/ 1800
472. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « [Chapitre 5] — II » pp. 112-130

Il s’agissait de lier un grand commerce entre cette nation portugaise et la France, d’y combattre l’influence et les intérêts de l’Angleterre. […] La sortie de M. de Chauvelin affaiblit le ministère du cardinal de Fleury et laissa libre cours aux mauvaises influences : « Il avait ses défauts, écrivait d’Argenson après quelques années (1748), mais plus de grandeur et de droiture que tout le reste du ministère d’aujourd’hui15 », Il perdit en lui un bon guide et un conseiller utile, qui le tenait en garde contre ses défauts. […] [NdA] En nommant Maurepas, je nomme l’antipathique de d’Argenson et l’homme qui personnifie le mieux le vice en question et cette mauvaise influence : « Août 1738. — Mon frère est naturellement fait pour le secret, le mystère, et même la profonde dissimulation ; mais il est si esclave du bon air et du goût d’imitation, que, voyant M. de Maurepas indiscret, il se pique de l’être aujourd’hui. » 19.

473. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Madame Desbordes-Valmore. » p. 232

ils ne viennent que trop nous chercher le cœur à travers les portes et les murailles. » Mme Valmore usa de son influence sur Balzac, et surtout de l’influence qu’avait alors sur Balzac une autre personne qu’elle désigne sous le nom de Thisbè , pour obtenir du grand romancier devenu dramaturge, qu’il donnât une de ses pièces à l’Odéon et promît l’un des rôles à Mme Dorval. […] Cela vaut bien l’horrible fièvre gagnée à la campagne pour aller entendre cette lecture et porter l’acte qui lie l’Odéon à l’avenir de cet ouvrage… Garde cela dans un pli de ton cœur… Garde inviolable mon secret et celui de la pauvre Thisbé… Surtout que toi seule saches l’influence de notre tendresse pour Mme Dorval.

474. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « HISTOIRE DE LA ROYAUTÉ considérée DANS SES ORIGINES JUSQU’AU XIe SIÈCLE PAR M. LE COMTE A. DE SAINT-PRIEST. 1842. » pp. 1-30

L’auteur nous signale ainsi l’influence singulière de quatre femmes syriennes, des quatre Julies, comme il les appelle, autour des règnes de Septime, de Caracalla, d’Héliogabale et d’Alexandre Sévère. […] Mais saint Colomban, arrivé tout exprès d’Irlande en France, y saisit en main l’influence religieuse, contrarie les directions romaines et se pose en ennemi mortel de Brunehaut. […] Un livre, j’imagine, n’aura pas laissé d’exercer de l’influence sur la conception du sien.

475. (1899) Esthétique de la langue française « Le cliché  »

Naturellement les œuvres qui ont eu un succès durable et dont l’influence s’est étendue sur plusieurs générations, sinon sur plusieurs siècles. […] Parfois les écrivains illustres, après des années ou des siècles, se délivrent de la meute des imitateurs parasites ; c’est l’interrègne, puis la résurrection de la gloire et d’une influence désormais restreinte, mais profonde. […] Nous avons « la sphère d’influence — la sphère diplomatique — les sphères politiques — une sphère plus étendue — la sphère intellectuelle — la sphère morale — la sphère d’activité — une sphère plus élevée — la sphère des idées — la sphère des progrès démocratiques — la sphère des intérêts matériels, etc. », toutes locutions où « sphère » n’évoque plus aucune image, sinon en certains esprits irrespectueux ; non seulement le mot est arrivé au dernier période de l’abstraction, mais il semble même, la plupart du temps, n’avoir qu’une valeur de redondance oratoire, ne correspondre à rien.

476. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « La Révolution française »

Sieyès disait encore, avec une tristesse significative : « Ce qu’il y a de véritablement malheureux, c’est que les trois articles qui forment la réclamation du tiers (c’est-à-dire du peuple), sont insuffisants pour lui donner cette égalité d’influence dont il ne saurait se passer… » Il s’en passait très bien ! […] Il s’est dit qu’à toutes les époques l’histoire des nations a tenu toute, en définitive, dans la conscience et les passions de quelques hommes ; que le dessous de cartes de l’Histoire est une suite de biographies ; qu’il y a beaucoup plus d’influences personnelles dans ce monde que de force des choses ; et ainsi il a effacé, pour sa part, le mot obscur qu’on élève dans l’histoire quand on ne la comprend plus et que le sens des hommes échappe, et renversé autant qu’il l’a pu ce phare de ténèbres qui redouble la grande ombre des événements passés, au lieu de la dissiper. […] Si on ne voit pas toujours, de cette âme, le travail et les influences, il ne s’agit que de les trouver.

477. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Sainte-Beuve. Les Poésies de Joseph Delorme, Les Consolations, les Pensées d’août. »

Mais ces traits, il les noie dans l’abondance de ces deux modèles qu’il veut imiter — ou qu’il n’imite pas, mais dont il subit l’influence, plus esclave en cela que s’il imitait. […] J’ai parlé déjà de l’influence des littératures étrangères sur l’inspiration du lettré qui, en M.  […] Mais les Pensées d’août attestent plus vivement que jamais cette influence mortelle a toute vie propre et à toute personnalité.

/ 1800