J’ai connu, lorsque j’étudiais dans Port-Royal les actes sincères du vieux christianisme français et gallican, des confesseurs et directeurs de conscience qui, au chevet d’anciens ministres prévaricateurs et repentants, exigeaient une réelle et effective pénitence, une pénitence de bon aloi, la restitution des sommes mal acquises, une réparation en beaux deniers comptants à ceux à qui l’on avait fait tort. […] il eût fait beau voir un prêtre venir redemander à Talleyrand expirant de rendre tout le bien mal acquis (comme on disait autrefois), de le restituer au moins aux pauvres, de faire un acte immense d’aumône — une aumône proportionnée, sinon égale, au chiffre énorme de sa rapine ! […] Dans tous ces Éloges, on insistait sur un point : c’est que, dans sa longue carrière, M. de Talleyrand « n’avait fait de mal à personne » ; qu’il avait montré « un éloignement invariable pour les persécutions et les violences ». […] On risquerait trop de les mal utiliser, ou de les placer à contre-sens. […] Enfin, au premier mot de déclaration de guerre, je vous propose de vous donner un supplément d’article où je traiterai ce point : « M. de Talleyrand était certainement vénal et corrompu ; mais est-il vrai que, dans sa longue carrière, il n’ait fait de mal à personne ?
Viguier, que mes vers fussent de ceux dont on dit : Mais cela n’est pas mal en vérité ! […] Et cependant que j’y ai mal employé de temps et de forces ! […] Je ne sais, oui, c’est le seul mot que je puisse dire ; et, en vérité, je l’ai souvent cherché de bonne foi et de sang-froid ; d’où je conclus qu’il n’y a pas au fond tant de mal dans cette démarche que beaucoup le disent, puisqu’il n’est pas clair comme le jour qu’elle est criminelle, comme de tuer par trahison, de voler, de calomnier, et même d’être adultère (quoique la chose soit aussi quelque peu difficile à débrouiller en certains cas). […] « Mon âge n’est point fait à ces empressements paisibles, à ce partage si nombreux ; je sais mal, auprès de la beauté, séparer l’amitié de l’amour ; j’irai chercher ailleurs ce que je chercherais vainement auprès de vous. […] Cet état convient mieux au pécheur qui va se régénérer ; il va plus mal au poëte qui doit toujours marcher simple et le front levé ; à qui il faut l’enthousiasme ou les amertumes profondes de la passion.
Assurément ils ne vous diront point de mal de Victor Hugo, pour la raison qu’Allah est Allah ; mais on sait que dans tous les temples il y a des saints plus amoureusement chômés que le titulaire du maître-autel ; et je crois bien que parmi ces saints de chapelle M. […] Elle lui apparut comme l’universelle tragédie du mal, comme le drame de la force sombre et douloureuse. […] Enfin il comprit que, si tout le mal vient de l’action, l’action vient du désir inextinguible, de l’illusion du mieux qui vit éternellement aux flancs de l’humanité, illusion qui fait souffrir puisqu’elle fait vivre, mais qui fait vivre enfin. […] Il mit dans ce poème ce qu’il avait de plus sincère en lui, la protestation obstinée contre le mal physique et moral, et aussi la sérénité de l’artiste paisiblement enivré de visions précises. […] L’homme comprend sur le tard que contre l’Anankè, contre le mal universel, rien ne vaut mieux et rien n’est plus fort que la protestation du contemplateur qui ne veut pas pleurer.
Ils vous apprendront mieux que tous les enseignements à discerner le bien et le mal, le faux et le vrai, le néant et la grandeur dans les travaux de l’esprit humain. […] Rien n’est plus funeste à encourager que cette perspicacité facile qui saisit le mal du premier coup d’œil. […] En France, aujourd’hui, on lit peu et surtout on lit mal. […] Ils parlent mal parce qu’on les a mal fait lire. […] « Et si, par un défi vous vouliez me confondre, « Avec Molière alors j’aurais à vous répondre « Je pourrais, par malheur, lire aussi mal que vous, « Mais je me garderais de le montrer à tous. » Matinées littéraires, Rue Duphot, 12.
Pour amener cette formule jolie : « Il n’a pas gagné et ne pouvait gagner complètement la victoire, étant très mal armé… » Hélas ! […] Faguet a eu bien du mal à ne pas lire dans l’Esprit des lois quelques réclames pour la candidature Syveton. […] Il est impossible de dire autrement que par des exemples combien ça écrit mal, un Faguet. […] Le professeur supérieur pourrait faire autre chose aussi bien ou aussi mal que ce qu’il fait, dire le contraire de ce qu’il dit, et il trouverait un égal plaisir à se plier aux règles d’un autre jeu. […] Camille Mauclair est l’auteur de contes qui sont presque toujours papotages gentils et gestes mièvres dans le salon mal éclairé de Madame Symbole.
· qui finissent par ce vers : Moi si jeune, enviant ta blessure et tes maux ! […] de son vice et de son mal, il était si charmant, si hardiment jeté, il était l’occasion de si beaux vers, les deux cents vers les mieux lancés et les plus osés que la poésie française se fût jamais permis, que l’on concluait avec le poète lui-même en disant : Que dis-je ! […] Et puis Lorenzo, à force de simuler le vice et d’endosser le mal comme un habit d’emprunt et qui sert à une expérience, se l’est incorporé ; le masque qu’il a pris s’est collé à lui et lui restera par plaques au visage.