Mais quand tous sont également frappés par le malheur, l’opinion publique ne soutient plus personne : il reste des jours, mais il n’y a plus de but pour la vie. […] Avant d’analyser encore quelques autres avantages de la religion chrétienne, qu’il me soit permis de m’arrêter ici pour faire sentir un rapport qui m’a frappée entre cette époque et la révolution française.
L’admiration est une sorte de fanatisme qui veut des miracles ; elle ne consent à accorder à un homme une place au-dessus de tous les autres, à renoncer à l’usage de ses propres lumières pour le croire et lui obéir, qu’en lui supposant quelque chose de surnaturel qui ne peut se comparer aux facultés humaines : il faudrait, pour se défendre d’une telle erreur, être modeste et juste, reconnaître à la fois les bornes du génie et sa supériorité sur nous ; mais dès qu’il devient nécessaire de raisonner sur les défaites, de les expliquer par des obstacles, de les excuser par des malheurs, c’en est fait de l’enthousiasme ; il a, comme l’imagination, besoin d’être frappé par les objets extérieurs ; et la pompe du génie, c’est le succès. Le public se plaît à donner à celui qui possède ; et, comme ce sultan des Arabes, qui s’éloignait d’un ami poursuivi par l’infortune, parce qu’il craignait la contagion de la fatalité ; les revers éloignent les ambitieux, les faibles, les indifférents, tous ceux enfin qui trouvent, avec quelque raison, que l’éclat de la gloire doit frapper involontairement ; que c’est à elle à commander le tribut qu’elle demande ; que la gloire se compose des dons de la nature et du hasard, et que personne n’ayant le besoin d’admirer ; celui qui veut ce sentiment ne l’obtient point de la volonté, mais de la surprise, et le doit aux résultats du talent, bien plus qu’à la propre valeur de ce talent même.
Devant la mort présente, ils n’ont pas le soubresaut de sang et de colère, le redressement universel et subit de toutes les puissances, l’accès meurtrier, le besoin irrésistible et aveugle de frapper qui les frappe.
Avant l’opération, il se représentait une tasse de porcelaine comme froide, polie, capable de donner à sa main telle sensation de résistance et de forme ; lorsque pour la première fois elle frappe sa vue et lui donne la sensation d’une tache blanche, il conçoit la chose blanche et lustrée comme autre que la chose résistante, pesante, froide et polie. […] Pareillement, les yeux fermés et sans être prévenu, vous voyez un flamboiement, en même temps vous entendez un son, et enfin vous avez dans le bras la sensation d’un coup de bâton ; essayez l’expérience sur un ignorant ou sur un enfant ; il croira qu’on l’a frappé, que quelqu’un a sifflé, qu’une vive lumière est entrée dans la chambre ; et cependant les trois faits différents n’en sont qu’un seul, le passage d’un courant électrique. — Il a fallu faire l’acoustique pour montrer que l’événement qui éveille en nous, par nos nerfs tactiles, les sensations de vibration et de chatouillement, est le même qui, par nos nerfs acoustiques, éveille en nous les sensations de son.
Il faudrait prendre le mot « charmant », le nettoyer de sa banalité et comme le frapper à neuf ; puis, ainsi rajeuni, le mettre pour tout commentaire au bout de ces Contes, Essayons pourtant quelques remarques. […] Alphonse Daudet a beaucoup d’esprit et qu’il est toujours à l’affût, il s’arrête et s’intéresse à des détails qui nous échapperaient ou que nous remarquerions à peine ; il nous fait trouver curieuses par la façon dont il nous les présente des choses tout ordinaires et qui nous auraient sans doute faiblement frappés ; il a, si j’ose dire, un merveilleux flair des petits drames obscurs dont fourmille la réalité.
En ce moment, une main légère frappait à la porte de l’humble colon […] Il y a des traits sentis et bien frappés dans ces pages, où est étalée la hideuse vieillesse de ce roi.