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1804. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre II. L’Âge classique (1498-1801) — Chapitre III. La Déformation de l’Idéal classique (1720-1801) » pp. 278-387

. — Que sous cette réserve, dont on ne saurait exagérer l’importance, — trois grandes raisons expliquent le succès de l’Émile, à savoir : — l’exaltation du sentiment moral [Cf. en particulier la Profession de foi du vicaire savoyard] ; — une ardeur de spiritualisme qu’on était heureux d’opposer au lourd matérialisme de l’Encyclopédie ; — et une confiance entière dans la possibilité du progrès moral par l’éducation. — Comparaison à cet égard de l’Émile et du livre De l’esprit ; — et de quelques idées communes à Helvétius et à Rousseau. — L’Émile est d’ailleurs le chef-d’œuvre littéraire de Rousseau ; — moins guindé que La Nouvelle Héloïse ; — plus souple, plus varié que le Contrat social ; — et toujours oratoire, mais moins déclamatoire que les Discours de 1750 et 1755. — De quelques idées secondaires de l’Émile ; — sur l’allaitement maternel ; — sur l’importance de l’éducation physique ; — sur l’utilité d’un métier manuel ; — sur ce que l’on a depuis lors appelé les « leçons de choses » ; — et qu’elles n’ont pas moins fait pour le succès du livre, — que les idées générales qui en sont l’armature, — et que les persécutions dont il allait être l’objet. […] La philosophie de Bernardin de Saint-Pierre ; — et qu’elle se réduit presque entièrement à l’idée de finalité. — Ses exagérations à cet égard ; — déjà dans les Études ; — mais surtout dans les Harmonies ; — lesquelles à la vérité n’ont paru qu’après sa mort. — Du principe de ces exagérations ; — et qu’en même temps que d’une connaissance plus intime de la nature, — elles procèdent de l’intention de réagir contre la philosophie du xviiie  siècle. — Comment elles ont conduit Bernardin de Saint-Pierre à s’inscrire en faux contre la science de son temps ; — à subordonner la science à la morale ; — et la morale elle-même à l’esthétique. — Qu’à cet égard comme à plusieurs autres, c’est par Bernardin de Saint-Pierre que Chateaubriand se rattache à Rousseau ; — le Génie du christianisme à la Profession de foi du vicaire savoyard ; — et la rénovation de l’idée chrétienne à la crise du sentimentalisme dans la seconde moitié du xviiie  siècle.

1805. (1891) Lettres de Marie Bashkirtseff

Du reste tout gagne à être bien encadré, la beauté, le génie et même la foi. […] ma foi, tant pis !

1806. (1884) L’art de la mise en scène. Essai d’esthétique théâtrale

Quelque parti que nous prenions, quelles que soient les recherches savantes et archéologiques dont nous nous fassions guider, jamais notre scène, avec ses personnages de création toute poétique, ne nous offrira un tableau véritable de la vie antique ; pas plus d’ailleurs que les personnages héroïques qu’ont peints Homère et Eschyle n’ont jamais ressemblé aux êtres historiques dont un savant moderne, dans sa foi ardente, exhume les restes à Mycènes et à Troie. […] En un mot, il lui faut la foi, une foi en quelque sorte innée, pour croire à la vérité dégagée du réel, pour être convaincu que la peinture de l’idéal est l’unique raison d’être de l’art.

1807. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1866 » pp. 3-95

Alors chez tous ces destructeurs de foi, ces démolisseurs de Dieu, éclate une dégoûtante latrie.

1808. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1867 » pp. 99-182

En le plaisantant, je lui fais mes compliments, le pousse un peu… ma foi, il avoue ! 

1809. (1856) Cours familier de littérature. II « Xe entretien » pp. 217-327

J’avais adressé à cet écrivain, sur la foi de cette amie, une ode de complaisance.

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