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1130. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Madame Desbordes-Valmore. »

. — Si j’étais libre de suivre celui de mère, je changerais tout le régime adopté, et dès longtemps, je crois, j’aurais rétabli l’harmonie dans ce corps chéri, qui semble se dissoudre d’une maigreur désespérante, d’une faim étrange et jamais contentée, malgré quatre repas abondants et un bon sommeil souvent. […] Raspail, Vincula decora , entourée de chaînes : « Monsieur, merci de votre courage ; tous les libres penseurs n’ont pas obtenu de leur vivant de semblables souvenirs. — F.

1131. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME ROLAND — I. » pp. 166-193

La Révolution, tout imparfaite qu’elle soit, a changé la face de la France, elle y développe un caractère, et nous n’en avions pas ; elle y laisse à la vérité un libre cours dont ses adorateurs peuvent profiter. » Les rapides conquêtes de 89, on le voit, étaient loin de lui suffire ; sa méfiance, son aversion contre les personnages dirigeants de cette première époque, ne tardent pas à éclater. […] On conçoit, on pressent cette fâcheuse destinée de Lanthenas, dès qu’on le voit adresser à Brissot des articles aussi niaisement intitulés que celui-ci : Quand le peuple est mûr pour la liberté, une nation est toujours cligne d’être libre, ou bien lorsqu’il propose à Bancal de faire quelque grande confédération pour travailler dans quelques années, en même temps en Angleterre et en France, à nous débarrasser absolument des prêtres.

1132. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « La Bruyère »

Il ne se maria jamais : « Un homme libre, avait-il observé, et qui n’a point de femme, s’il a quelque esprit, peut s’élever au-dessus de sa fortune, se mêler dans le monde et aller de pair avec les plus honnêtes gens. […] « En vérité, je ne doute point, s’écrie La Bruyère avec un « accent d’orgueil auquel l’outrage a forcé sa modestie, que « le public ne soit enfin étourdi et fatigué d’entendre depuis « quelques années de vieux corbeaux croasser autour de ceux « qui, d’un vol libre et d’une plume légère, se sont élevés à « quelque gloire par leurs écrits. » Quel est ce corbeau qui croassa, ce Théobalde qui bâilla si fort et si haut à la harangue de La Bruyère, et qui, avec quelques académiciens, faux confrères, ameuta les coteries et le Mercure Galant, lequel se vengeait (c’est tout simple) d’avoir été mis immédiatement au-dessous de rien 150 ?

1133. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « François Ier, poëte. Poésies et correspondance recueillies et publiées par M. Aimé Champollion-Figeac, 1 vol. in-4°, Paris, 1847. »

Épris de toute noble culture des arts et de l’esprit, admirateur, appréciateur d’Érasme comme de Léonard de Vinci et du Primatice, et jaloux de décorer d’eux sa nation, comme il disait, et son règne, propagateur de la langue vulgaire dans les actes de l’État, et fondateur d’un haut enseignement libre en dehors de l’Université et de la Sorbonne, il justifie, malgré bien des déviations et des écarts, le titre que la reconnaissance des contemporains lui décerna. […] A travers les conversations galantes et libres qui étaient le bon ton du temps et où elle tenait le dé, on ne saurait méconnaître désormais en elle ce caractère élevé, religieux, de plus en plus mystique en avançant, cette faculté d’exaltation et de sacrifice pour son frère, qui éclate à tous les instants décisifs et qui fait comme l’étoile de sa vie.

1134. (1911) Enquête sur la question du latin (Les Marges)

Je ne veux pas croire que nous soyons des latins, je veux être libre ; je veux être un autochtone. […] L’Humanité (Victor Snell), La Libre Parole (Jean Drault), L’Action française (Charles Maurras et Henri Vaugeois), L’Éclair (W. 

1135. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre premier »

Les lettres de Balzac touchaient à tout ce qui occupait alors les esprits : à l’érudition, qui s’était plutôt réglée que ralentie ; à la morale générale ; aux matières de foi, vues d’un esprit plus libre ; à la politique, nouveauté si attrayante alors ; aux événements de l’époque, aux rôles qu’y jouaient les principaux personnages. […] On y touchait du doigt ces perfectionnements que Descartes loue dans Balzac : cette suite, cette liaison des parties, ce plan conçu avec force et clarté, ce langage précis, figuré avec mesure, ce tour libre et majestueux, cette noblesse qui n’est que l’unité de ton dans un sujet où il n’est rien entré qui n’y convienne.

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