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1292. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre VII. D’Isocrate et de ses éloges. »

À l’égard de son éloquence, si nous en jugeons par la célébrité, il fut du nombre des hommes qui honorèrent leur patrie et la Grèce.

1293. (1881) Le naturalisme au théatre

Je voudrais qu’on les écoutât juger en ce moment les troupes de l’Opéra et de l’Opéra-Comique. […] Dès lors, il est naturel qu’elles déplaisent à des gens qui les jugent pour leur mérite absolu. […] Que les Anglais n’aient pas compris Musset, qu’ils aient jugé M.  […] Enfin, j’ai vu Salvini dans la Mort civile, et je vais pouvoir le juger. […] On se souvient des termes crus dans lesquels le Paris sceptique jugeait l’héroïne du drame, avant l’ouverture des débats.

1294. (1893) Alfred de Musset

Ils combattaient des tendances qu’ils jugeaient funestes, et la lettre de Musset à l’oncle Desherbiers, dont on a déjà lu un passage, prouve que leurs efforts n’avaient pas été en pure perte. […] En sa qualité de médecin, il jugea que cet état d’exaltation chronique, qui n’empêchait pas Musset d’être amoureux — au contraire, — ne valait rien pour un homme relevant à peine d’une fièvre cérébrale. […] Elle avait cru que le monde comprendrait qu’il ne fallait pas juger leur histoire d’après les règles de la morale vulgaire. […] La Confession a eu l’étrange fortune d’être presque toujours jugée sur ses défauts et ses mauvaises pages, même par ses admirateurs. […] Il s’est attaché à ennoblir le style, qu’il jugeait trop négligé.

1295. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. RODOLPHE TÖPFFER » pp. 211-255

Ils sont jugés les uns et les autres très-justement, très-finement, par les humbles habitants ou naturels du lieu (comme dit George Sand), qui souffrent dans leur cœur de ces légèretés de passage, qui s’en affligent pour les objets de leur culte, et qui, entre soi, après, se gaussent des railleurs. […] Tous ces mots du cru, ces locutions jusque-là éparses chez lui un peu au hasard, se sont même élevés à l’art véritablement, sous sa plume, dans quelques lettres de Champin, l’un des personnages du Presbytère : « On y peut voir, dit-il excellemment, ce qu’est notre idiome local parlé dans toute sa nationale pureté, et juger de la difficulté qu’on doit éprouver à se dépouiller, pour écrire purement, de cette multitude d’idiotismes, dont les uns, inusités dans la langue française actuelle, n’en sont pas moins de souche très-française, dont les autres voilent sous une figure expressive le vice de leur origine, dont tous ont pour nos oreilles le caractère du naturel et le charme de l’accoutumance. » Quant à nous pour qui cette accoutumance n’existe pas, quelque chose pourtant du charme se retrouve. […] Aubert en a contrefait trois ici, à Paris ; mais il n’en faudrait pas juger par là.

1296. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « PARNY. » pp. 423-470

Pour peu que l’éducation et la culture l’aient touché, il est (à en juger par la fleur des générations aimables et distinguées que nous en avons pu successivement connaître), il est ou devient aussitôt disposé à la poésie, à une certaine poésie, de même encore qu’il l’est naturellement à la musique. […] Pour ne pas avoir l’air d’éluder le jugement littéraire, même en telle matière où la question morale et sociale domine tout, nous dirons une bonne fois que n’avoir lu la Bible, comme le fit Parny, que pour en tirer des parodies plus ou moins indécentes, c’était se juger soi-même et (religion à part) donner, comme poëte, la mesure de son élévation, la limite de son essor. […] Je noterai aussi le joli tableau intitulé le Réveil d’une mère ; on s’est étonné que ces jouissances pures d’une épouse vertueuse, ces chastes sourires d’un intérieur de famille aient trouvé, cette fois, dans Parny un témoin qui sût aussi bien les traduire et les exprimer ; mais c’est que les torts de Parny, s’il n’en avait eu que contre la pudeur et s’il ne s’était attaqué directement aux endroits les plus sacrés de la conscience humaine, ne seraient guère que ceux de l’époque qu’il avait traversée dès sa jeunesse. « Il ne faudrait pas trop nous juger sur certaines de nos œuvres, me disait un jour un vieillard survivant, avec un accent que j’entends encore : Monsieur, nous avons été trompés par les mœurs de notre temps.

1297. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXVIe entretien. Le Lépreux de la cité d’Aoste, par M. Xavier de Maistre » pp. 5-79

Elle vit des avances où je n’avais vu que des amitiés ; elle jugea que Mme Lard, se faisant un point d’honneur de me laisser moins sot qu’elle ne m’avait trouvé, parviendrait de manière ou d’autre à se faire entendre ; et outre qu’il n’était pas juste qu’une autre femme se chargeât de l’instruction de son élève, elle avait des motifs plus dignes d’elle pour me garantir des pièges auxquels mon âge et mon état m’exposaient. […] J’approche, je prête l’oreille : jugez de mon étonnement ! […] Je fus longtemps dans une espèce de stupeur qui m’ôtait la faculté de sentir toute l’étendue de mon infortune ; lorsque enfin je revins à moi, et que je fus à même de juger de ma situation, ma raison fut prête à m’abandonner.

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