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1327. (1892) Sur Goethe : études critiques de littérature allemande

Les savants, de leur côté, la traduisirent en latin et en grec ; il leur semblait que ces vers, d’une simplicité antique, fussent un larcin qu’il fallait restituer à la langue de Théocrite et de Virgile. […] Nous nous bornerons à une seule remarque : chez les Grecs et chez les Latins, les figures de mot sont fréquentes, au moins dans la poésie descriptive ; ici, au contraire, elles sont relativement fort rares ; l’ensemble seul nous représente les objets, et il n’y a de peinture vive que celle qui résulte de l’ordonnance générale du style. […] On verra que, tout en étudiant avec soin les Grecs, les Latins, et, ce que l’on n’a peut-être pas assez remarqué, les Français, il ne songe pas à dérober les formes de leur langage ; il cherche, par ces études successives et par de longues, méditations personnelles, à se former l’idéal d’un style poétique parfait d’où serait bannie toute élégance, pour ainsi dire, extrinsèque, et où la poésie ne résiderait que dans la convenance absolue des termes avec les idées qu’ils expriment, convenance de signification, d’harmonie et d’ordre ; car dans ce style la succession des mots devrait rigoureusement correspondre à la succession naturelle des objets et des idées. […] L’Allemand est impuissant à devenir un hypocrite complet par la raison qu’il reste toujours en quelque manière sincèrement bonhomme et sincèrement pieux : je prends ici ce mot de piété dans son sens le plus étendu, le sens du latin pietas.

1328. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Madame de Verdelin  »

L’heureux ne sait s’il est aimé, dit un poète latin ; et moi, j’ajoute : L’heureux ne sait pas aimer.

1329. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Deuxième partie. — L’école critique » pp. 187-250

Le pauvre Stagyrite ne possédait qu’un os, la comédie grecque ; au lieu que nous, par notre vaste connaissance de la comédie chinoise, grecque, latine, espagnole, anglaise, française, allemande, italienne, etc., nous sommes en mesure de composer bien plus facilement l’idée totale de la comédie.

1330. (1860) Cours familier de littérature. IX « LIIIe entretien. Littérature politique. Machiavel (2e partie) » pp. 321-414

Leurs galères, empruntées par les différentes croisades pour les expéditions en Orient, y conquirent pour Gênes elle-même les places fortes de la côte de Syrie, telles que Laodicée et Césarée ; un de leurs consuls monta le premier à l’assaut de cette place réputée inexpugnable ; après la prise de Constantinople par les Latins, les Génois disputèrent aux Vénitiens les dépouilles de l’empire ; ils colonisèrent militairement les côtes du Péloponnèse, Coron et Modon.

1331. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXIIe entretien. Cicéron » pp. 81-159

La littérature grecque était alors pour les jeunes Romains ce que la littérature latine a été depuis pour nous : la tradition de l’esprit humain, le modèle de la langue, le grand ancêtre de nos idées.

1332. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXe entretien. Œuvres diverses de M. de Marcellus (3e partie) et Adolphe Dumas » pp. 65-144

Il était né dans cette Provence, où semble s’être réfugiée aujourd’hui, dans un patois hellénique et latin, toute la poésie qui reste en France ; il était du village d’Eyragues, voisin, presque contemporain, ami et tuteur de ce Mistral qui nous apporta un beau poème, le seul poème pastoral qui ait été comparé à Homère depuis tant de siècles, le plus grand éloge qu’on ait jamais fait d’un poème depuis trois mille ans !

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