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193. (1879) L’esthétique naturaliste. Article de la Revue des deux mondes pp. 415-432

Ici l’on nous montre un homme qui vit de ressources inavouées, il exploite au profit de sa paresse les sens maladifs de créatures déchues. […] La littérature s’était appliquée jusqu’ici à montrer les ravages de la passion et les désordres s’accomplissant dans la conscience, les luttes du moi intérieur, les tentations, les faiblesses, les entraînements et les remords ; on nous étale aujourd’hui les troubles et les révoltes des sens, on nous montre la domination tyrannique des tempéraments, l’humanité esclave de la chair. […] On leur montre des filles de trottoir, des mauvais lieux, des ouvriers ignobles et des souteneurs. […] Ce n’est pas une évolution qui commence : il nous montre au contraire le dernier terme d’une évolution qui finit.

194. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — Q. — article » p. 568

Dans cet Ouvrage, il se montre comme profond Moraliste & excellent Physicien.

195. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Mémoires de l’impératrice Catherine II. Écrits par elle-même, (suite et fin.) »

J’ai parlé de Louis XIV : Catherine eut comme lui des faiblesses, elle les eut en public avec montre et ostentation, et de plus sans interruption ni cesse jusqu’au dernier jour. […] Qu’elle montre une grande déférence pour l’esprit, — pour la royauté de l’esprit, — ce n’est pas à nous, Français, de nous en plaindre ; mais évidemment elle a son but ; elle soigne Voltaire comme la voix de la renommée et comme une trompette ; elle lui raconte les nouvelles de ses guerres et de son empire pour qu’il informe l’Europe ; elle grandit tant qu’elle peut sa nation : lui, en revanche, il dénigre tant qu’il peut la sienne, et manque tout à fait de patriotisme.

196. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « George Sand — George Sand, Valentine (1832) »

Ce sera pourtant une belle fête que celle où il va conduire sa fiancée ; et Athénaïs ne peut manquer d’être la première, la reine du bal, à moins que ces dames du château ne viennent et que Mlle Valentine de Raimbault n’y montre sa pure et noble beauté. […] À partir du double mariage de Valentine et d’Athénaïs, la vérité parfaite du commencement ne se montre plus que par retour : le talent essaye en vain de racheter à force de scènes le naturel et la vraisemblance qui ne peuvent sortir que de l’ensemble des situations lentement approfondies.

197. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre II. Les formes d’art — Chapitre II. La tragédie »

Et Quinault, enfin, Quinault montre à bâtir un roman héroïque et galant : car le vide de ces tragédies ne peut être rempli que par les complications romanesques. […] Voltaire476, en conséquence, reprenait les sujets où l’amour se montre en son plus brutal excès ; il traitait le vieux sujet traditionnel de Mariamne ; il empruntait aux Anglais leur Othello qu’il habillait en Orosmane.

198. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « M. Caro. Le Pessimisme au XIXe siècle » pp. 297-311

Caro, qui a charge de philosophie, compte et recompte, comme un horloger les ressorts brouillés ou cassés de ses montres, les inconséquences, les hiatus, les contradictions, les impossibilités de ces deux systèmes, dont l’un est basé sur le tout-un, l’autre sur l’inconscient, mais, tous les deux, sous ce pédantesque et exécrable jargon, pour arriver à la conclusion Indoue, qui est l’anéantissement du monde par des moyens différents. […] Caro y montre ce talent qui est le sien et qui arrondit les angles de tout.

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