Ce sont des chefs-d’œuvre d’émotion et de musique : à eux seuls, ils suffiraient pour la gloire d’un écrivain. […] Et son seul plaisir d’art était la musique : il se privait de dîner pour aller à l’Opéra. […] Et il n’y a pas jusqu’à la musique des vers de Whitman qui ne soit d’un poète. […] Il était d’ailleurs devenu indifférent à une foule de choses : la musique seule l’intéressait vraiment. […] Tous nous avons bu à son sein le meilleur de la vie de l’âme, le lait de la poésie, de l’art, de la musique.
Au soir, le rayon de la lune, glissant mollement entre les feuilles endormies, est toute la lumière qu’il désire ; le gazouillement des oiseaux est toute sa musique. […] L’apaisement est proprement ton bienfait ; et soit que je consacre tes légères heures à la lecture, à la musique, ou au travail du poète, ou à faire des filets pour préserver le fruit qui attire l’oiseau, ou que j’enroule le fil de soie autour de la bobine d’ivoire, selon que parfois l’ordonnent celles à qui l’homme est né pour complaire, je ne te dédaigne jamais, et je te salue le bienvenu toujours ! […] Combien touchante est la musique de ces cloches de village qui, par intervalles, vient frapper l’oreille en douces cadences, tantôt mourant au loin, tantôt reprenant avec force et toujours plus haut, claire et sonore, selon que le vent arrive ! […] Voici qu’une harmonie (un son de cloche) revient passer sur le vallon, et à travers les arbres je vois la tour crénelée d’où m’arrive toute cette musique.
Blaguer la musique de nos pères, admirer Franck, vibrer à la musique de Wagner, tâcher d’être apte à comprendre Beethoven.
L’algèbre est dans l’astronomie, et l’astronomie touche à la poésie ; l’algèbre est dans la musique, et la musique touche à la poésie.
Il y connut la jeune créole qu’il a célébrée sous le nom d’Éléonore ; il commença par lui donner des leçons de musique ; mais le professeur amateur devint vite autre chose pour son Héloïse ; les obstacles ne s’aperçurent que trop tard, après la faute, après l’imprudence commise ; l’heure de la séparation sonna ; il y eut ensuite un retour, suivi bientôt de refroidissement, d’inconstance. […] Un critique spirituel et sensé le remarquait à propos de la musique d’Auber, en parlant d’un de ses derniers opéras qui avait fort réussi : « Pour remporter ce succès avec une œuvre si élégante et si claire, un style si aimable et si charmant, il a fallu, disait-il, un très grand talent et un très grand bonheur ; car aujourd’hui, par la pédanterie qui court, par les doctrines absurdes qu’on voudrait accréditer, par l’ignorance et l’outrecuidance de quelques prétendus savants, la clarté, la grâce et l’esprit sont un obstacle plutôt qu’un avantage… Le beau mérite que d’entendre et d’admirer ce que tout le monde admire et comprend ! […] Faites l’épreuve, s’il est encore temps, si vous n’avez pas atteint le chiffre fatal où il est honteux d’aimer : Nec amare decebit…, cet âge « où, comme le dit Joseph de Maistre, il ne faut être fou qu’en dedans » ; si donc vous trouvez encore une heure de reste pour avoir une écolière en musique et même en amour, récitez à une jeune fille naïve une élégie de Lamartine, si belle quelle soit, et une élégie de Parny, vous verrez laquelle elle comprendra, laquelle elle retiendra.
La musique était chez les Grecs inséparable de la poésie ; et l’harmonie de leur langue achevait d’assimiler les vers aux accents de la lyre. Quand on aime véritablement la musique, il est rare qu’on écoute les paroles des beaux airs. […] L’imprimerie, si favorable aux progrès, à la diffusion des lumières, nuit à l’effet de la poésie ; on l’étudie, on l’analyse, tandis que les Grecs la chantaient, et n’en recevaient l’impression qu’au milieu des fêtes, de la musique, et de cette ivresse que les hommes réunis éprouvent les uns par les autres.