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1620. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre I. Les origines. — Chapitre II. Les Normands. » pp. 72-164

Elle respire dans cet hymne aimable116 : « Bénie sois-tu, Dame,  — pleine de délices célestes,  — suave fleur du paradis,  — mère de douceur. —  Bénie sois-tu, Dame,  — si brillante et si belle ; — tout mon espoir est en toi — le jour et la nuit117. » Il n’y a qu’un pas, un pas bien petit et bien facile à faire, entre ce culte tendre de la Vierge et les sentiments des cours d’amour ; les rimeurs anglais le font, et quand ils veulent louer les dames terrestres, ils prennent, ici comme tout à l’heure, nos idées et même nos formes de vers. […] Voyez cette peinture du vaisseau qui amène en Angleterre la mère du roi Richard : « Le gouvernail était d’or pur ; — le mât était d’ivoire ; — les cordes de vraie soie,  — aussi blanches que le lait,  — la voile était en velours. —  Ce noble vaisseau était, en dehors, tout tendu de draperies d’or… —  Il y avait dans ce vaisseau — des chevaliers et des dames de grande puissance ; — et dedans était une dame — brillante comme le soleil à travers le verre128. » En pareils sujets ils ne tarissent jamais.

1621. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre II. Dryden. »

Pour dernière ressource, Maximin fait mettre une roue sur le théâtre pour y exposer sainte Catherine et sa mère. […] Il gronde sourdement, en le voyant abattu, tourne autour de lui et d’un coup il pleure : « Regarde, empereur, voilà une rosée qui n’est pas ordinaire. —  Je n’ai pas pleuré depuis quarante ans, —  mais à présent la faiblesse de ma mère me revient aux yeux. » — « Par le ciel, dit Antoine, il pleure le bon vieil homme, il pleure — et les grosses gouttes rondes courent les unes après les autres sur les sillons de ses joues732. » Et là-dessus Antoine, lui-même, pleure.

1622. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. FAURIEL. —  première partie  » pp. 126-268

Manzoni enfin, qui avait passé avec sa mère plusieurs saisons en France dans l’intimité de Fauriel et des hôtes de la Maisonnette, l’aimable Manzoni, réinstallé à Milan, adressait A Parthénéide une pièce de vers allégoriques dans le genre de son Urania, et il semblait se promettre de faire en italien ou une traduction, ou quelque poëme analogue sur ses montagnes. […] C’est à lui qu’il montrait d’abord (en février 1806) la pièce de vers, qui fut son tout premier début, sur la mort de Carlo Imbonati, cet admirable ami que venait de perdre sa mère. […] C’est par là qu’elle participe, jusqu’à un certain point, au caractère et au privilége des œuvres de la nature, et qu’il entre dans l’impression qui en résulte quelque chose de l’impression que l’on éprouve à contempler le cours d’un fleuve, l’aspect d’une montagne, une masse pittoresque de rochers, une vieille forêt ; car le génie inculte de l’homme est aussi un des phénomènes, un des produits de la nature80. » Dans cet ingénieux et substantiel Discours, comme dans plusieurs des arguments étendus qui précèdent les pièces, et dont quelques-uns sont de vrais chapitres d’histoire, le style de Fauriel s’affermit, sa parole s’anime et se presse, il trouve un nerf inaccoutumé d’expression ; on dirait que, dans ce sujet de son choix, il a véritablement touché du pied la terre qui est sa mère.

1623. (1886) Le naturalisme

Les femmes l’idolâtrèrent ; les mères allaitèrent leurs enfants pour lui obéir ; les Julies et les Emiles pullulèrent. […] Peu à peu ils se développent et dépravent l’âme de la jeune femme, mariée déjà et mère de famille. […] Des minéraux, il passait aux coquilles, aux colorations mères de la tendresse et de l’idéal du ton, à toutes ces variations du rose dans une fonte de porcelaine, depuis la pourpre ténébreuse jusqu’au rose mourant, à la nacre noyant le prisme dans son lait.

1624. (1898) XIII Idylles diaboliques pp. 1-243

Il doit être chez sa mère : il la fréquente beaucoup depuis quelque temps. […] Elle n’est, il est vrai, qu’un atome infime de l’Être, mais les forces qui la meuvent et qui en maintiennent unis les divers éléments s’y déploient avec autant de majesté que sur les soleils les plus énormes. — Tout est dans Tout : chaque parcelle de l’univers le répète exactement, et la même loi qui agrège les corpuscules des nébuleuses, matrices des mondes, préside à la formation de l’homme dans le sein de sa mère. […] Le père gagne trois francs par jour ; la mère, un franc.

1625. (1911) Études pp. 9-261

Voici qu’il va livrer sa femme à Thomas Pollock contre une poignée de dollars, sa femme, Marthe, Douce-amère, celle désignée pour le suivre partout, pour peser bien fort à son bras tout le long de sa route et de sa journée, pour lui « redemander » l’âme que « sa mère lui a donnée91 ». […] Elles viennent toucher ce qu’il y a de plus primitif en nous, elles réveillent au fond de nous l’informe image de l’Asie, le souvenir étouffé de la grande mère. […] Ô Russie, notre petite mère dans la douleur ! notre sainte mère priante, souffrante, souriante !

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