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508. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « L’abbé Brispot »

Aussi, faut-il le reconnaître, dans les circonstances qui nous entourent, en face des monstrueuses comparaisons qu’on se permet, essayer de rendre plus populaire et plus facile cette étude de l’Évangile qui nous élèverait la tête et nous ouvrirait le cœur si nous savions y revenir, c’est là une tentative d’esprit pénétrant qui voit les maux de ce temps et leur remède, c’est une noble et touchante entreprise d’intelligence et de charité. […] L’auteur, l’abbé Brispot, à qui, si nous ne nous trompons, on doit un livre de prières, a fait preuve dans cette distribution nouvelle des quatre Évangiles et dans leurs diverses concordances, d’une intelligence remarquable et d’une science véritablement sacerdotale.

509. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Mgr Rudesindo Salvado »

Et les signaler d’autant plus que, ces faits, les Anglais ont déjà commencé de les reconnaître avec une bonne foi plus forte que les préjugés et une fermeté d’intelligence très digne d’une nation politique, qu’on nous permette le mot ! […] Le bruit qui s’attache aux livres est une telle ironie, qu’il est difficile de prévoir si la majorité des intelligences sera convaincue au même degré que nous de tous les mérites des Mémoires que nous annonçons.

510. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XII. »

À son atteinte, toutes les choses de la nature ont frissonné ; et par lui tu établis le niveau de la raison commune qui réside dans tout, se mêlant aux grandes et aux petites intelligences, raison si puissante qui est le suprême roi partout. […] « Ainsi, tu as partout harmonisé le bien au mal, de sorte qu’il existe pour tous une seule loi, toujours la même, que désertent par leur fuite tous ceux des mortels qui deviennent méchants ; infortunés qui, désirant toujours la possession des biens, n’aperçoivent pas la loi générale de Dieu, n’écoutent pas cette loi, à laquelle s’ils obéissaient, ils auraient, avec l’intelligence, le bonheur et la vie !

511. (1857) Causeries du samedi. Deuxième série des Causeries littéraires pp. 1-402

Goriot aime ses filles par une sorte de besoin ou d’instinct animal, où vous chercheriez en vain une lueur de sens moral ou seulement d’intelligence et de raison. […] Bizarre contraste d’une intelligence richement douée de facultés puissantes et dépourvue de ces délicatesses que possèdent les esprits vulgaires ! […] Comment pourrait-il donner à des intelligences neuves et simples une idée juste, nette, précise, des ouvrages de l’esprit ? […] La jeune intelligence qui n’entrevoit pas la possibilité du doute, l’intelligence vieillie qui en a connu les tourments et les amertumes, peuvent-elles avoir un bien plus précieux que cette liberté de croire, qui est à la liberté de penser ce que le port est à la vague, ce que l’azur du ciel est aux nuées chassées par le vent ? […] Qu’on ne parle plus, après cela, de dignité, de liberté, de progrès, de droits réclamés en faveur de l’intelligence humaine !

512. (1902) Le problème du style. Questions d’art, de littérature et de grammaire

La simplicité de ce raisonnement charmera tout d’abord les intelligences pratiques. […] Ce Bexon, homme d’une intelligence assez ordinaire, écrivait avec feu. […] Mais si l’on a quelque intelligence, on s’en tire, même sans gouvernail, même sans talent. […] Vielé-Griffin l’est aussi d’intelligence et de cœur. […] L’instinct a sur la langue plus de droits que l’intelligence.

513. (1887) George Sand

Les besoins de l’intelligence, l’inquiétude des pensées, les curiosités de l’étude comme celles de l’observation, tout disparut, dit-elle, aussitôt que le doux fardeau se fit sentir. […] Bénédict, dans Valentine, ne s’imagine pas non plus que son intelligence ou ses bras puissent servir à autre chose. […] Qui de nous ou de Mme Sand se trouve le plus rapproché de M. de Lamennais, la seule intelligence vraiment philosophique qu’elle ait connue ? […] Les intelligences les plus hautes elles-mêmes n’y échappent pas ; c’est une sorte d’habitude qui s’est créée pour l’esprit. […] Mais c’est surtout dans la vie des jeunes gens et des femmes que le roman s’est introduit, imposé comme l’aliment principal de leur intelligence.

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