De plus, le voilà en possession d’une faculté nouvelle : il appelle les rois, les ministres, les gouvernements à son tribunal ; il ne pense plus guère qu’à juger, à décider, à charger tout le monde de devoirs dont il s’exempte. » Voilà une critique spirituelle d’un travers que nous connaissons : mais est-ce bien là une critique de l’Esprit des Lois ? […] On y apprendra comment l’amour de l’égalité devient la ruine de l’égalité même, s’il ne sait pas se renfermer dans ses vraies limites, si, non contents d’être égaux comme citoyens, nous voulons l’être comme fils et comme pères, comme jeunes et comme vieux, comme sujets et comme magistrats ; on apprendra encore combien l’obéissance à la loi est nécessaire dans un pays où la loi est faite par les citoyens eux-mêmes, comment la modération est le salut de tous les gouvernements, mais surtout des gouvernements populaires, enfin combien la probité est indispensable aux magistrats dans ces sortes de gouvernement. […] Au contraire, tout ce qu’il a écrit sur la monarchie n’est qu’une censure indirecte et amère du gouvernement de Richelieu et de Louis XIV, qui, « ayant détruit tous les pouvoirs intermédiaires », n’ont plus laissé d’issue « que l’état despotique ou l’état populaire ».
Mais leur mère, ayant obtenu sa grâce, le renvoie dans son gouvernement. […] Troplong célébrait l’avènement d’un gouvernement absolu, protecteur de la multitude ; M. de Montalembert attaque la multitude et le gouvernement absolu. […] Les gouvernements, comme les plantes, sont indigènes. […] et jusqu’à quelles créatures le gouvernement transmis va-t-il tomber ! […] Au-dessus de tous les gouvernements, à travers tous les gouvernements, a régné un seul roi, l’opinion publique.
Les jouissances du pouvoir et des intérêts politiques remportent presque toujours sur les succès purement littéraires ; et quand la forme du gouvernement appelle les talents supérieurs à l’exercice des emplois publics, c’est vers l’éloquence, l’histoire et la philosophie, c’est vers la partie de la littérature qui tient le plus immédiatement à la connaissance des hommes et des événements, que se dirigent les travaux. […] Le gouvernement républicain donne aux hommes, comme aux événements, un grand caractère ; et des siècles de monarchie despotique ou de guerres féodales, n’inspirent pas autant d’intérêt que l’histoire d’une ville libre. Suétone qui a fait l’histoire du règne des empereurs, Ammien Marcellin, Velleius Paterculus, dans la dernière partie de son histoire, ne peuvent être comparés en rien à aucun de ceux qui ont écrit les siècles de la république ; et si Tacite a su les surpasser tous, c’est parce que l’indignation républicaine vivait dans son âme, et que ne regardant pas le gouvernement des empereurs comme légal, n’ayant besoin de l’autorisation d’aucun pouvoir pour publier ses livres, son esprit n’était point soumis aux préjugés naturels ou commandés qui ont asservi tous les historiens modernes jusqu’à ce siècle.
On trouvera des idées beaucoup plus justes, des principes plus certains, des réfléxions plus sages dans la Science du Gouvernement, où l’on explique les droits, les devoirs des Souverains, ceux des Sujets, &c. en huit vol. […] Mais l’auteur auroit pu se resserrer davantage ; & si l’Esprit des loix péche par trop de précision, la science du gouvernement a un défaut tout contraire.
Les journaux alors n’expliquaient, ne commentaient pas tout, comme sous les gouvernements constitutionnels. […] Ils sont avilis, lâches et perfides comme leur gouvernement. […] Bonaparte avait quitté l’Égypte, et après le 18 brumaire (1798) an VIII, s’était emparé des rênes du gouvernement. […] Le change hausse tous les jours et chasse d’ici tous les Français ; il s’entend en cela avec le gouvernement papal, qui les surveille de près. […] Tous mes effets sont restés à l’Académie, où le gouvernement a fait apposer les scellés après y avoir provoqué le meurtre et l’incendie.
Il ne s’est donc écoulé que quinze jours au plus entre la fuite du pape et la fin du gouvernement du général Cavaignac. […] Il y a donc erreur matérielle à dire que le gouvernement du général ait renversé la république romaine : c’est comme si on reprochait au comité de salut public d’avoir signé le traité de Campo-Formio. […] Pour le moment, vous avez, au nom du gouvernement qui vous envoie, et qui en cela reste dans les limites des pouvoirs qui lui ont été confiés, à assurer la liberté et la personne du pape. […] Il devra soigneusement s’abstenir de prendre part aux querelles intérieures du gouvernement et du peuple romain. […] Mais il est bien entendu que vous n’interviendrez en aucune façon dans la question politique et dans les affaires intérieures du gouvernement romain.