Mot bien nonchalant pour une chose si intense ! […] S’il n’est pas poète, comme Lord Byron, par l’instrument, le rhythme, la langue ailée, le charme inouï et mystérieux des mots cadencés qui rendent fous de sensations vives les esprits vraiment organisés pour les vers, il l’est par l’image, le sentiment, le frémissement intérieur qu’il éprouve et qu’il cause, et ces dons immenses doivent un jour en lui s’approfondir et se modifier ; mais pour le moment ils n’y sont point purs et sans écume. […] L’auteur de Guy Livingstone est idéal de sentiment et d’expression, de société et de caractère, dans un temps où nous nous mourons du mal de cœur de la réalité, qu’on nous donne pour l’art ou la vie ; il est idéal parce qu’il est un byronien d’abord et ensuite un dandy, préoccupé, comme tout dandy, de la beauté des attitudes de son orgueil ; il l’est encore parce que tous les caractères de son roman sont pris dans un milieu humain et social exceptionnel, parce que le high life est la vie des classes supérieures, qui valent mieux que les autres de cela seul (comme le mot le dit) qu’elles sont au-dessus.
Telle est, en quelques mots, cette histoire de l’intelligence. […] Doublet n’en dit pas un mot. […] Après avoir, par la main de Descartes — ce Robinson du mot, enfermé dans son je comme dans une île déserte, mais sans aucune espèce de Vendredi, — détrôné la scolastique qui valait mieux qu’elle, la psychologie est tombée dans le mépris de la Philosophie elle-même, et M.
Et cette poésie, d’une originalité incomparable, à laquelle il ne manque que le rythme pour être, dans tous les sens du mot, le plus beau poème qui soit jamais sorti d’un cerveau humain, ternit et effaça d’un trait, à force de lumière et d’idéale beauté, ces inventions de Swedenborg, d’une ingéniosité bizarre, mais qui par le relief, la couleur, le détail, — tout ce qui constitue la poésie, — n’étaient guères, en somme, que les souvenirs déteints de la littérature biblique ou chrétienne. […] n’est pas cependant beaucoup plus clair que le bégayant Brid’oison quand il faut prononcer ce terrible mot d’imposteur sur la tête d’un homme qui sembla toujours un homme de bien, ou donner les raisons d’admettre cette hallucination, qui dura, sans s’interrompre une minute, de cinquante-huit à quatre-vingt-cinq ans, dans une tête aussi calme quand elle écrivait la Doctrine de la vie pour la Nouvelle Jérusalem, que quand elle écrivait, dans son livre du Règne animal, les chapitres sur les entrailles et sur les organes pectoraux. […] Sur tous ces points, je crois l’érudition épuisée, mais je demande maintenant le juge suprême, l’homme du dernier mot, qui débarbouillera de sa fausse lumière ou de son ombre cette personnalité éclatante quoique équivoque, et équivoque quoique éclatante, qui fait dans l’histoire l’effet d’une mystification, ou qui, du moins, en donne l’inquiétude.
Je n’ai pas peur de la réalité et je ne force pas le mot qui l’exprime. […] Pour eux, Vincent de Paul doit être un homme d’État, et s’ils veulent bien y prendre garde, il doit l’être dans l’acception la plus politique de ce mot. Je citais plus haut Napoléon, le grand organisateur moderne, Napoléon, qui a même inventé jusqu’à ce mot d’organiser, lequel disait bien une de ses actions les plus grandes et une de ses préoccupations les plus continuelles.
Retour, du reste, qui est la fin, l’aplatissement et la punition méritée de ce colossal… blagueur en philosophie, ainsi qu’un jour il n’a pas craint lui-même de s’appeler, — quand nous, très certain de la chose, nous aurions, sur le mot, peut-être hésité ! II C’est à Ferrari que Cousin, en effet, adressa en 1842 ce mot si gaiement universitaire : « Mon cher Ferrari, — lui dit-il, avec cet ineffable abandon que les grands comédiens ont dans les coulisses, — vous avez fait de la blague à Strasbourg, comme moi j’en ai fait, en 1828, à Paris. » Et Ferrari, qui, s’il en a fait, n’en fait plus, rapporte, sans se gêner, ma foi ! […] Or, je ne crains pas de le dire, malgré sa position, sa renommée, l’enseignement qu’il a fait peser sur toutes les Écoles de France pendant tant d’années, malgré, enfin, l’organisation d’un système dans lequel il a montré des facultés d’envahissement et de conservation qui n’ont rien de philosophique ou de littéraire, Cousin, le chef de la philosophie française, n’est pas un philosophe dans le sens créateur et imposant du mot.
Comme jamais on n’avait vu d’ascension plus haute et plus rapide, on ne vit guères non plus de prostration plus soudaine, de renversement plus à fond… Jamais manque de transition plus complet entre la grandeur et la petitesse, et, que Dieu me pardonne de tels mots en parlant d’un tel homme ! […] Que vous avez d’attraits (toujours le mot doux !) […] Ce sont des demeures à terre et plus bas que terre d’un esprit qui a eu parfois des ailes, comme le condor, de trente-deux pieds d’envergure… Ce qu’on pourrait dire des gaucheries sans nom, des maladresses, et, qu’on me passe le mot !