On a vu s’élever dans les airs le vigneron Trygée, malgré les cris de ses filles ; car ses fils sont à guerroyer : écoutez ses plaintes. […] Ce vieillard gourmandait-il son fils, son neveu, son pupille, ou son disciple ? […] Arnolphe est jaloux par passion et par système ; mais du reste, homme honnête et libéral qui ne rencontre pas le fils d’un ancien ami sans l’aider de ses services, et lui ouvrir sa bourse généreusement. […] Le comique d’ailleurs rejaillit plus vivement de la situation d’un amoureux tuteur dupé par une fille rusée, que de celle d’un père abusé sur les mœurs de son fils. […] L’avarice rend méchant père ; Harpagon ne donne à son fils que sa malédiction, et s’inquiète peu des mœurs et du sort de sa fille, pourvu qu’on la lui prenne sans dot.
Fils d’un chirurgien, il avait pour frère aîné Jean Eudes qui fut de l’Oratoire et en sortit pour fonder la congrégation des Eudistes, homme d’une piété vive et zélée, qui excellait à enfoncer l’aiguillon de l’amour divin, même au cœur des tièdes. […] Mézeray était le second de trois fils ; son plus jeune frère, appelé d’Houay, de la ferme de ce nom, devint habile chirurgien et accoucheur à Argentan ; il y fut nommé échevin et y soutint en cette qualité la prérogative municipale. […] Mais Charles son fils, tout au contraire, bon à ses sujets, non pas à son État (si rarement se rencontre un prince doux et politique tout à la fois !) […] Aussitôt le mariage célébré en Normandie entre Blanche et le fils de Philippe Auguste, Louis emmène sa chère moitié à Paris : Les deux époux étaient à peu près pareils en âge, de treize à quatorze ans, tous deux d’un esprit enclin à la piété, éloigné du vice, pur, ouvert et sans fiel, et en tout tellement semblables l’un à l’autre, que de ce parfait rapport et de cette mutuelle correspondance naquit entre eux deux un amour saint, qui fut désormais l’âme de l’un et de l’autre.
Au baptême du fils du connétable, où le roi était parrain (5 mars 1597), la marquise assistait, magnifiquement parée et tout habillée de vert également ; mais le roi s’amusa à contrôler sa coiffure, lui disant qu’elle n’avait pas assez de brillants dans les cheveux : « elle n’en avait que douze, et on disait qu’il lui en fallait quinze ». […] Au-dedans du royaume, il cherche encore parmi les princesses ; il nomme sa nièce de Guise, sa cousine de Rohan, la fille de sa cousine de Conti ; à toutes il trouve des inconvénients encore, et conclut à la normande en disant : Mais quand elles m’agréeraient toutes, qui est-ce qui m’assurera que j’y rencontrerai conjointement les trois principales conditions que j’y désire, et sans lesquelles je ne voudrais point de femme : à savoir qu’elles me feront des fils, qu’elles seront d’humeur douce et complaisante, et d’esprit habile pour me soulager aux affaires sédentaires et pour bien régir mon État et mes enfants, s’il venait faute de moi avant qu’ils eussent âge ? […] Bref, le roi insistant toujours sur ces trois conditions dont il veut être sûr à l’avance, que la femme en question soit belle, qu’elle soit d’humeur douce et complaisante, et qu’elle lui fasse des fils, Sully, de son côté, tenant bon et se retranchant à dire qu’il n’en connaît pas avec certitude de telles, et qu’il faudrait en avoir fait l’essai au préalable pour savoir ces choses, Henri finit par livrer son mot, le mot du cœur : « Et que direz-vous si je vous en nomme une ? […] À quelque temps de là, à l’occasion du baptême de l’un des fils de Gabrielle qu’on veut faire traiter en tout comme un Enfant de France, Sully qui s’y oppose à l’article du paiement, et qui dit tout haut : « Il n’y a point d’Enfant de France !
Saint-Simon ne rencontre Lassay qu’au milieu de sa carrière, lorsque celui-ci, âgé de quarante-quatre ans déjà (1696), fait son troisième mariage, et épouse à la fois par amour et par ambition Mlle de Châteaubriant, fille naturelle de M. le Prince (fils du Grand Condé) : Lassay épousa à l’hôtel de Condé la bâtarde de M. le Prince et de Mlle de Montalais, qu’il avait fait légitimer. […] Lassay, qui n’était pas de si bonne maison, l’épousa et en eut un fils unique ; puis la perdit et en pensa perdre l’esprit. […] Né le 28 mai 1652, de l’ancienne famille de Madaillan, originaire de Guyenne, fils du marquis de Montataire, père très peu tendre, il s’émancipa de bonne heure. […] Il y a commis, d’ailleurs, quelque confusion entre les Lassay père et fils.
Dans les lettres qu’il écrit au fils du duc de Chevreuse, au duc de Chaulnes, qui s’appelait d’abord le vidame d’Amiens, Fénelon retrouve à dire une partie des mêmes choses ; car il paraît que le fils tenait de son père ce goût de travail renfermé, d’études à l’infini et d’occupations dans le cabinet. […] Un jour il apprend que le duc de Bourgogne, parlant moins en prince et en fils de roi qu’en pénitent et en homme qui sort de son oratoire, a dit que ce que la France souffrait alors, en 1710 (et elle souffrait, en effet, d’horribles maux), venait de Dieu qui voulait nous faire expier nos fautes passées : « Si ce prince a parlé ainsi, écrit Fénelon au duc de Chevreuse, il n’a pas assez ménagé la réputation du roi : on est blessé d’une dévotion qui se tourne à critiquer son grand-père. » Dans tout ceci, je n’ai d’autre dessein que de rappeler quelques traits de la piété noble, élevée, généreuse, à la fois sociable et royale de Fénelon, sans prétendre en tirer (ce qui serait cruel et presque impie à son égard) aucune conséquence contre l’avenir de son élève chéri, contre cet avenir qu’il n’a point été donné aux hommes de connaître et de voir se développer. […] Il perd le duc de Chevreuse ; il se plaît à garder autour de lui, à Cambrai, les petits-enfants de ce seigneur, les fils du duc de Chaulnes, à s’entourer de toute cette petite jeunesse.
Nous donnant le dernier mot de sa fatigue et de sa sensibilité lassée, il dit dans une de ses lettres, du 28 décembre 1826, c’est-à-dire moins de cinq mois avant sa mort : Maintenant je suis vieux ; je me repose, élève mon fils, et cultive mon jardin au fond de ma petite campagne, où je vis très retiré depuis que je suis délivré des affaires, qui pendant seize ans m’ont détourné, malgré moi, de mes études chéries, et que me voilà rendu au repos dont ma vieillesse a besoin. Je ne suis occupé qu’à me défaire de ce que j’ai de trop ; je diminue ma bibliothèque et mes petites collections, ne garde que le nécessaire pour moi et mon fils, et lui garde surtout mon herbier, parce qu’il est l’histoire d’un demi-siècle de ma vie. […] Le fils de M. […] Ce premier volume, tout scientifique, contient les divers mémoires sur la Formule barométrique et les Nivellements : il attend et il appelle les volumes suivants, d’un intérêt plus général pour les divers ordres de lecteurs, et dont le digne fils de M.