Pendant les dix ou quinze années de révolution qui suivirent, le parti philosophique était le maître à l’Institut, dans les diverses sections ; je ne sais s’il y fut aussi intolérant qu’on l’a dit quelquefois ; les autres, en petit nombre, s’y montraient certainement assez hargneux. […] Un des hommes qui ont caché et enterré le plus d’esprit sous le plus d’érudition, Gabriel Naudé, assistant à la fondation des Académies d’Italie et de France, a dit qu’elles étaient des bals, que les bons esprits y allaient comme les belles femmes au bal, pour y passer leur temps agréablement et pour s’y montrer.
Ce petit trait rappelle de loin la belle carpe que Racine, en réponse à une invitation de M. le Duc, montrait à l’écuyer du prince, et qu’il tenait absolument à manger en famille avec ses pauvres enfants, le grand Racine qu’il était. […] Un autre biographe, après 1830 il est vrai, M. de Pongerville, a voulu nous le montrer comme un fidèle de l’Empire.
On n’est pas en compagnie pour se montrer véhément ou sombre ; l’air concentré ou tendu y ferait disparate. […] Quoi qu’elle fasse, on ne se départ jamais avec elle de la politesse la plus insultante, et l’exagération même des respects faux qu’on lui prodigue est une ironie par laquelle on achève de lui montrer son détachement On va plus loin, et, dans les âmes foncièrement sèches, la galanterie tourne à la méchanceté.
Il a enseigné à faire dominer une idée, une couleur : il a montré comment les transitions servent à lier et à fondre. […] Richelieu l’avait fait conseiller d’État et historiographe de France, sans peut-être se montrer disposé à utiliser les talents de Balzac dans les grands emplois auxquels celui-ci se serait estimé propre.
C’est d’abord une passion très vive, à la fois sincère et étudiée, pour certaines formes particulièrement élégantes de l’esprit français et pour les périodes où cet esprit a montré le plus de finesse et de grâce et aussi le plus de générosité. […] Et rien ne nous montrerait mieux que cette critique étincelante et décevante la vanité de la critique, si toutefois nous avions l’ingénuité de la considérer comme une science.
2º Depuis le jour où, à peine fondée, elle s’en prenait à Corneille, à propos du Cid, l’Académie a montré qu’elle se proposait moins de provoquer des révolutions dans l’art que de s’opposer à celles qui se produiraient. […] Jamais un Baudelaire ni un Flaubert n’eussent fait trois années de pénitence dans telle ou telle feuille bien-pensante pour montrer au guichet de l’Institut une bonne, honnête et bourgeoise figure.