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298. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre septième »

L’imitation des mœurs étrangères, cette tyrannie secrète qui s’insinue dans une nation sous la forme d’une mode, y avait altéré insensiblement les caractères et les esprits. […] Rien ne fut plus efficace pour rendre les esprits agréables, les mœurs polies, le langage civil et délicat. […] Le mépris de la vie, quand elle est en balance avec le devoir, la passion ou seulement quelque bien d’opinion, est le fond des mœurs de cette époque. […] Ce n’est pas que le roi fût au-dessus ou le poète au-dessous du nom et de la chose ; mais le goût personnel ne pouvait pas être plus fort que les rangs et les mœurs. […] (Tacite, Mœurs des Germains, xx.)

299. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre premier »

C’était dans les mœurs de ses héros. […] Rien n’est bon dans Homère, ni le plan, ni les mœurs, ni la diction. […] En accoutumant l’homme à regarder par-delà ses pensées le fonds où elles se forment, elle apprenait aux juges des choses de l’esprit à reconnaître, sous les traits changeants d’une époque, les traits inaltérables de la nature primitive, et l’homme qui demeure le même sous la mobilité des mœurs et des coutumes. […] Inconséquence d’esprit, non de conduite, dans un temps où les mœurs conservaient l’art d’écrire en vers comme un amusement, et où la philosophie commençait à l’attaquer comme un vain emploi de l’esprit. […] La règle des mœurs ne tarda pas à s’en ressentir.

300. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Proudhon » pp. 29-79

Personnalité féconde en contrastes : cet athée eut des mœurs sévères et sincères ; ce fut un patriarche, — mais sans troupeaux et sans Agar. […] Seulement, et ceci est d’un ragoût délicieux, l’homme apparaît, et, je l’ai dit, le bonhomme, et je pourrais ajouter le gros bonhomme, à travers cet effroyable révolutionnaire qui compte bien faire sauter un de ces jours la société tout entière : religion, lois et mœurs ! […] La femme, qui tient tant de place dans les mœurs d’un peuple ; la femme, qui est presque toutes les mœurs d’une nation, a été pour lui la grande question de son livre. […] Mais le mal n’en est pas mortel quand, des mœurs, elle ne passe pas dans les idées. […] s’imaginent tout à l’heure pouvoir effacer… Nous sommes arrivés à cette dernière descente dans les mœurs où la femme vicieuse sophistique son vice.

301. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre IV. Shakspeare. » pp. 164-280

Les mœurs. —  Les familiarités. —  Les violences. —  Les crudités. —  La conversation et les actions. —  Concordance des mœurs et du style. […] De là les mœurs de ce théâtre, et d’abord le manque de dignité. […] La raison commande aux mœurs d’être mesurées ; c’est pourquoi les mœurs que peint Shakspeare ne le sont pas. […] C’est pourquoi elle manque aux mœurs de ce théâtre. […] Ce sont les mœurs des loups et des hyènes.

302. (1907) Jean-Jacques Rousseau pp. 1-357

— sur la corruption des mœurs par les sciences et les arts. […] Cette question était : Le rétablissement des sciences et des arts a-t-il contribué à épurer les mœurs ? […] Nous ne ferions que replonger l’Europe dans la barbarie, et les mœurs n’y gagneraient rien. […] Or, il paraît bien que les hommes assemblés n’acceptent et n’approuvent que des mœurs et une morale moyennes. […] Émile voyage donc « pour étudier les gouvernements et les mœurs ».

303. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre I. La Restauration. »

Et par surcroît le théâtre consacre leurs mœurs. […] Il mêle le tragique et le plaisant, les renversements de trônes et les peintures de mœurs. […] Avec de pareilles mœurs, la parole remplace l’action. […] Une révolution s’est faite dans l’esprit comme dans les mœurs. […] Sa littérature et ses mœurs, les plus belles de l’âge classique, faisaient la mode.

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