C’était un gros tempérament comme elle était une grosse beauté… Avec l’exorbitance de son orgueil, et de sa chevelure aux longs tire-bouchons effarés autour de son visage, elle devait se faire à elle-même l’effet de quelque Mirabeau, femme et poëte ; — mais pour tout le monde elle resta toujours une plébéienne de son port, une espèce de poissonnière ou d’écaillère superbe, qu’on se représente les poings aux hanches, l’œil allumé, la bouche ouverte à l’invective ; vomitoire jaillissant dont le malheureux d’Arpentigny avait senti l’éclaboussure ! […] Incapable de creuser longtemps dans la nature humaine et de nous faire un livre profond de ce qu’elle y aurait trouvé, Mme Colet a pour ressource de plaquer autour des amours avilissants et avilis, dont elle nous raconte les orages, de longues descriptions de Venise, fourbues à force d’avoir servi, et des citations de Byron toujours inévitables, quand on parle de Venise et qu’on n’a pas en soi d’impression, neuve et sincère. […] Son livre est long ; il a quatre volumes.
Le dix-huitième siècle avait été un long effort pour détrôner le christianisme dans les cœurs et dans les esprits. […] Le rationalisme philosophique du dix-huitième siècle, et l’esprit chrétien renaissant en France après une longue éclipse, se rencontraient au sortir de la crise révolutionnaire. […] Royer-Collard ce qui lui était déjà arrivé souvent, ce qui devait lui arriver encore pendant sa longue carrière. […] Il s’embarqua à Falmouth, pour commencer un long pèlerinage, le 30 juin 1809, au moment où Napoléon était au faîte de sa puissance. […] Quand les Méditations parurent, un long cri d’admiration et de sympathie s’éleva en France, bientôt en Europe.
Mais ce qui serait ailleurs une banalité de commande est ici un jugement exact, fruit de longues méditations. […] Ce n’est pas que tout dans son livre n’atteste l’effort, le long exercice, un style évidemment parvenu à son point de maturité. […] Flaubert retrace si au long les révoltes furieuses, les savantes jouissances et les rassasiements de la volupté charnelle. […] Le long espoir et les vastes pensers lui sont venus depuis. […] Il traitera le long travail d’une longue suite de générations comme un caprice accidentel du despotisme de Louis.
La pensée, nourrie par l’étude, prépare à l’action politique ; l’action politique donne un corps à la pensée, exerce le caractère, enseigne par l’expérience les choses humaines et construit en nous le suprême résultat d’une longue vie, la philosophie (ce que les anciens appelaient la sagesse). […] L’expérience déjà longue du forum, du sénat, des tribunaux, du peuple, avait instruit les Romains des convenances et des moyens de l’art oratoire. […] Mais, de même que la santé a plus de charmes après une maladie longue et cruelle, de même aussi tous ces biens, quand la jouissance en a été interrompue, ont plus d’agrément et de douceur que si l’on n’avait jamais cessé de les posséder. […] Il nous restait à faire un assez long chemin. […] Vient ensuite une longue et magnifique discussion où toutes les philosophies disputent entre elles en termes admirables prêtés par Cicéron à la controverse.
Si une fillette, sa cruche pleine sur la tête, s’arrête à babiller, non seulement elle oublie la cruche dans le moment présent, mais de plus, lorsqu’elle reprend sa marche dans la rue longue et tortueuse, c’est à peine si elle la sent peser, tout occupée qu’elle est encore de la distraction rencontrée au bas du chemin. […] Un membre de phrase plus long contient souvent une idée ou une image plus forte ou plus importante. […] Leconte de Lisle, parlant de Hialmar mourant qui revoit sa fiancée par les yeux de l’esprit : Au sommet de la tour que hantent les corneilles Tu la verras debout, blanche, aux longs cheveux noirs. […] Cette longue chanson qui tombe des fontaines. […] Mais il est une sorte de ponctuation intérieure, non représentée par des signes, et que produit, dans chaque membre de phrase un peu long, la division même du sens.
Le moine défroqué lui demanda s’il oserait entreprendre de remettre en ordre ses cheveux déformés par un long voyage et le défaut de talent de celui qui les avait coupés en dernier lieu. […] Ses cheveux étaient plus longs qu’elle d’un grand pied, annelés, et du plus beau châtain qu’on puisse voir. […] Il était long, jaune, maigre, et propre dans ses habits, car il avait pour principe de ne laisser aucune prise à la malignité dans son extérieur. […] Le roman commence par un long et excellent portrait de M. […] C’est un long vannage de phrases sur le premier âge, les bonbons, la perruque du marquis, l’ancien régime, la révolution.