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24. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Le marquis de Grignan »

L’historien de Bernis s’est risqué dans l’aventure d’une histoire bien autrement difficile à écrire ! […] Et, franchement, il fallait être furieusement enragé de faire de l’histoire, et du neuf en histoire, pour en tabler une sur ce néant ! […] Chose rare en histoire ! […] L’histoire du marquis de Grignan n’est pas une histoire à la manière des autres histoires, ni l’historien de cette histoire un historien à la manière des autres historiens. Cette histoire n’est pas une histoire sur quelque grand homme célèbre, ou même ignoré, mais qui a vécu, et elle n’a pas non plus le ton historique qui généralement est élevé et sévère.

25. (1898) Introduction aux études historiques pp. 17-281

L’apprentissage technique est relativement court et facile pour qui s’occupe d’histoire moderne ou contemporaine, long et pénible pour qui s’occupe d’histoire ancienne ou d’histoire médiévale. […] Sans érudition, pas d’histoire. […] L’histoire doit-elle en rester là ? […] A l’histoire ancienne et à l’histoire contemporaine ? Aux histoires spéciales (art, religion, coutumes, vie économique) et à l’histoire générale ?

26. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « W.-H. Prescott » pp. 135-148

Mais son Histoire de Philippe II n’en est pas moins curieuse pour cela. […] Tel le côté frappant du livre de Prescott : c’est de l’histoire sans nerfs, quand l’histoire à la plume de fer est devenue si nerveuse ; — une rareté ! […] Son histoire n’est pas un musée. […] c’est là l’utilité et la valeur de son histoire. […] Mais l’histoire de Prescott disposera les esprits hostiles et rebelles à cette grande et future histoire, qui les fera taire et qui les contraindra à admirer.

27. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « La Révolution française »

Mais, en matière d’histoire, que peut-on dire, si ce n’est l’histoire même ? […] Écrire son histoire, c’est donc écrire une histoire qui se continue. […] Toute cette partie de l’Histoire des Causes et de l’Histoire de France est faite en grand, par un esprit de la plus rare compétence et qu’on ne saurait trop admirer. […] il a fait de l’histoire contre les révolutionnaires avec les révolutionnaires. […] je ne veux point parler de l’Histoire des Causes en critique littéraire.

28. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Th. Carlyle » pp. 243-258

Jusqu’à lui, l’Histoire avait été sérieuse… Elle avait été quelquefois indignée. […] Sa personnalité se fond dans son histoire. […] Cela peint, son histoire est finie. […] Son histoire n’est qu’une évocation de la passion et de la vie. […] Mais elle n’était pas dans l’Histoire.

29. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « IV. M. Henri Martin. Histoire de France » pp. 97-110

Michelet avait bien entrepris à sa façon une Histoire de France, mais c’était moins une histoire que de brillantes échappées sur l’histoire, et pour bien comprendre les unes, il fallait déjà savoir l’autre. […] On avait des Histoires de la civilisation, plus générales qu’une Histoire de France ; — on avait des histoires en France, des règnes plus ou moins étudiés et approfondis. […] L’histoire existait en puissance et on pourrait dire en chantier. […] Nous voulons seulement montrer aujourd’hui un peu de la doublure de l’histoire de M.  […] L’histoire de ces temps auxquels nous touchons devient plus facile.

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