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1096. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XII. La littérature et la religion » pp. 294-312

La poésie chante la loi naturelle et flétrit le fanatisme ; le roman, hardi dans ses propos comme dans ses peintures de mœurs, raille tant qu’il peut l’idéal monastique. […] Les lettres de Voltaire sur l’Angleterre, où il vulgarise les idées de Locke et les découvertes de Newton sur la gravitation universelle sont lacérées et brûlées solennellement ; l’ouvrage a été déclaré scandaleux, contraire à la religion, aux bonnes mœurs et au respect dû aux puissances.

1097. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XVIII. Formule générale et tableau d’une époque » pp. 463-482

La majorité des écrivains a beau appartenir à la bourgeoisie ; elle dépend économiquement du roi et de la noblesse ; aussi est-ce à peine si les mœurs bourgeoises apparaissent ça et là par de brèves échappées chez Molière, chez La Fontaine, chez Furetière, chez Boileau ; quant à la foule inconnue qui travaille et végète dans les bas-fonds de la société, si l’on se fût avisé de la peindre, Louis XIV eût dit sans doute comme devant les scènes populaires de Téniers : « Tirez-moi ces magots !  […] Parmi eux, ceux-ci sont des moralistes moralisants, comme Nicole ; ceux-là se contentent de représenter les mœurs comme ils les voient, sans prétention à les corriger, tel La Rochefoucauld, qui concentre dans son petit livre des Maximes l’amertume et le désenchantement de son âme.

1098. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — Chapitre II »

Augier a placé sa comédie au dix-huitièmesiècle, sous Louis XVI, à cette époque de politesse raffinée et de mœurs exquises, ou la galanterie française mettait l’encens en bonbonnière et l’offrait aux dames, avec des grâces infinies. […] Augier, et nous y reviendrons tout à l’heure, de méconnaître, à chaque instant, les convenances de l’époque qu’elle a choisie, du cadre dans lequel elle s’est placée, du rang et de la figure des personnages qu’elle met en scène ; il introduit les mœurs de la tonnelle et de la taverne dans ce château aristocratique : Immitit liquidis fontibus aprum… Ce qu’on pourrait traduire : il lâche le… sanglier de Rabelais dans le boudoir de porcelaines du dix-huitième siècle.

1099. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « L’abbé de Choisy. » pp. 428-450

C’est un exemple que j’aime à prendre, parce que c’est, comme l’a remarqué M. de Lamennais, un exemple innocent, et où il ne se mêle à la coquetterie aucunes mauvaises mœurs. […] Ne nous plaignons jamais des mœurs de notre temps, quand nous lisons le récit de celles qu’on n’interdisait pas absolument à l’abbé de Choisy.

1100. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Hégésippe Moreau. (Le Myosotis, nouvelle édition, 1 vol., Masgana.) — Pierre Dupont. (Chants et poésies, 1 vol., Garnier frères.) » pp. 51-75

Par son père et par son grand-père, il tient à la classe des artisans, et il put en étudier les mœurs dans ce qu’elles ont de plus honorable et de plus laborieux. […] Ce qu’on peut dire, c’est qu’il faisait cela spontanément alors, par un sentiment de sympathie pour ceux dont il avait observé de près les mœurs.

1101. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Mademoiselle de Scudéry. » pp. 121-143

D’abord, on n’avait alors aucune idée véritable du génie des divers temps et de la profonde différence des mœurs dans l’histoire. […] Ses romans ont obtenu une vogue qui marque une date précise dans l’histoire des mœurs et dans l’éducation de la société.

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