de Sophie Arnould, un auteur manqué qui n’avait jamais eu que des moitiés ou des quarts de succès, un candidat-lauréat perpétuel à l’Académie, mais qui, à travers ses ridicules, n’était point dépourvu de connaissances, ni d’esprit, ni même d’un certain goût, s’était pris d’affection pour la jeune actrice, et il tenait à lui donner des conseils. […] Parmi celles qui sont adressées à Mlle Valmore dès ces années 1821 et suivantes, j’en trouve pourtant d’intéressantes de Mme Sophie Gay, qui s’était prise d’un goût très vif pour elle, et qui, pendant les séjours de Lyon ou de Bordeaux, la tenait au courant du monde poétique de Paris, des premiers succès de la belle Delphine, des brillants hommages qu’elle recevait, et aussi de son premier trouble de cœur pour ce jeune officier gentilhomme et poète, Alfred de Vigny. […] » Et elle lui promettait une place au Temple du Goût à côté de Mme Des Houlières67.
Il ne me surprend pas que Christine ait quitté le trône pour vivre paisiblement occupée des sciences et des arts qu’elle aimait… Pourtant, si j’étais reine, je sacrifierais mes goûts au devoir de rendre mes sujets heureux… Oui, mais quel sacrifice ! […] Elle n’est pas encore arrivée à discerner l’un d’avec l’autre : elle en est encore à la confusion du goût ; en style aussi, elle n’a pas encore mis à sa place tout ce qui n’est que du La Blancherie. […] Le temps seul fait les parts nettes et sûres : il les fait au sein même de l’écrivain original, mais qui a trop obéi au goût de ses disciples, et qui s’est laissé aller aux excès applaudis.
En 1716 et dans les années suivantes, Montesquieu se laisse gagner au goût des sciences physiques et naturelles. […] Sorel, peint la République et la Monarchie comme Molière a peint l’Avare et le Misanthrope. » Il y trouve des avantages : d’abord il utilisait ainsi l’histoire selon son goût et selon le goût de ses contemporains.
Ce goût n’est pas chose absolument nouvelle en littérature ; il s’est déjà rencontré dans des sociétés d’une culture raffinée, au temps de Théocrite, au temps de Virgile, chez nous au siècle dernier ; mais il est certainement plus fort et plus profond aujourd’hui qu’il ne l’a jamais été. […] Là encore, dans ces préférences singulières, l’influence des découvertes ou des spéculations scientifiques est aisée à saisir et aussi ce goût de la réalité qui domine depuis trente ans dans la littérature. […] Le magistrat a l’œil lucide et le goût de l’exactitude minutieuse.
Il ose, en causant, bien des choses que son goût scrupuleux croit devoir se retrancher dans l’histoire. […] Les goûts changent, l’opinion a ses flux et ses reflux, même par rapport aux renommées toutes faites. […] Dans le style, l’écrivain n’a nulle part flatté le goût du temps pour les effets et pour la couleur, et on pourrait même trouver qu’il en a tenu trop peu de compte quelquefois ; mais c’est une satisfaction bien rare pour les esprits sérieux et judicieux que celle de lire une suite de volumes si aisés et si pleins, sortis tout entiers du sein du sujet et nous le livrant avec abondance, d’une simplicité de ton presque familière, ou jamais ne se rencontre une difficulté dans la pensée, un choc dans l’expression, et où l’on assiste si commodément au spectacle des plus grandes choses.
J’aime la retraite, la vie simple et privée ; cependant j’en ai presque toujours mené une contraire à mon goût… Une mauvaise santé, et des chagrins vifs et répétés, ont déterminé au sérieux mon caractère naturellement très gai. […] La grande maxime de Mlle d’Ette, qui est aussi celle de tout le xviiie siècle, la voici : « Ce n’est que l’inconstance d’une femme dans ses goûts, ou un mauvais choix, ou l’affiche qu’elle en fait, qui peut flétrir sa réputation. […] Il entre de la bonne grâce, de la finesse et de l’esprit, il entre du goût des beaux-arts et de la musique dans cet amour.