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1083. (1888) Impressions de théâtre. Première série

La femme de Thésée est sans doute une malade, en proie à l’une de ces passions inéluctables qui troublent la raison, oppriment la volonté et vous coulent leur poison jusqu’aux moelles. […] Deux actions épisodiques, fort jolies l’une et l’autre : Henri de Symeux, un brave garçon un peu grisonnant déjà, mais très gentil et qui aime bien sa maman, épousera la très fine et bonne petite Annette, la sœur de Lucien. […] Puis, la Belle Hélène a été l’un des divertissements favoris d’une époque fort insouciante par malheur, mais qui a été aussi l’une des plus tranquilles, des plus gaies, des plus amusantes et des plus brillantes de notre histoire. […] » On le voit, les deux pièces que je viens de raconter n’ont aucun rapport entre elles, sinon qu’elles sont nouées et dénouées l’une et l’autre par le même accident extérieur. […] Henri Meilhac s’obstine à maintenir sa combinaison, je me résignerai à goûter simultanément deux œuvres que je préférerais savourer l’une après l’autre.

1084. (1858) Du roman et du théâtre contemporains et de leur influence sur les mœurs (2e éd.)

Ce fut un des malheurs de ce temps, et l’une des causes qui ont eu sur nos générations la plus funeste action. […] On va voir que la littérature n’a manqué ni à l’une ni à l’autre tâche. […] Pour faciliter les relations adultères de l’une d’elles et la rapprocher de son amant139. […] Qui a nié l’une, essaiera de changer l’autre : la logique des idées et celle des passions y poussent inévitablement. […] Les deux bases de la société sont la famille et la propriété : on s’est évertué à prouver qu’elles étaient aussi ruineuses l’une que l’autre.

1085. (1782) Essai sur les règnes de Claude et de Néron et sur la vie et les écrits de Sénèque pour servir d’introduction à la lecture de ce philosophe (1778-1782) « Essai, sur les règnes, de Claude et de Néron. Livre premier. » pp. 15-203

La mère de Cicéron était de la même famille, et Helvia portait un nom deux fois illustré : l’une par la naissance du premier des orateurs, l’autre par la naissance du premier des philosophes romains. […] De deux choses l’une : ou laisser partout ce beau nom à la place des dieux qu’on enlevait, et le rendre aussi étendu que l’Empire ; ou le renfermer dans ses anciennes limites, la mer et les Alpes. […] Comme il écrivait dans la même semaine deux lettres à Genève, par l’une desquelles il exhortait ses concitoyens à la paix, et par l’autre, il soufflait dans leurs esprits la vengeance et la révolte. […] in Nerone, cap. xxxvi), consulté sur l’apparition d’une comète, que ces sortes de présages ne se détournent que par des meurtres expiatoires, la proscription de ce qui reste de plus illustre dans Rome est décidée ; il se forme deux conjurations : l’une de Pison, à Rome ; l’autre de Vinicius, à Bénévent. […] Il est deux sortes de sagacité ; l’une qui consiste à atténuer, l’autre à exagérer les erreurs des hommes : celle-ci marque plus souvent un bon esprit qu’une belle âme.

1086. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [1] Rapport pp. -218

Oui, il y avait sur notre terre deux forces adverses, l’une qu’on a nommé l’esprit gaulois, l’autre qu’il faut nommer l’esprit frank. […] Le fabliau, trotte-menu parmi la boue, s’accommode d’un vers plus bref dont les huit syllabes tombent l’une sur l’autre comme des capucins de cartes qui courraient tout en trébuchant. […] Mais chaque fois qu’on ouvrait le livre où sont les comédies et les drames de Musset, chaque fois que le théâtre nous rendait l’une de ces pièces, il y avait une tristesse de désillusion. […] Mais, en vérité, c’est précisément le devoir du critique, d’attirer l’attention du public, de forcer sa curiosité vers les œuvres qui méritent l’une ou l’autre. […] Quant à moi, la journée où j’ai pu lire en leur ensemble les sonnets de José-Maria de Heredia a été l’une de mes plus heureuses : admirer qui l’on aime, c’est la joie.

1087. (1904) Propos littéraires. Deuxième série

Il tiendra l’entre-deux, comme dit Pascal précisément parce qu’il est également capable de faire tout ce que fait l’une et tout ce que fait l’autre, et capable aussi de les concilier en lui. […] Ils ont été, ici, guidés par deux idées, l’une négative, l’autre positive, qui toutes deux sont assez justes. […] L’une de ces choses lui faisait aimer l’autre, et, s’il était vertueux par athéisme, il se renforçait dans son athéisme par admiration de sa vertu, preuve si évidente que la vertu ne tient nullement à la religion. […] Impossible d’aller de l’une à l’autre la main tendue. […] » comme dit Soulary), et pendant six semaines il est éperdu au point de ne jamais bien savoir si c’est des roses ou de la jeune fille, ou du tout ensemble, l’une portant les autres, qu’il est amoureux.

1088. (1826) Mélanges littéraires pp. 1-457

Ma harpe est suspendue à l’une de ses branches desséchées. […] L’une est de présenter d’abord les ridicules, et d’offrir ensuite les qualités ; c’est la manière de l’anglais ; c’est le comique de Sterne et de Fielding, qui finit quelquefois par faire verser des larmes. […] Il examina le cimetière, qui n’était qu’un grand bois de cèdres, où l’on brûlait les morts, et le temple où l’on célébrait deux fêtes chaque année, l’une au printemps, l’autre en automne. […] Le Père de Ligny cite le texte du Nouveau Testament, et paraphrase chaque verset de deux manières ; l’une, en expliquant moralement et historiquement ce qu’on vient de lire ; l’autre, en répondant aux objections que l’on a pu faire contre le passage cité. […] Et moi qu’on doit accuser ici de présomption ou de confiance, j’appartiens à l’une de ces générations tardives, et je n’ai point échappé au malheur commun ; du moins je déplore mes misères, et je n’ose en parler qu’en tremblant.

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