Les recherches profondes, les discussions savantes, les observations justes & lumineuses, l’exposition de quantité d’expériences curieuses, les instructions méthodiques, répandues dans ses Ecrits, font juger combien le Recueil en seroit préférable à l’Encyclopédie, si, pour la partie des Sciences & des Arts qu’il n’a point traités, il eût trouvé des Coopérateurs aussi zélés, aussi intelligens, aussi laborieux que lui.
Tout ce qui regarde la Topographie & les Beaux-Arts, y est traité de maniere à donner de justes & de saines idées sur les différentes Contrées, & sur les Chef-d’œuvres de Peinture, de Sculpture & d’Architecture de cette délicieuse partie de l’Europe.
Si le Dictionnaire historique, littéraire & critique, qu’on lui attribue, étoit dégagé d’une partialité trop révoltante ; si les amis de l’Auteur, ou plutôt ceux de son parti, n’y étoient pas fêtés d’une maniere infiniment au dessus de leur juste valeur ; si de vrais Grands Hommes, pour n’avoir pas été Jansénistes, n’y étoient pas déprimés avec autant d’injustice que de mal-adresse : ce Dictionnaire auroit une sorte de perfection pour les recherches, les anecdotes & les discussions quelquefois utiles qu’il renferme.
Après avoir débuté, dans la carriere des Lettres, par des Journaux & d’autres Ouvrages de critique, où il a su généralement observer les regles du goût & celles de l’honnêteté ; il a renoncé au dangereux office de Journaliste & de Critique, dans la crainte d’être forcé de louer des Ouvrages foibles, ou de s’attirer des ennemis, en les appréciant à leur juste valeur.
Marin, un grand respect pour la Morale & la Religion », sont autant de traits dignes d’éloges, auxquels l’Auteur de l’Année Littéraire paye un juste tribut.
Il n’y a vu que des charges fantaisistes, d’arbitraires caprices de gaieté exubérante, ne se doutant pas que le trait plus appuyé n’était pas moins juste, et que le rire plus éclatant enveloppait une observation plus triste. […] Tandis que les beaux esprits s’amusaient à décorer la nature et poursuivaient l’ingénieux ou l’étonnant, nos grands écrivains trouvaient le juste point où le naturel est élégamment exquis et l’intense vérité se déploie avec grandeur. […] C’est le vers, c’est le style, c’est la beauté des rimes et des rythmes, la propriété et l’énergie des expressions, le bel ordre et la juste proportion des parties, c’est le choix des objets et des signes aptes à produire le plaisir essentiel à chaque genre, c’est tout cela, et rien que cela, qui constitue ces ornements nécessaires, dont la poésie ne saurait se passer. […] Voilà tout ce que Boileau veut dire ; quand il parle de la noblesse des mots grecs, il entend tout bonnement qu’Homère n’est pas trivial, relativement aux mœurs de son pays, quand l’interprétation littérale le fait tel, relativement aux nôtres : ce qui est absolument juste.