Il sut accorder une politique profonde avec une justice exacte, et peut-être est-il le seul souverain qui mérite cette louange.
Dieu seul le sait, Dieu seul est prescient, Dieu seul tire le bien du mal et la justice de l’injustice ; puisse-t-il en sortir un jour, non l’ambition du Piémont, mais l’indépendance et l’équilibre de l’Italie par une confédération, et non par un monopole ! […] Et c’est dans ces réflexions que l’esprit humain a puisé la connaissance des dieux, connaissance qui produit la piété, la justice, toutes les vertus, d’où résulte une heureuse vie, semblable à celle des dieux, puisque dès lors nous les égalons, à l’immortalité près, dont nous n’avons nul besoin pour bien vivre. […] C’est la théorie de la justice et de la morale absolue appliquée au gouvernement des sociétés politiques. […] « Mais plutôt, Scipion, comme ton aïeul qui nous écoute, comme moi qui t’ai donné le jour, pense à vivre avec justice et piété ; pense au culte que tu dois à tes parents et à tes proches, que tu dois surtout à la patrie. […] Quelque chose, quelque homme qu’on lui compare, cette chose et cet homme diminuent dans la comparaison ; et cependant on ne lui rend pas encore pleine justice !
Se faire justice à soi-même, n’est-ce pas la suprême justice ? […] Je n’avais jamais réfléchi encore à ce brutal instinct de l’homme qui se fait de la mort un amusement, et qui prive de la vie, sans nécessité, sans justice, sans pitié et sans droit, des animaux qui auraient sur lui le même droit de chasse et de mort, s’ils étaient aussi insensibles, aussi armés et aussi féroces dans leur plaisir que lui. […] L’homme alors, pénétré d’une justice sublime et d’une abnégation qui s’élève jusqu’à l’immolation de soi-même, refuse d’entrer dans le séjour de la félicité divine, si son chien, compagnon de ses peines et de ses mérites, n’y entre pas avec lui. […] La vie, quelle qu’elle soit, est trop sainte pour en faire ce jouet et ce mépris que notre incomplète civilisation nous permet d’en faire impunément devant les lois, mais que le Créateur ne nous permettra pas d’avoir fait impunément devant sa justice. » De ce jour je n’ai plus tué.
Ce n’est pas un historien, dont le premier devoir est d’être juste, et le second, d’avoir dans le ton de ses arrêts la majesté de la justice. […] Michelet, lequel, de son propre aveu, ne reconnaît d’autre Dieu que la Révolution et que sa justice ! (la justice de la Révolution !) […] Jésus-Christ), entre l’injuste Dieu qui sauve les élus, ceux qu’il aime et qu’il préfère, les favoris de la grâce, et le dieu de justice, le dieu de la révolution, duquel dérive une société juste, démocratique, égale (c’est le paradis de la Sociale avec l’abolition de l’enfer) ! Il faut confesser l’un ou l’autre, ou reculer dans le passé, comme l’Empire l’a fait franchement, ou suivre la voie révolutionnaire contre la théologie arbitraire de la grâce et du privilège, et mettre en tête de la loi le nom du Dieu nouveau : Justice. » La Révolution l’y mit en effet, mais en lui donnant une sanction permanente et active : le couperet de Guillotin.
Puisque la victime est innocente, elle a cette consolation suprême d’être sûre aujourd’hui que « la vérité est en marche » et qu’à sa mémoire au moins la justice sera rendue. […] , que des juges en képi offrent les meilleures garanties d’indépendance, de savoir judiciaire et d’impartiale justice. […] Que serait la justice de la postérité si la réputation d’un auteur pouvait s’échapper, sans dommage, de ce qui porte à sa considération une atteinte si profonde ? […] C’est l’effet des deux vices qui expliquent tout dans la soi-disant justice distributive de la postérité : la paresse et le culte de la force. […] C’était un excellent roi, pacifique, rendant la justice, n’ayant jamais tué personne.
Injuste, ou plutôt extrême, comme les passionnés, au nom de la justice et pour l’amour d’elle, il n’a rien de pédant, de nuageux, de flottant.