quel mot venons-nous de dire ? […] Que de choses souvent dans un seul mot ! […] Flaubert prodigue ce mot à satiété. […] Grand mot et petite chose. […] que ce mot est cruel quand on aime !
Belin, et pense que vous n’y en croyez guère plus que moi, quoi qu’en aient dit Fernel et d’autres de qui toutes les paroles ne sont point mot d’Évangile. […] Belin, qui a pour Fernel un culte bien légitime, et à qui l’on a appris les qualités occultes dans sa jeunesse ; mécontent, il renvoie au jeune homme ce mot du xvie siècle : « Ne sus Minervam ». […] Je vous tiendrai néanmoins toujours pour mon maître, et réputerai à grande faveur d’apprendre de vous, pourvu que ce soit sans ces mots odieux : Sus Minervam, qui sont tout à fait indignes, à mon jugement, d’être proférés entre deux amis de l’un à l’autre. Ce qui est à noter, c’est que lui qui parle de la sorte, il sera prodigue de pareils mots insultants et grossiers, non pas avec ses amis, il est vrai, mais avec les adversaires qu’il rencontre en mainte occasion. […] Toutes ces discussions, où le mot de charité revenait sans cesse, ne se passaient point sans grand renfort d’invectives des deux parts et d’injures infamantes.
J’avais songé à réunir quelques-uns des mots justes et concis qu’on a d’elle, et puis je me suis aperçu que de les citer trahirait peut-être mon dessein. […] J’explique la chose, je la commente ; mais le simple mot, répondu sec et net devant une Cour maligne qui aurait joui d’un léger embarras et d’une réplique indécise, était heureux et parfait. Elle excellait à déjouer d’un mot qui elle n’aimait pas. […] Ce mot dit en tel lieu et répété partout avait suffi4. […] C’était une allusion au mot bien connu de cet esprit fort qui faisant gras en carême et, qui pis est, un jour de Vendredi-Saint, je crois, et entendant tout à coup le tonnerre éclater dans un orage, se mit à dire entre ses dents : « Voilà bien du bruit pour une omelette au lard. » Le mot était devenu proverbial dans la bonne compagnie.
Nous avons le dernier mot de la vraie chronique à son sujet. […] Le premier mot qu’il prononça, âgé déjà de cinq ans, fut le mot non. […] Ce portrait, qui se compose tout entier de mots et de traits originaux rapportés, me donne au plus haut degré le sentiment de la vérité et de l’équité historique, et ceux qui ont une fois goûté à ce genre sobre et sain sont guéris à jamais du clinquant, du flambant, du faux enthousiaste, du faux pittoresque, du faux lyrique. […] En un mot, c’est le roi qui fait justice sur don Carlos, ce n’est pas le père. […] En un mot, on put apercevoir, à cette occasion, comme flottants dans l’air, les germes de ce qui serait devenu en d’autres temps une légende, mais qui ne purent éclore qu’imparfaitement à cause du climat un peu froid et rigoureux qu’impose le régime de l’histoire.
On marchait en silence : le chef ne prononçait pas un seul mot, les guérillas ne parlaient entre eux qu’à voix basse. […] Il aimait sa jeune femme, qui devait elle-même mourir de sa mort. « Je ne souffre que pour elle » : c’étaient par moments les seuls mots qu’il pût prononcer. […] Mais non : une garde nombreuse, insolente, impitoyable, nous tourmentait sans cesse ; un seul mot, la moindre observation, quoique faite avec douceur, ne nous valait autre chose de ces cerbères que des injures et la baïonnette sur la poitrine. […] J’engage M. de Beauverger à faire, dans une seconde édition, non plus une brochure, mais un petit volume de cet épisode virgilien (je tiens à ce mot) de la grande épopée militaire des dix années. […] C’est le mot de Turnus dans l’Énéide (xii, 646) : Usque adeo-ne mori miserum est ?
Je ne lui pardonne plus la lâche poursuite de la reine jusqu’à l’échafaud ; le dernier trait de ce jugement venge d’un mot Marie-Antoinette et dénude le cœur de l’héroïne des Girondins. […] Ce furent ses derniers mots. […] Il avait les vices bas, mais les passions généreuses ; en un mot, il avait un cœur. […] Elle fit en peu de mots ses derniers adieux et ses pieuses recommandations à sa nièce. […] Sur la tombe de chacune de ses victimes, est écrit un mot qui la caractérise.