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531. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 301-304

Il est des Ouvrages pestilentiels, dont il est nécessaire d’arrêter les progrès.

532. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — T. — article » pp. 392-394

Quand on a d’aussi grands talens que cet Ecrivain, il est permis & même nécessaire d’ambitionner des succès durables.

533. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXVIIe entretien. Littérature américaine. Une page unique d’histoire naturelle, par Audubon (1re partie) » pp. 81-159

VIII Voilà ce que les Américains si opulents du Nord auraient dû dire aux Américains du Sud : « Émancipez vos esclaves, graduellement, prudemment ; nous allons nous cotiser tous pour former l’indemnité nécessaire aux États dépossédés pour payer le travail libre !  […] XIV Or pourquoi l’Europe ou le monde ancien reconnaîtraient-ils ces droits de piraterie sur mer et sur terre aux États-Unis, tandis que dans l’ancien monde, nous reconnaissons non seulement le droit de protéger les propriétés utiles à tous, mais encore le droit d’exproprier avec indemnité les États et les individus de toute propriété de choses dont l’usage est nécessaire à tous ? […] Ces choses sont le capital du monde entier, exploité par quelques-uns, nécessaire à tous, dans notre état de civilisation et dans notre système d’échange, qui nous rend à tous l’or monnayé aussi nécessaire que le pain. […] Cette sévérité, que l’on regardera peut-être comme barbare, est nécessaire à la sécurité de ces établissements naissants. » XXIV Voici la traduction de quelques scènes sauvages de l’Amérique : À la branche de saule qui pend de sa ceinture, l’amateur de poissons en a déjà accroché une centaine, lorsque, tout à coup, le ciel s’assombrit, et l’orage menace.

534. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXIIe entretien. L’Imitation de Jésus-Christ » pp. 97-176

La nature fait tout pour son profit et son utilité propre ; elle ne peut rien faire gratuitement, mais elle espère obtenir pour ses bienfaits quelque chose d’équivalent ou de meilleur, ou des louanges ou de la faveur, et elle désire qu’on fasse grand cas de ce qu’elle fait et de ce qu’elle donne : la grâce, au contraire, ne recherche aucun avantage temporel ; elle ne demande d’autre récompense que Dieu seul, et elle ne souhaite, des biens temporels les plus nécessaires, que ce qui peut lui servir à l’acquisition des biens éternels. […] C’est une grande folie de négliger ce qui est utile et nécessaire, pour s’appliquer curieusement à ce qui nuit. […] Lorsque, avec une volonté droite, l’homme est troublé, tenté, affligé de mauvaises pensées, il reconnaît alors combien Dieu lui est nécessaire, et qu’il n’est capable d’aucun bien sans lui. […] Car il y en a qui l’embrassent si avidement, qu’ayant à peine le nécessaire en travaillant, ou en mendiant, ils n’éprouveraient aucun souci du royaume de Dieu s’ils pouvaient toujours vivre ici-bas. […] Les travaux extérieurs, les occupations nécessaires en certains temps, ne le troublent point ; mais il se prête aux choses selon qu’elles arrivent.

535. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 juillet 1885. »

Et le moment n’est guère proche, où, dans un théâtre parisien, sera ce qui est, par exemple, dans le théâtre royal de Munich : la même troupe jouant, un soir, selon toutes les traditions, Guillaume Tell, et, le lendemain, presque parfaitement, Tristan et Isolde… Puisqu’il nous faut, aussi, Parisiens, ces œuvres, comprenons qu’un théâtre nouveau leur est nécessaire : lorsqu’un artiste, à l’enthousiasme sûr et sérieux, à la patiente et persévérante énergie, à la profonde maîtrise, aura, en ses mains, uni toutes les forces des bonnes volontés éparses, et créé le théâtre du Drame avec Musique, la Tétralogie et Tristan auront, enfin, leurs représentations à Paris, dignes. […] Mais plus encore : la Vérité même, nécessaire, directe et merveilleuse. […] C’est dire qu’il n’en saisira que le côté extérieur et accessoire, mais point certainement le fond, puisque, tant que Wagner n’y avait vu qu’un sujet de cette nature, il s’en était senti éloigné. « En vérité, dit-il, Lohengrin est une apparition entièrement nouvelle ; elle ne pouvait surgir en aucun autre temps que celui-ci, et seulement des dispositions d’esprit et de l’intuition que pouvait avoir de la vie, un artiste, qui, s’étant trouvé précisément dans ma position, en fût arrivé au point de son développement où j’en étais du mien, quand ce sujet m’apparut, comme la tâche nécessaire qui s’imposait à moi ». […] Des ressources pécuniaires étant nécessaires à l’Association, elle a préféré les obtenir du concours d’un grand nombre d’adhérents, donnant chacun, une somme minime, à laquelle ils peuvent joindre, d’ailleurs, des donations particulières. […] Nous assistons à un véritable réveil, dans cette évolution de la musique instrumentale à la musique vocale, dans ce fait si mémorable, si précieux pour la théorie générale esthétique, et dont l’explication, au propos de la Neuvième symphonie de Beethoven, nous a conduit jusque cette recherche Ce que cette évolution nous signifie, maintenant, c’est une certaine surabondance, une tendance nécessaire et impérieuse pour s’épandre au dehors, comparable, entièrement, à l’effort pour s’éveiller d’un rêve angoissant et cruel : et la signification suprême pour le génie artistique de l’Humanité est que cet effort appelle, ici, une nouvelle forme d’activité artistique, donnant à ce génie une puissance nouvelle, l’aptitude à réaliser l’œuvre d’art dernière.

536. (1857) Cours familier de littérature. III « XVIIIe entretien. Littérature légère. Alfred de Musset » pp. 409-488

C’est le plaisir en tout genre (et puisque nous ne parlons ici que de littérature), c’est le plaisir littéraire qui est chargé de rendre à l’esprit cette élasticité, cette gaieté de notre ressort moral, nécessaire à l’homme de toute condition pour faire, comme disait Mirabeau, son métier gaiement. […] J’ai mis mon bonheur dans moi-même pour qu’il ne dépendît que de ma raison : jeune, j’ai évité la dissipation, persuadé qu’un peu de bien était nécessaire aux commodités d’une vie avancée ; vieux, j’ai cessé d’être économe, pensant que la nécessité est peu à craindre quand on a peu de temps à en souffrir. […] Nous ne l’avons jamais vu remplacé ; c’était une de ces grâces dont on ne peut se passer, une de ces inutilités nécessaires au cœur et qui manquent au bonheur comme elles manquent au temps. […] Puis enfin ce fut une grande estime pour l’artiste, même parmi les hommes sérieux, quand ils eurent le sang-froid et l’impartialité nécessaires pour reconnaître l’admirable doigté de cet instrumentiste, de ce guitariste si l’on veut, sur les touches neuves et capricieuses de son fragile instrument. […] XXI Trois conditions, selon nous, sont nécessaires pour former un grand poète sérieux dans tous les siècles.

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