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1650. (1914) En lisant Molière. L’homme et son temps, l’écrivain et son œuvre pp. 1-315

Pour les hommes de génie c’est la meilleure et c’est presque la seule qui leur convienne. […] Cela peut consoler de leurs échecs les hommes de génie et quelques autres. […] Cela n’empêche point que l’on ait du génie, le génie de son métier par exemple, et Molière avait celui-ci à miracle ; cela n’empêche même point que l’on soit très intelligent, et Molière l’était. […] Le tort de Nisard n’est que d’avoir cru que c’est en cela que consiste le génie et, à ce compte, Descartes, Pascal et Rousseau ne seraient point des hommes de génie, mais encore, que l’on puisse être un homme de génie en couvrant exactement la définition de Nisard, c’est une chose que j’estime très vraie. Or c’est là précisément, en tant qu’intelligence, le génie propre de Molière.

1651. (1887) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Troisième série pp. 1-326

Derôme, si le génie est une « névrose ». […] Molière et Boileau disparus, les beaux esprits ont recouvre l’empire dont le bon sens et le génie les avaient un temps dépossédés. […] Le génie lui-même ne vient pas à bout de ce qui a sa raison d’être, et les précieuses avaient la leur, et elle était morale autant que littéraire. […] On ne saurait, en effet, en vouloir mortellement à quelqu’un pour avoir manqué de génie ; et c’est de génie, tout simplement, que Marivaux eût eu besoin pour porter, aux environs de 1725, le roman du xviiie  siècle à sa perfection. […] Il se piqua, dit Condorcet, de surpasser Rousseau en hardiesse comme il le surpassait en génie.

1652. (1913) Les livres du Temps. Première série pp. -406

Il célèbre en lui avant tout le don par excellence du génie français : l’intelligence. […] Et l’on ne méconnaît ni ce génie du Greco, ni la poignante grandeur de ce mysticisme d’Espagne. […] Reconnaissons que nul axiome ne pose a priori de limites au génie ou au talent. […] Il dit quelques duretés à Michelet, à Henri Heine, mais s’incline devant leur génie. […] Il a vraiment le génie de l’outrage.

1653. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » pp. 472-473

Jamais Ouvrage n’a plus prêté à la satire, parce que jamais Ouvrage n’a été plus étranger au génie d’un Auteur.

1654. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — J. — article » pp. 517-518

« Né, dit-il, avec un esprit vif, élevé, entreprenant, une conception facile, une mémoire sûre, un génie subtil & délié, beaucoup de facilité à s’exprimer, un cœur faux & dissimulé, une ambition sans bornes, il se donna tout entier à l’étude, en sorte qu’il devint bon Grammairien, meilleur Rhétoricien, excellent Humaniste.

1655. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 18-19

Après ce début, l’amour, le vin & les plaisirs furent les objets de ses Chants, sur lesquels une imagination gaie, une touche fine & délicate, un génie agréable & facile, répandent un coloris que les regles austeres du Parnasse n’avoueront pas toujours, mais qui n’en paroît que plus original.

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