Dans cette demi-retraite, qui avait un jour sur le couvent et une porte encore entrouverte au monde, cette ancienne amie de M. de La Rochefoucauld, toujours active de pensée, et s’intéressant à tout, continua de réunir autour d’elle, jusqu’à l’année 1678, où elle mourut, les noms les plus distingués et les plus divers, d’anciens amis restés fidèles, qui venaient de bien loin, de la ville ou de la Cour, pour la visiter, des demi-solitaires, gens du monde comme elle, dont l’esprit n’avait fait que s’embellir et s’aiguiser dans la retraite, des solitaires de profession, qu’elle arrachait par moments, à force d’obsession gracieuse, à leur vœu de silence. […] Henri de Laval se rencontrait souvent chez elle avec le duc de Laval son père ; il tenait bon et ne sortait pas, ce dont le bon duc enrageait, et, comme il avait de l’esprit, il écrivait à Mme Récamier le plus agréablement du monde : « Mon fils lui-même est épris de vous, vous savez si je le suis ; c’est au reste le sort des Montmorency : Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés. […] Ampère, le duc de Noailles, et tant d’autres affections autour d’elle, elle ne fit plus que languir et achever de mourir.
Chaque bluet meurt dans l’année, non par accident, mais en vertu de sa constitution, et par une nécessité intérieure ; il en produit d’autres qui le remplacent, et ainsi de suite. […] Hégel trouve une méthode de construction, et conçoit une nouvelle idée de l’univers ; il applique cette méthode aux mathématiques, aux sciences physiques, à toutes les parties de l’histoire naturelle, à la psychologie, à l’histoire, à toutes les sciences morales, à toutes les sciences humaines, et meurt en contruisant. […] Il finit par composer la Langue des calculs, son chef-d’œuvre, expression définitive de sa découverte, et meurt en achevant le premier volume.
Que les faibles meurent, les reins cassés ; c’est la loi. […] Il meurt, il fait trois heureux. […] Je n’ai jamais vu mourir personne ainsi au théâtre. […] Et elle est morte. […] Et ils meurent.
— Mourir ? Peu lui importait ; mais il voulait bien mourir ! […] cette eau morte ! […] Un vertige de suicide le poursuit ; il va se noyer dans un étang d’eau morte où justement sa mère, qu’il n’a pas connue, est venue mourir par un suicide ou un assassinat. […] Il boit et mange un peu, afin de ne pas mourir sans avoir revu ce baron de Norvège.
À la fin, il mourut dans le temps de la moisson. […] Au bout de sept ans, nos dents tombent et meurent avant nous : c’est le prologue de la tragédie ; et à chaque fois sept ans, on peut bien parier que nous jouerons notre dernière scène. […] Son médecin contait qu’il avait été fort mélancolique pendant des années entières, avec des imaginations bizarres, et la persuasion fréquente qu’il allait mourir. […] L’une d’elles, Dorcas Erbury, déclara, qu’elle était restée morte deux jours entiers dans sa prison d’Exeter, et que Naylor l’avait ressuscitée en lui imposant les mains. […] Quand j’eus vu cela, je souhaitai d’être avec eux429. » Il fut emprisonné douze ans et demi ; dans son cachot, il fabriquait des lacets ferrés pour se nourrir lui et sa famille ; il mourut à soixante ans en 1688.
Il est obligé de passer une année loin d’elle, toujours faute d’argent ; puis elle meurt ; puis il est lui-même très malade. […] En tous cas, Lamartine n’est pas de ceux qui en meurent, puisqu’il mourut, lui, à près de quatre-vingts ans. […] Mais quand l’univers l’écraserait, l’homme serait encore plus noble que ce qui le tue, parce qu’il sait qu’il meurt et l’avantage que l’univers a sur lui. […] Je meurs ! […] Puis ils vieillissent, établissent leurs enfants ; Jocelyn a des rhumatismes et Laurence des gastralgies ; ils se soignent ; ils font des bésigues ; un jour ils meurent.