/ 1213
230. (1910) Muses d’aujourd’hui. Essai de physiologie poétique

Notre organisme ne perçoit plus les sensations trop souvent répétées ; de là la nécessité d’aggraver l’expression poétique ou musicale ; de là, en musique, les accords de neuvième, en poésie, les dièzes verlainiens, en peinture, l’impressionnisme. […] Mais, plutôt que la nouveauté d’expression, c’est le changement d’expression qui est capable de réveiller les sensibilités, puisque une musique très ancienne, une poésie d’autrefois peuvent recréer en nous un état d’émotion vivant. […] Les poètes et les musiciens, loin d’être des êtres très intelligents (c’est-à-dire qui contrôlent leurs gestes), sont comme les représentants attardés d’une primitive humanité, où le langage n’était pas dissocié de la musique. […] Alors, la poésie, c’est bien « de la musique avant toute chose » et la signification précise des mots n’a plus qu’une importance tance secondaire. […] En même temps que les mots savamment accordés y jouent leur harmonie nécessaire, leur sens précis ajoute à cette musique l’évocation même de ce jardin, recréé par l’art du poète.

231. (1932) Les deux sources de la morale et de la religion « L’obligation morale »

Il nous semble, pendant que nous écoutons, que nous ne pourrions pas vouloir autre chose que ce que la musique nous suggère, et que c’est bien ainsi que nous agirions naturellement, nécessairement, si nous ne nous reposions d’agir en écoutant. Que la musique exprime la joie, la tristesse, la pitié, la sympathie, nous sommes à chaque instant ce qu’elle exprime. […] Quand la musique pleure, c’est l’humanité, c’est la nature entière qui pleure avec elle. […] La vie a pour eux des résonances de sentiment insoupçonnées, comme en pourrait donner une symphonie nouvelle ; ils nous font entrer avec eux dans cette musique, pour que nous la traduisions en mouvement. […] Ce serait oublier que joie, tristesse, pitié, sympathie sont des mots exprimant des généralités auxquelles il faut bien se reporter pour traduire ce que la musique fait éprouver, mais qu’à chaque musique nouvelle adhèrent des sentiments nouveaux, crées par cette musique et dans cette musique, définis et délimités par le dessin même, unique en son genre, de la mélodie ou de la symphonie.

232. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Rocher, Edmond (1873-1948) »

Sur la variété des sujets d’allure vive ou de douleur, les syllabes passent ou glissent sur des musiques diverses, par elles évoquées.

233. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Boutelleau, Georges (1846-1916) »

Henri Heine et Théophile Gautier auraient souri de plaisir, croyons-nous, en écoutant la jolie musique de cette volière d’oiseaux-mouches.

234. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — P — Prarond, Ernest (1821-1909) »

. — Paroles sans musique (1855).

235. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » p. 167

.*** si long, si lent, si lourd, Qui ne parle pas, mais qui beugle, Juge de peinture en aveugle, Et de musique comme un sourd ; Ce pédant à fâcheuse mine, De ridicules si bardé, Dit qu’il a le secret des vers du grand Racine : Jamais secret ne fut si bien gardé.

/ 1213