Il ne nous reste aucun des discours d’Auguste ; nous savons seulement que ce meurtrier avait un genre d’éloquence plein de simplicité et de grâce : il faisait des vers aisément16, et il avait composé les mémoires de sa vie : tout cela s’est perdu ; on se doute bien qu’il fut hué après sa mort ; on célébra son humanité et sa clémence sur la tribune où la tête sanglante de Cicéron avait été attachée. […] » Cependant l’usage de louer les empereurs après leur mort subsistait toujours ; jamais cette institution ne dut paraître plus noble, que lorsque l’éloge funèbre d’Antonin fut prononcé dans la tribune par Marc-Aurèle : c’était la vertu qui louait la vertu ; c’était le maître du monde qui faisait à l’univers le serment d’être humain et juste, en célébrant la justice et l’humanité sur la tombe d’un grand homme.
Moi, que je sois sensible à autre chose qu’aux misères de l’humanité ! […] Ignorez-vous qu’ils font la peinture de tous les vices de l’humanité ? […] Votre mépris de l’humanité s’arrête à vous-même, et sans aller plus loin, certes, il devrait au moins vous avertir qu’encore est-il que vous êtes homme. […] Le dévouement à l’humanité ? […] Sans doute ces grands artistes du XVIIe siècle sont surtout de purs hommes de lettres, et l’on peut dire que si l’humanité leur appartient, ils appartiennent aussi à l’humanité.
Que si l’expression, et par conséquent la conception du sublime et du beau faiblit ou demeure stationnaire dans l’humanité, qui osera dire que celle du vrai et du bien grandisse et se fortifie ? […] Il n’y a rien de petit et d’ignoble dans tout ce qui touche à l’amélioration de l’humanité. […] L’art, c’est l’humanité. […] Il n’y a pas eu un homme de génie heureux depuis que l’humanité existe. […] L’humanité est lasse d’équivoques et de fictions.
Et l’Art continuera sa divine tradition, son évolution lente et majestueuse vers une doctrine plus simple et naïve, vers un art d’humanité que nous pourrons appeler — avec un jeune écrivain belge, M. […] Jamais l’humanité n’incarna, en de si prodigieux héros, les divers sentiments de l’amour. […] Malgré tout, il faut se persuader que cet art demeure incomplet car il se restreint à l’humanité. […] Il y a introduit le dialogue, et surtout tenta ce tour de force : résumer dans la vie d’un Homme les étapes successives de l’Humanité. […] Toute l’humanité est attentive.
Dans la suite du dialogue le philosophe s’appuie sur ce sophisme de la rétribution temporelle du juste et du méchant par la Providence pour exalter avec raison le droit de la justice humaine contre les coupables envers l’humanité, qui violent les lois institutrices de la société. […] Le châtiment est un gouverneur actif ; il régit, il défend l’humanité ; il veille pendant que les gardes dorment. […] Voici quelques-unes de ces inductions qui vous traînent par la main jusqu’au mystère d’une première chute de l’humanité, héréditairement déchue dans sa nature. […] Si la justice humaine les frappait tous, il n’y aurait point de guerre ; mais elle ne saurait en atteindre qu’un petit nombre, et souvent même elle les épargne, sans se douter que sa féroce humanité contribue à nécessiter la guerre, si, dans le même temps surtout, un autre aveuglement, non moins stupide et non moins funeste, travaillait à éteindre l’expiation dans le monde. […] La saine philosophie lui aurait enseigné que la guerre est si peu divine que le plus divin progrès de l’humanité est de la tempérer et de la diminuer jusqu’à sa complète extinction (si cela devient jamais possible) chez les hommes.
Je dois à la vérité que les socialistes, chefs et disciples, furent des citoyens loyaux, pacifiques, intermédiaires, messagers de paix et de réconciliation sur tous les points, pendant toute la mêlée, et que, s’ils ont démérité du bon sens avant, pendant et après la république, ils n’ont pas démérité un seul jour de la patrie et de l’humanité. […] J’ai versé dans le récit de la captivité de la famille royale tout ce que j’avais de pitié dans le cœur et de larmes dans les yeux sur ce groupe émissaire de la famille couronnée, mis hors la loi de l’humanité par une révolution faite au nom de l’humanité. […] Et si l’on peut rester impartial quand on est attendri, nous posons en ces termes dans notre âme la redoutable question qui fait hésiter l’histoire, douter la justice, trembler l’humanité : XVI « La nation avait-elle le droit de juger en tribunal légal et régulier Louis XVI ? […] Louis XVI, épargné et respecté dans son inviolabilité de vaincu, se serait élevé entre les nations étrangères et la France au dehors, entre les victimes et les bourreaux au dedans, comme un témoignage de la première des vertus humaines, l’humanité.