Pierre Vous estimez que tuer, c’est moral ? […] Pierre Je ne le trouve pas si moral que cela. […] Paul Moral et moraliste sont deux.
Il y a moins d’amertume et plus de digressions morales dans la Bible au seigneur de Berze, autre satire du même genre. […] Dès les premières pages, voilà des développements de morale imités des anciens, des dissertations spéciales sur l’amour, l’amitié, la jeunesse et la vieillesse, relevées d’allusions hardies aux mœurs et aux abus de l’époque ; voilà des épisodes en langage burlesque, de l’histoire sacrée et profane, qui viennent comme exemples à l’appui des raisons morales. […] Il lui appartenait, comme femme, de prendre la défense de son sexe, et, comme poëte, de rappeler le but moral de la poésie.
Nous manquons de deux ou trois maisons bourgeoises, distinguées et affectueuses, où nous pourrions répandre, dégorger tout ce que nous ne donnons pas à la maîtresse, nous qui ne lui donnons guère que de l’habitude, — nous qui, par le fait, ne sommes pas deux, ne sommes point l’un à l’autre une compagnie, nous qui souffrons en même temps des mêmes défaillances, des mêmes malaises, des mêmes maladies morales, nous qui ne sommes à nous deux qu’un isolé, un spleenétique, un névropathe. […] * * * — Quelqu’un disait ici que ce qu’on peut appeler le vernis moral de l’ouvrier, dépend de la propreté de son état. […] J’ai pensé, en voyant cet éventail, à faire une collection de toutes les élégances matérielles, morales, sentimentales de la femme d’aujourd’hui, et la collection faite, de bâtir mon roman idéal avec le dessus du panier des réalités chic.
Job, selon moi, était évidemment un de ces fils de la famille patriarcale et pastorale de l’Idumée, plus imbu que ses contemporains des traditions et des vérités de souvenir de la race primitive, et parlant aux hommes, on ne sait combien d’années après le déluge, la langue philosophique, théologique et poétique que nos premiers ancêtres avaient comprise et parlée avant le cataclysme physique et moral de l’humanité. […] sur l’Auteur de cet univers physique et moral ? […] Si l’âme n’avait que cette faculté de comprendre, elle ne souffrirait pas, elle ne s’agiterait pas, elle n’agoniserait pas dans sa peine, elle ne se tourmenterait pas dans sa prison mortelle ; elle verrait et elle comprendrait ; ou, si elle avait une douleur, elle n’en aurait du moins qu’une, la douleur de ne pas pouvoir comprendre Dieu ; car, excepté Dieu, elle se sent capable de tout scruter, de tout pénétrer, de tout embrasser, de tout comprendre dans l’ordre matériel et dans l’ordre moral des créations.
Mais entre le génie et la médiocrité il y a le vaste domaine du bon sens, la région moyenne des vérités reçues, la terre des heureux et des sages, qui ne s’élève pas jusqu’aux régions périlleuses et inhabitées du génie, qui ne descend pas jusqu’aux régions basses et ténébreuses de la médiocrité, mais qui s’étend, immense et sereine, entre les deux abîmes et qui est le séjour moral habité par les bons esprits. […] C’est l’explosion moqueuse ou virulente d’une âme plus sensible aux laideurs qu’aux beautés intellectuelles ou morales de l’humanité. […] La beauté est absolue en elle-même ; elle résulte de quelques rapports mystérieux entre la forme et le fond dans toutes les choses morales ou matérielles, rapports qui ont été établis par Dieu lui-même, suprême type, suprême règle, suprême proportion, suprême mesure, suprême convenance de tout ce qui émane de lui.
Le beau moral, le beau humain égale dans ce récit l’horreur pathétique. […] « Avec un soupir de tendre compassion », dit-il, « elle abaissa ses regards sur moi avec ce visage d’une mère qui se penche sur son petit enfant en délire. » Elle lui explique, dans un admirable langage, les lois de l’ordre matériel et de l’ordre moral. […] » On croit lire l’Imitation de Jésus-Christ, qui allait paraître bientôt après, poème moral plus chrétien et plus pathétique que celui de Dante.