Beyle ou Stendhal (car les éditeurs lui ont conservé, à ce maniaque de pseudonymes, le nom de guerre sous lequel il a écrit ses plus beaux ouvrages) fut un écrivain très-peu connu de son vivant, qui a publié, de 1820 à 1841, les livres les plus spirituels. […] Mais ce matérialiste avait vu la guerre, la grande école du sacrifice et du mépris de la matière. […] Elle confirme par les confidences de l’intimité ce que les écrits de l’auteur nous avaient appris, c’est que toute sa vie Stendhal fit une guerre, publique ou privée, à la puissance que les faibles adorent, à l’Opinion.
et, durant la guerre, de values sonnets patriotiques, et je trouvai toujours en Vacquerie un très loyal et très bienveillant rédacteur en chef, tout au plus un peu… strict, à mes yeux de « bourreau d’argent ». […] Vous verrez qu’après la guerre nous rentrerons, lui et moi, dans la vie privée. » Prédiction réalisée en ce qui concerne le général, d’ailleurs postérieurement égratigné dans l’Année terrible : Participe passé de ce verbe, trop choir, etc. […] On sera ingrat pour Chassepot dépassant Dreyse et pour Bonnin dépassant Chassepot… Les initiatives en éveil feront le même bruit d’ailes que les abeilles… Pour guerre l’émulation. […] Lamartine règne, incontesté ; Chateaubriand peut passer pour déjà classique ; Vigny, descendu de sa tour d’ivoire, part en guerre ; Hugo est en pleine victoire, mais sa campagne n’est pas finie, il a encore bien des luttes à soutenir. […] Mais le tout, en guerre, surtout en guerre civile, n’est pas d’avoir un drapeau : il faut avoir une cible.
Il est aisé de conclure après cela que le Chou-king représente la guerre et le despotisme comme des incendies dont l’éclat passager ne laisse que des cendres et des pleurs. […] Depuis le deux cent sixième livre jusqu’au deux cent vingt-neuvième, il ne s’agit que de la guerre et de tout ce qui y a rapport. […] Une seule chose manque à cette civilisation par les lettres : l’art de la guerre. On le conçoit : la guerre, en elle-même, est une barbarie ; les philosophes et les lettrés chinois la réprouvent ; ils la considèrent comme un exercice criminel de la force brutale qui ne prouve rien et qui détruit tout. Semblables à nos quakers européens ou américains, ils se sont désarmés eux-mêmes sans réfléchir que, si la guerre offensive était un crime, la guerre défensive, qui préserve la famille, la patrie, la civilisation elle-même, était la plus énergique des vertus d’un peuple.
Soleil, jusques à quand te lèveras-tu dans la guerre ? […] Le roi de Morven loua mon courage et plaça sur mon bras le bouclier de Calthar, qu’il avait tué dans la guerre. […] Les guerres de Fingal m’appelèrent. […] Que les guerres de Fingal sont sanglantes, ô Connal ! […] La douleur, la gloire et la guerre étaient devenues les muses sévères de ce temps.
Diderot, dans leurs premières relations, a pu l’aider à extraire de son tempérament, sa théorie ; la guerre à la société, le retour à la nature, c’est le mot d’ordre de Diderot. […] D’abord, Rousseau, protestant, n’a jamais pu pousser le cri de guerre : écrasez l’infâme. […] Rousseau, déiste, en guerre avec les pasteurs, incrédule à la révélation, est tout simplement un protestant libéral. […] La plupart de nos Français s’attardent dans la guerre aux privilèges, où ces bourgeois réduisent l’inégalité ; à Rousseau appartient d’avoir crié : le luxe, la richesse, la jouissance sans travail, la propriété, voilà les vrais privilèges, ou plutôt le privilège fondamental. […] L’autre vérité du livre, c’est la guerre déclarée au mensonge social : notre société vieillie vit d’une vie factice, elle s’est fait des sentiments, des jouissances, un honneur, une morale hors de la vérité ; ses préjugés autorisent le mépris de la vertu plutôt que des convenances.
Louis XVI, de guerre lasse, finit par céder. […] C’est de ces hauteurs que nous avons été précipités tout à coup par la guerre, et quelle guerre ! […] Les chants que la guerre a inspirés sont faibles pour la plupart et forcés. […] Theuriet, le Bleu et le Noir, contient d’admirables poésies inspirées par la guerre ; phénomène presque unique, rien n’étant médiocre comme la plupart des vers que la guerre a inspirés. […] C’est une guerre offensive et défensive.