Mohl, est en mesure d’en donner la suite et la fin. […] On mesure plus au juste ce que c’est que la gloire, et à quoi se réduit ce grand mot. […] À mesure qu’un épisode était composé, le poète le récitait au roi ; il s’asseyait devant lui sur un coussin, et, derrière, des musiciens et des danseuses l’accompagnaient en cadence.
À mesure qu’elle avance dans le pays, elle s’aperçoit pourtant de l’absence du maître ; ce royaume est « comme un corps sans chef, vivant pour vous recouvrer, et mourant pour vous sentir loin ». […] Brantôme a raconté d’elle une histoire qui nous la peint très bien dans ce composé et dans cette mesure. […] Ainsi s’écoule le temps sans que personne croie avoir passé la mesure de la gaieté permise ni avoir fait un péché.
Ce n’est qu’un analyseur de patience de termite ; un rouge-maille qui mesure son coup de dent pour qu’à chaque fois qu’il le donne il soit léger et ne réveille pas le chat qui dort… J’ai appelé Renan le Grippe-Soleil du docteur Strauss ; mais il ne lui a pris que les petits côtés de sa méthode, et même comme science, ce qu’il grippe du soleil allemand de cet homme n’est pas de quoi allumer un réverbère ou une lanterne dans ce pays de France où nous voulons de la bravoure, même d’idées, du bon sens et de la clarté ! […] Seulement, pas plus que Rousseau (et protestant, au fond, comme lui), il ne peut embarrasser que des protestants en leur demandant un miracle que, seuls, nous autres catholiques, nous serions en mesure de fournir… Quand on y regarde à présent, on trouve que les catholiques ont été bien bons de répondre à l’auteur de la Vie de Jésus, et de l’accabler sous des polémiques qui lui ont fait cette scandaleuse renommée, disproportionnée même avec le crime de son livre. […] Pendant qu’il diminuait toutes choses en son livre, elle l’exagéra, lui, et le grandit outre mesure.
Si je sais qu’un temps s’est écoulé entre vos deux mouvements, c’est parce que je sais qu’un temps s’est écoulé entre mes deux perceptions si je conçois que vous avez duré, c’est parce que j’ai connu que je durais, et si je mesure votre durée, c’est parce que je puis mesurer la mienne. […] Mais pour apprécier cette durée, pour la soumettre à la mesure, il faut la faire remontera à sa source ; c’est là seulement qu’elle rentre dans notre puissance, en retombant sous l’observation de nos facultés. […] Il dira à la Chambre des pairs : « On déporte les hommes ; les lois fondamentales d’un pays ne se laissent pas déporter. — Les fleuves ne remontent pas vers leur source ; les événements accomplis ne rentrent pas dans le néant. » Il disait à la Sorbonne : « A mesure que la réflexion retire la causalité que l’ignorance avait répandue sur les objets, les volontés locales, exilées du monde matériel, sont successivement rassemblées et concentrées par la raison en une volonté unique, source commune de toutes les volontés contingentes, cause première et nécessaire que la pensée de l’homme affirme sans la connaître, et dont elle égale le pouvoir à l’étendue, à la magnificence, à l’harmonie des effets qu’elle produit sous nos yeux. » Il invente des expressions superbes, qu’on n’oublie plus, images puissantes qui condensent sous un jet de lumière de longues suites d’abstractions obscures.
Mais combien de talents qui ont perdu l’occasion de donner toute leur mesure !
En montrant que les écoles qui se contredisent et s’excluent réciproquement ont chacune leur part légitime dans l’œuvre commune des sciences morales, que la contradiction entre leurs diverses conclusions ne commence que du moment où elles dépassent la mesure de leur compétence propre, affirmant ou niant ce qu’elles n’ont pas pour objet de constater.