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352. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1868 » pp. 185-249

Au bout de quatre ou cinq phrases, dites avec le ton suprême des journalistes du grand monde, je le trouve agaçant à l’image de son journal. […] * * * — Des types de roman et de théâtre, ces bourgeois qui se sont créé un royaume, un ministère, des sérails, une presse, des journaux, un théâtre, une vie d’orgueil et de plaisir, comme Benazet de Bade, comme le C… d’ici. […] La princesse ne descend que quelques minutes avant déjeuner, à onze heures et demie, les journaux dans une main, et l’autre tendue aux baisers de ses hôtes. […] laisse tomber Gautier, avec tout le dédain que le journaliste de l’Officiel peut avoir pour un article de journal. […] Voir l’article de Zola sur Germinie Lacerteux, publié dans un journal de Lyon, et republié dans son volume intitulé : Mes haines.

353. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1869 » pp. 253-317

Pointel, directeur chrétien d’un journal illustré de Dalloz, il est mandé pour lui faire des bois. […] — Et Pointel fait fiévreusement deux tours dans son cabinet, puis revient à Brown : — Des chevaux… Les chevaux mènent à la fille… La fille mène à la mort de la famille… Jamais de chevaux dans mon journal. […] Les deux romans, que nous avons publiés en feuilletons, ont paru dans des journaux de l’opposition. […] C’est vous dire, Monsieur, que devant le numéro de votre journal annonçant une feuille spéciale d’hostilités contre ces personnes et ces amitiés, nous venons vous faire prier de remettre notre article de Moreau à M.  […] Il nous prévenait qu’il nous demandait d’en accepter le plaisir et le déplaisir, que d’ailleurs il entendait que nous répondions, dans le journal même, à ses sévérités.

354. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Maurice comte de Saxe et Marie-Joséphine de Saxe dauphine de France. (Suite et fin.) »

On peut suivre dans le Journal du duc de Luynes les renseignements successifs et de plus en plus précis sur la jeune princesse, à mesure qu’elle approche. Par le courrier arrivé de Strasbourg à Paris le 30 janvier, on sait déjà fort au juste à quoi s’en tenir ; et le duc de Luynes, qui représente le coin de la reine et qui n’a nul intérêt à surfaire la dauphine, insère dans son Journal un signalement sans flatterie : « Elle y arriva (à Strasbourg) vêtue à la polonaise. […] Il veut bien, dans ses espèces de Journaux anecdotiques ou de Mémoires, accorder des éloges à son général, mais il les gâte d’un mot, qui de la part d’un aide de camp est perfide. […] il avait secoué poudre et perruque ; il parut à la Cour dans cet état naturel ; ce que le duc de Luynes a eu soin de noter dans son journal : « Jeudi dernier (21 décembre) M. le maréchal de Saxe arriva ici (à Versailles) ; il porte présentement ses cheveux qui lui donnent l’air plus jeune. » Revenu à Chambord à la paix et y passant le plus de temps qu’il pouvait pendant les deux dernières années, y menant un train de prince, il se livrait à la chasse, aux plaisirs, à tous les exercices violents.

355. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « La Harpe. Anecdotes. » pp. 123-144

À la veille de son début au théâtre, quand on allait représenter sa tragédie de Warwick (novembre 1763), il avait déjà, grâce à ses bons amis les auteurs, une réputation affreuse ; on racontait, en l’exagérant, l’histoire des couplets satiriques composés au sortir du collège : « Cette petite horreur, nous dit Collé dans son Journal, m’a déjà été confirmée par deux ou trois personnes, et je n’ai encore vu qui que ce soit qui ait contredit ou nié le fait. » Lorsque cette tragédie de Warwick, qui, malgré tout, avait fort bien réussi, fut reprise en janvier 1765, les ennemis s’arrangèrent si bien, que le cinquième acte fut hué : « Je n’ai jamais vu de ma vie, nous dit encore Collé, arriver un pareil échec à une reprise ; le contraire arrive plus ordinairement, les applaudissements redoublent au lieu de diminuer. […] Jamais, par exemple, à son propos on n’oubliera ces vers de l’Apologie de Gilbert, lorsque ce poète de verve et d’avenir, se justifiant de nommer les masques par leur nom, s’écriait : Si j’évoque jamais du fond de son journal Des sophistes du temps l’adulateur banal ; Lorsque son nom suffit pour exciter le rire, Dois-je, au lieu de La Harpe, obscurément écrire : C’est ce petit rimeur de tant de prix enflé, Qui sifflé pour ses vers, pour sa prose sifflé, Tout meurtri des faux pas de sa muse tragique, Tomba de chute en chute au trône académique ? […] On le vit se multiplier en ces années orageuses, retrouver au Lycée, aux Écoles normales où il avait été nommé professeur, quelques-unes de ces inspirations littéraires faciles et lucides, et à la fois se disperser et s’exalter de plus en plus dans la politique des journaux. […] [NdA] Le Journal de la librairie, du samedi 14 décembre 1833, contient l’indication suivante qui est due à M. 

356. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Beaumarchais. — II. (Suite.) » pp. 220-241

Un amateur s’étant avisé, dans le Journal de Paris, de soulever une chicane, et d’adresser une question relativement à la petite Figaro, dont il était question dans Le Barbier de Séville, et dont parlait Rosine, et cet amateur s’étant étonné qu’il n’y eût plus trace, dans la seconde pièce, de cette petite Figaro antérieure au mariage. […] Tout ceci était adressé au rédacteur du Journal de Paris. […] Il parut, dans le Journal de Paris, une lettre d’une ironie froidement piquante, censée écrite par un ecclésiastique, lequel trouvait peu morale cette manière de faire l’aumône à une pauvre femme, en la désignant pour ce qu’elle n’était pas, et en la baptisant d’un nom de comédie, peu honorable après tout, et qui pouvait devenir préjudiciable à son enfant : Cette célébrité de nom qui fait votre gloire, monsieur, disait-on, peut faire le malheur des honnêtes gens que vous avez obligés. […] Suard, rédacteur du Journal, et son adversaire habituel.

357. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1881 » pp. 132-169

C’est un monologueur de bureau de journal, de café, de brasserie. […] Quelqu’un me dit avoir lu, dans un journal, que Saint-Victor est mort. […] Jeudi 13 octobre Visite de l’administrateur du journal Le Voltaire, m’annonçant qu’il va couvrir Paris d’affiches, et le jour de l’apparition du premier feuilleton de La Faustin, faire délivrer dans les rues de Paris, une chromolithographie de la Faustin, tirée à cent mille exemplaires. […] Vendredi 4 novembre C’est curieux tout le bruit qu’on peut faire à Paris, avec la non-perception de ce bruit, et dans le silence des journaux, des lettres, de tout !

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