Parmi leurs écrivains, ceux qui ne possèdent pas un génie tout à fait original, empruntent, les uns les défauts de la littérature anglaise, et les autres ceux de la littérature française. […] Les Allemands ressemblent aux Anglais sous quelques rapports ; ce qui fait qu’ils s’égarent beaucoup moins en étudiant les auteurs anglais qu’en imitant les auteurs français. […] On peut croire, en Allemagne, que Crébillon et Dorat sont des écrivains pleins de grâce, et charger la copie d’un style déjà si maniéré, qu’il est presque insupportable aux Français. Les auteurs allemands qui trouveraient au fond de leur âme tout ce qui peut émouvoir les hommes de tous les pays, mêlant ensemble la mythologie grecque et la galanterie française, se font un genre où la nature et la vérité sont évitées avec un soin presque scrupuleux. […] Les Anglais n’écrivent point pour les femmes ; les Français les ont rendues, par le rang qu’ils leur ont accordé dans la société, d’excellents juges de l’esprit et du goût ; les Allemands doivent les aimer, comme les Germains d’autrefois, en leur supposant quelques qualités divines.
Nous aurons donc à signaler par la suite l’espèce de désharmonie qu’à présent il est impossible de ne pas remarquer dans le peuple français, entre des mœurs stationnaires et des opinions progressives ; nous aurons, de plus, à examiner la cause de cette désharmonie. […] Entre les peuples mobiles de la mobile Europe, c’est le peuple français qui fut toujours, et à toutes les époques, le plus susceptible de contracter souvent de nouvelles habitudes, de se faire de nouvelles mœurs. […] Ce n’était pas ce que demandait le peuple français ; mais il ne sera pas maître de vouloir. […] Le monarque, père des Français, voulait leur persuader que tous les liens n’avaient pas été brisés entre eux et lui ; il voulait les réconcilier en même temps avec les autres peuples, qui venaient de reconquérir le sentiment de leur existence nationale. […] Ainsi, lorsque la nation française vint à tourner les yeux du côté de la terre de l’exil, elle sembla proclamer la pensée généreuse, de revenir au culte si moral des aïeux, de renoncer à l’idolâtrie.
Je ne compte pas tous ceux des Jésuites : je ne crains pas d’exagérer, en disant qu’il y en eut au moins une centaine de leur part, en français, en latin, en italien, en espagnol. […] Enfin, on peut y joindre cette foule de compliments et de panégyriques prononcés dans l’Académie française, qui fut pendant soixante ans une espèce de temple consacré à ce culte. […] La Mothe, avec sa prose harmonieuse et facile, prononça, dans l’Académie française, l’éloge funèbre de ce roi : toutes les chaires retentirent de ses vertus. […] Les Français, sous son règne, s’honoraient d’une soumission qui les rendait grands. […] Louis XIV paraîtrait, animant tout de ses regards : et au bas de sa statue la postérité écrirait ces mots : sous lui les Français furent grands.
Cette même année, il fut nommé de l’Académie française. […] Soyons français, chrétiens, modernes et nous-mêmes. […] Il entra à l’Académie française en 1842. […] J’ai déchaîné l’émeute dans la langue française et terrorisé Batteux. […] Le style d’Hugo n’a été rien moins qu’une révolution dans la langue française.
Théâtre français. […] Dans la Conception à personnages (c’est le titre d’une des premières moralités jouées sur le Théâtre français, et imprimée in-4º gothique, à Paris, chez Allain Lotrian) ; on fait ainsi parler Joseph : Mon soulcy ne se peut deffaire. […] Voilà de vrais blasphèmes en bon français ; et Joseph allait quitter son épouse, si l’ange Gabriel ne l’eût averti de n’en rien faire.
C’est ce que firent les françois sous les regnes de Charles IX et de Henri III. […] Avant le protestantisme il s’étoit élevé en France plusieurs contestations en matiere de religion, mais si l’on excepte les guerres contre les albigeois, il n’étoit pas arrivé que ces disputes eussent fait verser aux françois le sang de leurs freres, parce que la même acreté ne s’étoit pas encore trouvée dans les humeurs, ni la même irritation dans les esprits. […] Quels privileges et quels avantages nos rois n’ont-ils pas été obligez d’accorder aux graduez et aux clercs dans le douziéme et dans le treiziéme siecle, afin d’encourager les françois à sortir du moins de l’ignorance la plus crasse où je ne sçais quelle fatalité les retenoit plongez ?