On peut juger, par cet exemple, combien les réputations factices sont inconstantes dans leur durée.
C’est donc du côté du patriotisme & d’un certain enthousiasme militaire qu’on doit apprécier le mérite de M. de Belloy, si on veut en juger favorablement.
Si ses Pieces ne sont pas toujours la peinture fidelle de nos mœurs ; si elles manquent quelquefois de cette force comique, de cette chaleur dans l’action, de cette vivacité dans le dialogue, qui caractérisent Moliere : ses plans sont du moins toujours agréables, toujours variés ; son style est aisé, correct, & souvent gracieux, comme on peut en juger par le François à Londres, le Babillard, l’Homme du Jour, & deux ou trois autres de ses Pieces qui seront toujours revues avec plaisir.
Quiconque considérera d’un œil vraiment philosophique l’état actuel des choses, jugera bientôt si nos Amateurs de la Sagesse connoissent la véritable, & si leurs travaux annoncent celle qui est utile.
La régularité de la versification donne une sorte de plaisir auquel la prose ne peut atteindre ; c’est une sensation physique qui dispose à l’attendrissement ou à l’enthousiasme ; c’est une difficulté vaincue dont les connaisseurs jugent le mérite, et qui cause même aux ignorants une jouissance qu’ils ne peuvent analyser. […] Des intérêts plus animés, des passions encore vivantes jugeront ce nouvel ordre de recherches ; mais je sens néanmoins que je puis analyser le présent avec autant d’impartialité que si le temps avait dévoré les années que nous parcourons.
L’abbé Duresnel envoya un exemplaire de sa traduction au Despréaux de l’Angleterre qui n’en fut pas satisfait, & ne jugea point à propos de faire réponse. […] En faisant l’opposition de la traduction en prose & de la traduction en vers, il jugea celle-ci supérieure à l’autre.