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461. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « II — La solidarité des élites »

Sous toutes les formes, tout le long de sa vie, il affirme et réaffirme avec la plus intense énergie que toute grandeur humaine, toute joie, toute beauté, tout contentement, et tout équilibre ont pour base, pour condition nécessaire et pour aliment, une saine vitalité. […] Quelqu’un me dit : Je dois concourir à la grandeur, à la richesse, à l’éclat de mon pays. […] La grandeur voisine vous fera grand ; la médiocrité voisine vous fera médiocre.

462. (1899) Le roman populaire pp. 77-112

Assurément, il n’arrive à personne de parler de la beauté, de la grandeur d’un feuilleton, de célébrer le style de Ponson du Terrail, l’harmonie des périodes chez Xavier de Montépin, de rechercher, parmi les génies grecs, latins ou français, la filiation littéraire de M.  […] J’ai cité ces différents thèmes empruntés au même roman : le repentir du criminel, la guerre, l’enfant, parce qu’ils sont des thèmes universels, d’une grandeur simple, qui caractérisent l’œuvre de Hugo. […] Ils la connaissaient sous ses divers aspects, égalité de nature, égalité dans la souffrance et dans le mérite, égalité devant la mort, égalité dans la destinée immortelle, et, s’ils étaient tentés de l’oublier, un grand fait venait la leur rappeler, et c’était, aux mêmes fêtes chrétiennes qui les réunissaient, la participation de tous aux mêmes sacrements, la même dignité morale reconnue aux maîtres et aux serviteurs, aux riches et aux pauvres, égalité, en somme, la plus parfaite, puisqu’elle s’opère par la commune grandeur des hommes.

463. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Le père Lacordaire. Quatre moments religieux au XIXe siècle. »

Mais, si chrétien qu’il fût, l’homme était demeuré ; il se remuait tout vivant dans la magie de son style, et jamais le Christianisme n’avait eu pour prophète une âme où le monde eût tant d’éclat et Jésus-Christ tant de grandeur. […] Écrire l’erreur avec opiniâtreté, c’est commettre un crime, digne des plus honteux châtiments, et dont le succès ne fait qu’accroître la grandeur !

464. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre III. Le naturalisme, 1850-1890 — Chapitre II. La critique »

« Il n’y a ici comme partout qu’un problème de mécanique : l’effet total est un composé déterminé tout entier par la grandeur et la direction des forces qui le produisent866. » Ainsi, la littérature anglaise est le produit de la race anglaise, sous tel climat, dans telles circonstances historiques, telles croyances religieuses : Shakespeare, Milton, Tennyson, sont des « résultantes », qui représentent diverses forces appliquées en divers points. […] Tout ce qui fait Shakespeare pouvait faire un Shakespeare médiocre aussi bien qu’un Shakespeare puissant : l’écrivain est déterminé, la grandeur de l’écrivain ne l’est pas.

465. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Lamartine, Alphonse de (1790-1869) »

« Il y a plus de réelle grandeur, disait Lamartine, dans une bonne action, que dans un beau poème, ou une grande victoire. » Mieux que personne il pouvait comparer ces trois grandeurs, les ayant réunies en lui.

466. (1842) Essai sur Adolphe

Elle croyait, la pauvre femme, que son enthousiasme ne s’éteindrait jamais ; elle espérait que le cœur en qui elle s’était confiée ne méconnaîtrait jamais la grandeur de ses sacrifices. […] Quand les larmes ne se mêlent pas à des larmes amies, quand une bouche adorée ne vient pas les boire dans nos yeux, et rafraîchir de ses baisers la paupière enflammée, l’homme s’avilit aux yeux de sa maîtresse, il se dégrade, il abdique sa grandeur : le nuage grossit et devient orage.

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