d’une doctrine radicale, peuvent être traités comme des classiques républicains, leurs auteurs comme des républicains classiques.
Comme si toute l’activité intellectuelle de la nation s’était concentrée en deux groupes ! […] Très éloquent même parfois, et rien ne manque à la beauté du morceau où Montchrétien somme les Français d’aller évangéliser les nations sauvages et de se souvenir des devoirs que leur impose le nom de chrétiens. […] Si les gens de lettres ne faisaient pas une classe dans la nation, il n’y avait pas non plus de sujets littéraires possédant, par définition, le privilège de recevoir la beauté de l’ordonnance et du style. […] De là vient que, venu en Espagne dès 1710 avec Vendôme, il prend le pouvoir en 1715 sans avoir un soupçon du caractère de la nation qu’il va gouverner ; en 1718 et 1719, après huit ans et plus de séjour, le génie de la race lui est encore un sujet de surprise et d’indignation. […] Il estima la nation a capable de se porter à des extrémités d’honneur et de bravoure » telles qu’elle maintiendrait son roi sans la France, et contre la France.