Il s’agit de remettre de l’idéal dans l’âme humaine. Où prendrez-vous de l’idéal ? […] L’idéal est dans Eschyle, dans Isaïe, dans Juvénal, dans Alighieri, dans Shakespeare. […] Et au sommet l’idéal. L’idéal ; type immobile du progrès marchant.
Cet angle spécial, c’est l’idéal personnel de beauté. […] Ce don de la joie sans quoi point d’idéal puisque point de désir. […] C’est plus, ce n’est pas mieux ; le degré de l’idéal n’a pas varié. […] Ni l’idéal, ni le désir créateur n’ont de degrés. […] Taine, il y a un idéal de l’homme. » Or, on n’agite point en vain le monde des idées.
Il a eu le mal de l’idéal. […] Toute sa vie, qui fut courte, il souffrit de cet idéal vers lequel il aspirait, mais qu’il n’atteignait pas, et qu’il aurait atteint probablement s’il avait vécu davantage ; car « nos désirs sont les pressentiments de nos facultés, les précurseurs des choses que nous sommes capables d’exécuter », a dit Gœthe, dans un éclair. Malheureusement il mourut, et il mourut se souciant peu d’une gloire qui l’intéressait moins que son idéal, et qui restera, maintenant, mieux que son idéal, atteinte ! […] Le reste, et le reste est le tout, n’est que prose : lettres écrites à des amis, mais dans les premiers moments de la vie ; Memoranda, vues sur soi-même ; paysages bretons : admirable rendu de la nature par qui l’adore ; et, pour couronner cet ensemble, Le Centaure, qui n’est pas un fragment, mais un chef-d’œuvre complet et absolu, où pour la première et seule fois Guérin saisit son idéal et n’insulta pas sa pensée. […] Ce ne sont pas les grands artistes par la délicatesse et par la beauté pure de l’idéal, bien plus difficile à comprendre… Assurément cet idéal, que Guérin souffrait tant de ne pouvoir saisir comme il le voyait, pour l’emprisonner dans la forme vive et diaphane d’une langue digne de le contenir, cet idéal rayonne, comme un ciel lointain, à travers les paysages qu’il nous a peints ; mais il n’y rayonne que pour ceux qui savent l’y voir ; tandis que pour le plus grand nombre, que la réalité visible attire, ce qui constituera le grand mérite de ces paysages, c’est leur vie, c’est la vérité d’impression de ces aperçus, transposés de la vision plastique dans la vision littéraire… et qui nous effacent presque du coup les paysagistes les plus vantés : Bernardin de Saint-Pierre, Chateaubriand, madame Sand, dont la seule qualité qui n’ait pas bougé dans des œuvres déjà passées est d’être une paysagiste !
Il soutient à présent qu’une comédie est bonne, lorsqu’elle est conforme à l’idéal de la comédie. […] Lysidas compose lui-même les recettes de sa cuisine idéale au fond d’un laboratoire d’Allemagne. […] Toute la question est de savoir si nos notions idéales dépassent en fait ou peuvent dépasser les données de la réalité. […] Leur intuition de l’idéal se réduit à cette correction toute négative. […] Mais qu’est-ce que le Misanthrope idéal dans l’esprit des contemplateurs en extase ?
Mais il vaut mieux encore revenir à la vérité et ne reconnaître d’autre majesté que celle de la nation et de l’idéal. […] Voilà un superbe système de vie, tout idéal, tout divin, et vraiment digne de la liberté des enfants de Dieu. […] Les hommes qui feront l’avenir ne seront pas de petits hommes disputeurs, raisonneurs, insulteurs, hommes de parti, intrigants, sans idéal. […] Si le mot être a quelque sens, c’est assurément appliqué à l’idéal. […] Dieu étant l’idéal de chacun, il en convient que chacun le façonne à sa manière et sur son propre modèle.
. — Moi actuel et moi futur ; moi réel et moi idéal. Action du moi idéal. — 2. […] Le désir, en effet, peut s’attacher à un objet soit parce qu’il est immédiatement agréable, soit parce qu’il devient un substitut symbolique d’agrément par son rapport à la satisfaction idéale du moi. […] La réalisation du moi idéal, du vrai moi, — qui est une pure idée, — devient la moralité même123. […] L’idée du moi un et simple, en effet, indépendamment de sa valeur objective, offre elle-même une unité subjective, une simplicité idéale : elle est l’équivalent d’un centre indivisible pour la vue.