Le lieu d’abord est décrit : entre deux monts, en une plaine, Renart qui, en marchant, a une rivière à sa droite, aperçoit un très beau lieu dans la prairie, de l’autre côté de l’eau ; il y voit un hêtre dont l’aspect lui fait envie ; il traverse l’eau et se dirige vers l’arbre, tourne autour en dansant, puis s’étend sur l’herbe fraîche. […] Ce que le trouvère n’a pas cherché, mais ce qui ne laisse pas de frapper encore et d’émouvoir, le combat continuant, c’est le contraste du lieu riant et frais et de la mêlée si lourde et si sanglante : « Dedans un très beau pré, sur une douce pente, à mi-voie de Josselin et du château de Ploërmel, au chêne que l’on appelle de la mi-voie, le long d’une geneslaie qui était verte et belle… » Il y a là un sentiment comme involontaire de nature, un souvenir circonstancié de la terre de la patrie, qui ajoute à l’effet simple et grandiose. — Si le poète y a pensé, ce n’est pas pour y voir un contraste, mais plutôt pour y noter un accord entre cette belle nature chérie et ce beau fait d’armes glorieux : son patriotisme marie tout cela. […] Sparte et Argos étaient en guerre : il s’agissait d’un lieu important appelé Thyrée, que réclamaient les deux peuples. […] [NdA] On appelait proprement plessis, un lieu planté, entouré de haies pliées, entrelacées.
Cette expression protestante et de jargon me paraît détonner dans de tels lieux, et à tout moment ce livre de Mme de Gasparin, qui pourtant m’instruit, m’impatiente. […] Tous ceux, en effet, qui voyagent en Grèce ou dans la Troade commencent invariablement, on le sait, par vérifier et admirer l’exactitude et le piitoresque de la plupart des épithètes homériques relatives aux lieux : Ithaque aux beaux couchants, la sablonneuse Pylos, la profonde Lacédémone, Épidaure fertile en raisins, la venteuse Ilion, le Pélion, agitateur de feuilles, etc. En général il semble reconnu de la plupart des critiques qu’Homère est un excellent peintre d’après nature, qu’il décrit tout pour l’avoir vu ou comme s’il l’avait vu, les lieux, les rivages, les navigations et les manœuvres de la marine, la guerre jour par jour et ses opérations. […] Il avait une cape grise, pas de knémides ; au lieu du bonnet rouge, un mouchoir brun roulé autour de la tête. […] Les nations, pour se former, pour sortir de l’état social élémentaire et pour s’élever dans la civilisation et dans la puissance, ont besoin de tels hommes ; quand elles se sont défaites et qu’elles sont restées, des siècles durant, en dissolution et en déconfiture, elles en ont également besoin pour se reformer, et rien n’en saurait tenir lieu : elles languissent et traînent, ou s’agitent vainement, jusqu’à ce qu’elles aient trouvé cet homme-là.
À peine arrivée en ce lieu, dont on racontait tant de merveilles et de mystères, la curiosité féminine et l’indiscrétion l’emportent d’abord chez Mme de Graffigny sur les autres sentiments, et elle se met à écrire à ses amis de Lorraine tout ce qu’elle voit, tout ce qu’elle entend. […] Ce paradis terrestre, il le trouva, il se le créa, et c’est à Cirey, auprès de Mme du Châtelet, qu’il en avait choisi le lieu, non sans art, dans un pays de frontières, un pied en Lorraine et l’autre en France. […] La nymphe du lieu, Mme du Châtelet, la reçoit poliment et assez froidement ; l’idole, c’est-à-dire Voltaire, entre un moment après dans la chambre, « un petit bougeoir à la main comme un moine », et lui fait mille tendresses. Il demande des nouvelles de tous ses amis de Lorraine, y compris Saint-Lambert, qui, dix ans plus tard, devait le supplanter auprès de la dame du lieu ; mais alors ce n’était qu’une simple étoile qui se levait à peine à l’horizon. […] J’allais oublier le seigneur nominal du lieu, le marquis Du Châtelet, qui, lorsqu’il est là, a le plus souvent la goutte et ne gêne guère, si ce n’est qu’il est passablement ennuyeux.
Si j’avais à choisir entre les pièces pour achever l’idée du portrait, au lieu des joujoux gothiques déjà indiqués, au lieu des tulipes hollandaises et des miniatures sur émail de Japon qui ne font faute, je tirerais de préférence, du sixième livre intitulé les Silves, les trois pages dénature et de sentiment, Ma chaumière, sur les Rochers de Chèvremorte et Encore un printemps.
pour mon âme abattue, Tous lieux sont désormais pareils. […] Elle renferme les meilleurs écrits de ceux à qui le lieu est dédié : le choix a été fait sévèrement ; Loyson avoue, et nous devons avouer avec lui, qu’il retranche plus d’une pièce à Chénier141. […] Du temps de Voltaire et de La Harpe, le comte de Schouwaloff était passé maître sur la double colline d’alors, et avait ses brevets signés et datés de Ferney et autres lieux. […] Pardon, au milieu de cette période de l’école de l’art, d’avoir osé rappeler et recommander aujourd’hui quelques poésies que l’image triomphante ne couronne pas ; mais il nous a semblé que, même sous le règne des talents les plus radieux, il y avait lieu, au moins pour le souvenir, à d’humbles et doux vers comme autrefois, à des vers nés de source ; cela rafraîchit. […] On peut dire de lui ce que Rancé écrivait du poëte Santeuil : « Ce pauvre garçon s’attachait aux lieux où il passait, quand il lui plaisaient. » (Lettres de Rancé, publiées par M.
C’étaient précisément ces fameuses règles de l’unité de temps et de lieu. […] Il lui dit donc qu’il n’y a plus lieu de poursuivre Rodrigue, qui a été tué dans le combat. […] Il n’a pas tenu à vous que, du premier lieu, où beaucoup d’honnêtes gens me placent, je ne sois descendu au-dessous de Claveret. […] Prenez entre vous l’ordre et du temps et du lieu. […] Dans cette pièce, le lieu change lorsque l’action le veut ; non seulement d’un acte à l’autre, mais d’une scène à l’autre, comme dans Shakespeare.