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3109. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. de Vigny. Œuvres complètes. — Les Poèmes. »

Toutes ces choses, il faut les voir dans ce poème incroyable, que Raphaël essaierait peut-être de peindre, s’il revenait au monde, et où les traits pareils a ceux-ci tombent à travers des magnificences d’expressions radieuses, comme de blanches larmes divines : Puisque vous êtes beau, vous êtes bon sans doute !

3110. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre V. Des Grecs, et de leurs éloges funèbres en l’honneur des guerriers morts dans les combats. »

De tous les peuples du monde, les Grecs sont peut-être ceux qui ont été les plus passionnés pour la gloire.

3111. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre quatrième. Du cours que suit l’histoire des nations — Chapitre VII. Dernières preuves à l’appui de nos principes sur la marche des sociétés » pp. 342-354

Alexandre le Grand disait que le monde n’était pour lui qu’une cité, dont la citadelle était sa phalange.

3112. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre deuxième. Les images — Chapitre premier. Nature et réducteurs de l’image » pp. 75-128

Les sensations produites en nous par le monde extérieur s’effacent alors par degrés ; à la fin, elles semblent suspendues, et les images, n’étant plus distinguées des sensations, deviennent des hallucinations complètes. […] Des architectures, des paysages, des figures agissantes ; défilent lentement, et parfois persistent, avec une netteté de formes et une plénitude d’être incomparables ; le sommeil est venu, je ne sais plus rien du monde réel où je suis. […] Lorsqu’il dure au-delà d’un certain temps, la fatigue est trop forte, nous dormons ; nos images ne sont plus réduites et conduites par les sensations antagonistes venues du monde extérieur, par la répression des souvenirs coordonnés, par l’empire des jugements bien liés ; dès lors, elles acquièrent leur développement complet, se changent en hallucinations, s’ordonnent librement suivant des tendances nouvelles ; et le sommeil, si peuplé de rêves intenses, est un repos, parce que, supprimant une contrainte, il amène un relâchement.

3113. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — III. Le Poëme épique, ou l’Épopée. » pp. 275-353

On crut le poëme du siècle de Louis-le-Grand, la satyre la plus indécente qu’on put faire de tous les autres glorieux siècles du monde. […] Je ne parle pas du coloris d’Homère, qu’il est impossible, à quelque traducteur que ce soit, de rendre parfaitement ; mais je parle de ses pensées, de ses images, du sublime & du merveilleux qui y règne, & qu’on peut faire passer dans quelque langue du monde que ce puisse être. […] Que peut tout l’art du monde sans la nature ?

3114. (1716) Réflexions sur la critique pp. 1-296

Et bien, les métamorphoses sont un poëme, qui contient à quelque égard, l’histoire du monde jusqu’à Auguste. […] Quel étoit le destin quand ce dieu fut enchaîné par les autres dieux, et qu’il courut risque de perdre l’empire du monde, si Thétis et Briarée ne l’eussent secouru ? […] Despreaux eussent voulu prendre à l’égard d’Homere, les mêmes libertez que j’ai prises, ils n’eussent beaucoup mieux fait que je n’ai pû faire ; mais en ne les voulant pas prendre, tout leur génie n’auroit été qu’à dire en vers plus harmonieux que les miens, des choses déraisonnables et mal arrangées, que toute l’harmonie du monde ne sauvera jamais. […] Devant les deux plus superbes hommes du monde, devant les grecs qui tenoient à injure qu’on les comparât à leurs peres, comme il arrive à Sténélus dans la suite. […] Nos tragiques tomboient autrefois dans ce défaut, ils réfroidissoient leur plus grand pathétique par ces maximes étenduës et rêvées que la passion désavouë ; et depuis, l’opera s’est emparé de ce défaut par droit de bienséance, pour se ménager des airs qui pussent se détacher et courir le monde ; ce qui faisoit dire à M. 

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