« Dominé par l’honneur et l’intérêt du prince, par l’amour de la liberté fondée sur l’ordre et sur les droits de tous, un ministre des affaires étrangères, quand il sait l’être, se trouve ainsi placé dans la plus belle situation à laquelle un esprit élevé puisse prétendre… » L’idéal est magnifique, et à la façon dont il en parlait, on était tenté de croire qu’il l’avait autrefois rempli de tout point dans la pratique. […] Il est assez piquant de remarquer que M. de Talleyrand a été peint deux fois, et pas en beau, par les deux femmes supérieures de ce siècle : Mme Sand a fait de lui un portrait affreux, d’un parfait idéal de laideur.
Le plus philosophe et le plus réfléchi de tous, dans une de ces pages merveilleuses qui s’échappent brillamment du sein prophétique de la jeunesse et qui sont comme un programme idéal qu’on ne remplit jamais, — le plus calme, le plus lumineux esprit de cette élite écrivait en 1823107 : « Une génération nouvelle s’élève qui a pris naissance au sein du scepticisme dans le temps où les deux partis avaient la parole. […] Il commençait donc à parler ; il parlait du Beau, ou du Bien moral, ou de l’immortalité de l’âme ; ces jours-là, son teint plus affaibli, sa joue légèrement creusée, le bleu plus profond de son regard, ajoutaient dans les esprits aux réminiscences idéales du Phédon.
Idéale union, pourquoi, pourquoi mourir ? […] Je méditais, les yeux baissés, en silence, mon étonnement, bien plus étonné encore lorsqu’en relevant les yeux je me trouvais en face d’une enfant de seize ans, pâle comme un spasme, calme comme l’héroïsme, belle comme l’idéal traversant la sombre réalité du temps.
Ce n’était plus une femme, c’était une passion sous l’idéale beauté ; elle ne se livrait à cette inspiration des attitudes que dans l’intimité la plus confidentielle. […] C’était une des plus belles jeunes filles des Alpes du midi qui eût jamais ravi mes yeux ; je n’ai retrouvé cette beauté accomplie, à la fois idéale et incarnée, que dans la race grecque ionienne, sur la côte de Syrie.
Nous tenons de M. de Genoude, confident alors de madame Récamier et courtisan de M. de Chateaubriand, quelques détails curieux, dont il avait été témoin, sur les commencements de cette passion idéale entre l’écrivain le plus illustre de la France et la beauté la plus célèbre du siècle. […] L’action est du domaine des choses mortelles, rapide, troublée, incomplète, imparfaite comme elles ; la pensée est idéale, pure, complète, parfaite comme l’idée.
Les pensions d’État, à vie, et insaisissables, seraient l’idéal de tout littérateur, comme de tout homme ; c’est du trop beau et bien plaisant socialisme impraticable. […] Cela c’est le principe nécessaire ; c’est l’idéal.