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680. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXIIe entretien. L’Imitation de Jésus-Christ » pp. 97-176

Il est difficile de juger au vrai si c’est le bon ou le mauvais esprit qui vous pousse à désirer ceci ou cela, ou si c’est un mouvement de votre esprit ; plusieurs ont été trompés à la fin, qui semblaient d’abord conduits par le bon esprit. […] Lorsque, avec une volonté droite, l’homme est troublé, tenté, affligé de mauvaises pensées, il reconnaît alors combien Dieu lui est nécessaire, et qu’il n’est capable d’aucun bien sans lui. […] Qu’elle me délivre de tout désir mauvais, de toute affection déréglée ; et je marcherai devant vous dans une grande liberté de cœur. […] Délivrez-moi des passions mauvaises, et retranchez de mon cœur toutes ses affections déréglées, afin que, guéri et purifié intérieurement, je devienne propre à vous aimer, fort pour souffrir, ferme pour persévérer. […] Une mauvaise habitude vous arrêtera, mais vous la vaincrez par une meilleure.

681. (1894) La vie et les livres. Première série pp. -348

Un spiritualiste sincère n’a aucune raison d’être mélancolique, à moins d’y être obligé par la mode ou par la mauvaise qualité de son estomac. […] Édouard Cadol « décline les ouvertures qui lui ont été faites, simplement parce qu’il se déplaît en mauvaise compagnie ». […] Une bouche mauvaise a sur elle soufflé ! […] Ils perdaient l’appétit et languissaient, se croyant perpétuellement sous le coup du mauvais sort… Il est un moyen encore plus infaillible. […] Il fut accusé de mauvaise tenue, d’impolitesse envers les diplomates, de grossièreté soldatesque, de rébellion perpétuelle contre le protocole et l’étiquette.

682. (1924) Souvenirs de la vie littéraire. Nouvelle édition augmentée d’une préface-réponse

Il entraîna ceux qui le suivirent dans un mauvais chemin, et il criait bien fort que c’était la bonne voie. C’est lui, dont on peut dire qu’il fut un mauvais maître. […] Il souriait, quand on lui parlait de mauvaises rencontres. « Les apaches, disait-il, ça n’existe pas. […] On citait une gaffe de Massenet  : « Mauvaise note pour un musicien ». […] Il dit d’une actrice parisienne qui s’était jetée du haut d’un pont  : « Mauvaise entrée en scène ».

683. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1863 » pp. 77-169

— Très bien fait, dites-vous ; mais il me semble que vous avez joui d’une assez mauvaise santé dans votre jeunesse ? […] — Moi, je suis mauvaise comme la gale ! […] D’abord, idolâtre de Hugo chez Hugo, et là, faisant les meilleurs vers qu’il ait faits : les vers à sa femme ; puis saint-simonien ; puis mystique à croire qu’il allait devenir chrétien, et maintenant très mauvais. […] Chacun a son marteau, on ne sort pas sans… J’ai donc déclaré que Rousseau était le plus mauvais écrivain de la langue française, et cela nous a fait une discussion avec Mme Sand jusqu’à une heure du matin… Tout de même, Manceau lui a joliment machiné ce Nohant pour la copie. […] Un ministre, c’est absolument un cuisinier qui m’apporterait les plus beaux certificats du monde, et qui me ferait de la mauvaise cuisine… Est-ce que je ne devrais pas à mes invités de le renvoyer ? 

684. (1890) Journal des Goncourt. Tome IV (1870-1871) « Année 1871 » pp. 180-366

Cette interruption du bruit tonnant à l’horizon me semble d’un mauvais augure. […] Et tout éveillé, l’on marche avec le sentiment d’un dormeur en proie à un mauvais rêve, et qui sent qu’il rêve. […] Il semble planer sur Paris de mauvaises nouvelles. […] Sur tous les escaliers battent, entr’ouvertes, les portes des lieux, et cela sent très mauvais partout. […] Au fond, cette attaque à la propriété, la plus significative qui soit, fait un excellent mauvais effet.

685. (1893) Alfred de Musset

Il trouvait très mauvais qu’on l’eût emmené à deux cent cinquante lieues pour lui faire jouer un aussi sot personnage. […] La vision paraît et disparaît, comme les songes intermittents des mauvais sommeils. […] Le chaste amour d’une jeune fille pure a servi de bouclier au mauvais sujet, qu’il préserve du châtiment. […] Elle vient d’avoir dix-huit ans, et n’a sans doute jamais lu aucun mauvais livre. […] » En écoutant ces récits amers, Camille a vu l’humanité à travers un mauvais rêve, et elle a prié Dieu de n’avoir plus rien de la femme.

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