Quoi, dira-t-on, les causes finales, les merveilles de l’univers, la splendeur des cieux qui frappe nos regards, ne nous attestent-elles pas la magnificence et la bonté du Créateur ? […] « Seulement à l’affliction grave et agitée de ses traits, il semblait que toute cette série d’épreuves épuisées successivement par elle lui réapparaissait en masse dans l’avenir, à elle plus avancée dans la vie et d’une santé déjà languissante, et on eût dit en même temps, à l’effort de courage qui dominait sa tristesse, qu’elle se résignait à être frappée à mort par le triomphe de ce qu’elle avait le plus haï, le plus redouté, mais qu’elle en attendait, avec plus d’indignation encore que d’effroi personnel, bien d’autres maux pour le monde, pour la France et pour la grande cause qu’elle avait tant aimée. […] Un terroriste assoupli, Fouché, venait d’accepter le ministère de la police, s’approchant du cœur pour étudier de plus près l’heure de le frapper.
Mme de Staël, génie mâle dans un corps de femme : esprit tourmenté par la surabondance de sa force, remuant, passionné, audacieux, capable de généreuses et soudaines résolutions, ne pouvant respirer dans cette atmosphère de lâcheté et de servitude, demandant de l’espace et de l’air autour d’elle, attirant, comme par un instinct magnétique, tout ce qui sentait fermenter en soi un sentiment de résistance ou d’indignation concentrée, à elle seule, conspiration vivante, aussi capable d’ameuter les hautes intelligences contre cette tyrannie de la médiocrité régnante, que de mettre le poignard dans la main des conjurés ou de se frapper elle-même pour rendre à son âme la liberté qu’elle aurait voulu rendre au monde ! […] Les grands temples étaient devant nous comme des statues sur leur piédestal ; le soleil les frappait d’un dernier rayon qui se retirait lentement d’une colonne à l’autre, comme les lueurs d’une lampe que le prêtre emporte au fond du sanctuaire ; les mille ombres des portiques, des piliers, des colonnades, des autels, se répandaient mouvantes sous la vaste forêt de pierre, et remplaçaient peu à peu sur l’acropolis les éclatantes lueurs du marbre et du travertin. […] Nous fûmes frappés de saisissement, et nous accompagnâmes des élans de notre pensée, de notre prière et de toute notre poésie intérieure, les accents de cette poésie sainte, jusqu’à ce que les litanies chantées eussent accompli leur refrain monotone, et que le dernier soupir de ces voix pieuses se fût assoupi dans le silence accoutumé de ces vieux débris.
Dans la pensée de Descartes menant la raison en guerre contre l’autorité, il s’agit de l’autorité qui, par les lettres patentes de François Ier, condamnait Ramus pour crime de lèse-majesté contre Aristote ; qui, en 1624, bannissait de Paris, par arrêt du parlement, tous les professeurs convaincus d’irréligion aristotélique ; qui, jusqu’en 1671, menaçait de frapper de la même peine les gens suspects du même crime, et rendait nécessaire l’Arrêt burlesque de Boileau. […] La Fontaine est à priser pour un certain sel qui n’est pas le sel attique, dit Perrault, et où il entre « une naïveté, une surprise et une plaisanterie d’un caractère tout particulier, qui charme, qui émeut, qui frappe tout d’une autre manière. » Etrange sel, en effet, que ce composé de naïveté qui charme, de surprise qui émeut, de plaisanterie qui frappe !
Le décor est, certainement, ce qui frappe immédiatement les yeux. — Il était réservé à Wagner de faire entrer le décor dans la mimique, c’est-à-dire d’en faire une chose vivante. […] Nous avons montré dans le premier acte cette émotion intérieure que l’innocent éprouvait devant la passion du Gral, cette douleur compatissante qui le frappait au cœur. […] Son nom prononcé l’a frappé d’une surprise, comme si un souvenir vague remontait dans son esprit.
Le bon Pan lui apprend à poser ses doigts sur les roseaux du syrinx et à frapper la terre d’un pied cadencé. […] Le vin jaillit à flots sous les baguettes qui frappent les rochers ; des explosions de fleurs et de fruits couvrent les broussailles. […] La chasseresse relança sur Adonis le sanglier du Liban : « Sa cuisse blanche fut frappée d’une dent blanche. » On le voit, dans la délicieuse élégie de Bion, enveloppé par les bras de Cypris en pleurs, « qui crie à pleine voix, redemandant l’époux assyrien, appelant le jeune homme ». — « Il respire à peine, et le sang noir coule sur sa chair de neige, et ses yeux s’éteignent sous ses sourcils, et la couleur de ses lèvres disparaît, et avec elle meurt le baiser auquel Cypris ne veut point renoncer, car le baiser de celui qui ne vit plus est doux encore à Cypris. » L’anémone naît des larmes de la déesse, le sang d’Adonis empourpre les roses.
Pierre Loti a vu ce que tous ont pu voir ; mais les choses fermées le plus hermétiquement aux yeux de tant d’autres, les symboles les plus jalousement gardés le frappent, lui, et s’illuminent pour ses regards de voyant. […] À côté des tableaux dont nous sommes frappés, nous pouvons suivre dans ces romans une analyse compréhensive et serrée de l’âme et de l’esprit militaires. […] Maurice Barrès a été frappé de l’importance exceptionnelle prise dans la vie intellectuelle contemporaine par l’idée sociale.