J’ouvre au hasard (et je vous assure que ce n’est point ici une formule) : « Pour midi, la messe noire (essayez de dire la chose en moins de mots ; et encore il y a une image !) et, bien avant l’heure, un monde énorme affluait autour de Saint-Germain-des-Prés, la circulation interdite (ablatif absolu), les seules voitures d’invités ayant droit d’arriver sur la place agrandie (c’est une sensation que vous avez certainement éprouvée : une place vide, mais entourée d’une foule, paraît beaucoup plus grande ; la sensation est ici notée par un seul mot), bordée d’un sévère cordon de sergents de ville espacés en tirailleurs (cela encore fait image). » Ne raillez point mes commentaires ; ne dites pas que chacune de ces « visions » est assez commune et que vous en auriez été capable.
Il s’en va bien assez vite de lui-même. » Cette fin de La Mare au diable, dans la description des noces, semble peut-être un peu longue ; mais on n’est pas fâché, malgré tout, de s’arrêter sur ces images d’abondance rurale et de copieux bonheur, qui rappellent, à leur manière, le tableau de Théocrite dans les Fêtes de Cérès, et celui de Virgile célébrant les vertus des vieux Sabins : « Casta pudicitiam servat domus ». Mme Sand, même quand elle se complaît à des images douces, a en elle le puissant et le plantureux.
Villemain a cité de lui, comme une image fidèle et à peine voilée, le portrait qu’il a tracé de Clazomène. […] Les images chez lui sont rares et sobres ; on a souvent cité ces mots charmants : Les feux de l’aurore ne sont pas si doux que les premiers regards de la gloire.
On y voit paraître et reluire, après quelques pages de lecture continue, l’image de la vie privée, des vertus domestiques, de la piété et de la pudeur de l’écrivain, ce qu’une de ses petites-filles a si excellemment appelé ses charmes intérieurs. […] Il n’est question que de sénateurs, de familles patriciennes, de pourpre, d’images des ancêtres ; la superstition romaine est complète ; c’est du latin de Cicéron ou de Tite-Live, réduit et assorti aux mœurs et aux prétentions parlementaires.
Un jour que la comtesse d’Egmont l’y était venue visiter, il mit cette inscription délicate au-dessous de la statue : Églé parut sur cette rive ; Une image de sa beauté Se réfléchit dans cette eau fugitive ; L’image a fui, l’Amour seul est resté.
Le poète, en se promenant, entend le coup de fusil d’un chasseur, et cela réveille en lui aussitôt un souvenir d’enfance, un remords qui se mêle à toute une image de joie et de fraîcheur : L’aube sur l’herbe tendre avait semé ses perles, Et je courais les prés à la piste des merles, Écolier en vacance ; et l’air frais du matin, L’espoir de rapporter un glorieux butin, Ce bonheur d’être loin des livres et des thèmes, Enivraient mes quinze ans tout enivrés d’eux-mêmes : Tel j’allais par les prés. […] Le jour où il plaira à Dieu et à la nature de produire un talent complet doué de cette puissance d’action et de sympathie, il trouvera pour ses créations un rythme, des images, un style propre aux tons les plus divers, en un mot des éléments tout préparés.