Il veut que la méthode d’Homere constituë l’art, et qu’elle fasse la nature et l’essence des choses. […] Le poeme employe une méthode toute contraire : il ne représente pas tels et tels hommes ; mais il invente des personnages exprès pour donner en eux une idée de certaines passions, de certains vices ou de certaines vertus ; et il rassemble avec art dans ces personnages, des effets sensibles et continus de ces passions, de ces vices, ou de ces vertus, pour en faire mieux sentir la nature ; au lieu que dans l’histoire, ces effets étant moins choisis et plus interrompus, ils n’en donnent pas une idée si vive ni si distincte.
Encore s’il observait les lois de son monde géométrique, les règles du discours de la méthode ; encore si, dans le domaine des faits tangibles, palpables, il n’affirmait rien qu’à bon escient. […] (Louis de Launay.) pour le moment, malgré la belle pierre de taille dont il grandit l’observatoire, il reconnaît l’existence d’un domaine psychique où sont possibles des transformations essentiellement inaccessibles aux méthodes de la science…, le sanctuaire où il n’est permis d’accéder qu’en suivant le dédales de l’introspection, où la logique déductive doit s’incliner devant les grandes révélations de cette « vue directe de la vérité », de cette « expérience supra-sensible », de cette « lumière naturelle » qu’on appelle aujourd’hui l’« intuition. » mais il ajoute : à cela près, — qui n’est pas une fissure-notre synthèse, basée sur des « faits scientifiques » et non des conceptions, « à priori », paraît douée d’un pouvoir explicatif s’étendant à l’intégralité des forces et des phénomènes de la nature, sans en excepter les faits du domaine de la psychologie, notre point de départ ayant été la recherche algébrique d’un « théorème d’unification ».
Pas un trait qui dans l’autobiographie intellectuelle de Descartes, dans le Discours de la Méthode, nous révèle ce collégien de La Flèche, figure olivâtre et maigre, aux cheveux noirs et aux yeux ardents comme un Bonaparte de la pensée, à l’heure où l’intelligence le toucha de son rayon et lui découvrit par la forêt scolastique ses droites avenues. […] Mais, avant de qualifier, peut-être serait-il d’une bonne méthode de distinguer. […] Comme le sculpteur allemand qui se représente écoutant, sous la chaire à prêcher de Fribourg, son œuvre, Flaubert a personnifié sinon lui-même, du moins la méthode objective dont son roman est le fruit, dans le grand médecin qui arrive au dernier moment, près d’Emma, le docteur Larivière. […] Autant Spencer paraît un mécaniste pur, mécaniste de la pensée et de la matière, sorte d’ingénieur philosophique et moral, portant de la nébuleuse primitive à l’État et à l’individu de demain un point de vue, une méthode, des manies d’ingénieur civil (les polytechniciens venus à la philosophie et à la littérature sont peut-être en France ses analogues les plus ressemblants), — autant Eliot paraît douée uniquement et exclusivement du génie de sentir et de créer la vie : l’un et l’autre se connaissaient, se fréquentaient, s’estimaient beaucoup, et la nature de Spencer était pour Eliot un sujet d’étonnements et d’épigrammes sans fiel qu’elle ne lui ménageait pas. […] Est-ce diminuer, profaner l’Évangile que d’y voir surtout une méthode pour arriver à la vie bienheureuse ?
Toutes ces choses merveilleuses se trouvent racontées selon leur ordre et en leur temps, par une sorte de méthode historique.
Duhamel, De la méthode dans les sciences de raisonnement, deuxième partie, p. 12.
Cependant, comme j’ai toujours, à mon grand profit, réuni les lettres grecques aux lettres latines, non seulement en philosophie, mais dans l’exercice de l’art oratoire, je crois que vous ferez bien de suivre la même méthode, pour en venir à posséder les deux langues avec une égale perfection.