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418. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre XIII : Affinités mutuelles des êtres organisés »

Sur cette figure, chaque lettre de la ligne supérieure peut représenter un genre renfermant plusieurs espèces ; et tous les genres de cette ligne peuvent former une même classe, car tous sont descendus d’un même ancêtre, et conséquemment ont dû hériter quelque chose en commun. […] Certaines espèces appartenant à trois de ces genres (A, F et 1) ont transmis jusqu’aujourd’hui des descendants modifiés, représentés par les quinze genres (a14 à z14) de la ligne horizontale supérieure. […] Car le commun ancêtre d’une famille entière d’espèces, maintenant rompue en groupes et sous-groupes distincts, doit leur avoir transmis, à toutes, quelques-uns de ses caractères, modifiés, il est vrai, à divers degrés et de diverses manières ; et ces diverses espèces doivent en conséquence être alliées les uns aux autres par des lignes d’affinités tortueuses et d’inégales longueurs, se relevant à chacune de leurs extrémités pour aboutir aux espèces vivantes à travers la série de leurs nombreux prédécesseurs, ainsi qu’on peut le voir sur la figure à laquelle j’ai déjà si souvent renvoyé le lecteur. […] Dans la tribu des Chats, la plupart des espèces sont rayées ou tachetées par lignes ; et la fourrure des Lionceaux ou des jeunes Pumas est très distinctement rayée ou tachetée. […] — J’ai essayé de montrer dans ce chapitre que le classement de tous les organismes qui ont vécu dans toute la suite des temps en groupes subordonnés à d’autres groupes ; le lien de parenté qui rattache les uns aux autres tous les êtres vivants et éteints en un seul grand système par des lignes d’affinités complexes, tortueuses et divergentes ; les règles suivies par les naturalistes dans leurs classifications et les difficultés qu’ils rencontrent ; la valeur relative qu’ils accordent aux caractères les plus constants et les plus généraux, qu’ils soient du reste d’une importance vitale plus ou moins grande, ou même sans aucune utilité, comme les organes rudimentaires ; la grande différence de valeur entre les caractères analogiques ou d’adaptation et les affinités véritables : toutes ces règles, et encore d’autres semblables, sont la conséquence de la parenté commune des formes que les naturalistes considèrent comme alliées, et de leurs modifications par sélection naturelle, qui résultent des extinctions d’espèces et de la divergence des caractères.

419. (1857) Causeries du samedi. Deuxième série des Causeries littéraires pp. 1-402

Assurément, si l’on vous disait : Voici un roman dont le sujet peut honnêtement s’expliquer en quelques lignes. […] Je lui dis que ni moi ni personne de ma maison ne transcririons jamais des choses si infâmes, et que, si un de mes laquais en copiait une ligne, je le chasserais sur-le-champ. […] Si j’avais à l’indiquer en deux lignes, je dirais que ce livre sera admiré de tout le monde, et ne satisfera personne. […] Mais cette ligne, tellement significative dans les livres ou sur les cartes, est moins sensible en réalité. […] Nous avons cité quelques lignes : il eût fallu citer cent pages, car le jeune historien n’avait rien écrit d’aussi grandiose, d’aussi éloquent.

420. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — Gourmont, Remy de (1858-1915) »

Marcel Schwob De petites pages comme frottées de ciguë, entre lesquelles ont séché des brins d’ancolie, semées de mots suraigus et blêmes ; des phrases aux contours rapides, semblables à de simples coups de pinceau qui suggèrent tous les gestes de la vie par une ligne grasse ; des perversités promptes et acérées, et qui entrent en agonie dès qu’elles ont été conçues ; un monde minuscule de drames brefs, haletants, qui tournoient follement ainsi que des petites toupies dans leurs derniers circuits ; des sentiments éphémères comme les renouveaux lassés des fins de passion.

421. (1763) Salon de 1763 « Peintures — La Grenée » pp. 206-207

Ce n’était au dernier Salon qu’un peintre médiocre, froid dans sa composition et faible dans les autres parties ; mais sa Susanne surprise au bain par les deux vieillards le met tout à coup sur la seconde et peut-être sur la première ligne.

422. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE STAEL » pp. 81-164

En un mot, s’il fallait dès lors assigner une ligne politique à une pensée si traversée et si balancée par les affections, ce serait moins encore dans le groupe de MM. […] La réaction monarchique, religieuse et littéraire, de 1800, se dessinait en effet sur tous les points, se déployait sur toute la ligne. […] Dès les premières lignes, Fontanes fait preuve d’une critique méticuleuse, peu bienveillante. […] Le contraire établit, au sein du roman le plus transportant, un ton de convention, de genre ; ainsi, dans la Nouvelle Héloïse, toutes les lettres de Claire d’Orbe sont forcément rieuses et folâtres ; l’enjouement, dès la première ligne, y est de rigueur. […] Elle avait, disait-on encore, jeté tous ses amis à la mer pour avoir le plaisir de les repêcher à la ligne. — Une des victimes du 18 fructidor, un respectable déporté (Barbé-Marbois ?)

423. (1923) Critique et conférences (Œuvres posthumes II)

En relisant mes primes lignes, je revis ma vie contemporaine d’elles, sans trop d’étonnement. […] Mais passons, et sautons au sujet qui doit occuper ces quelques lignes. […] L’Assonance est, pour parler selon la rigueur, la rencontre, à la fin de deux lignes plus ou moins rhytmées, de la même voyelle encadrée autant que possible par la même consonne d’appui et une consonne ou une syllabe muette terminale différente. […] En première ligne vient… M.  […] Mes versiculets, particularisant, allusionnaient aussi quelque peu à cette grosse Margot qui aura fait faire des lignes et des lignes au digne Caribert et à ce cher Montorgueil.

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