On sait quelle a été dans notre théâtre comique ainsi que dans nos fabliaux, contes et chansons, la profusion des plaisanteries grasses sur les maris malheureux et sur les femmes revêches. […] Dans la Nouvelle Héloïse, c’est la femme qui périt par accident, juste à temps pour ne pas tomber dans les bras de son ami ou dans une profonde désespérance. […] Les maris trompés de Molière et les femmes malheureuses des drames modernes disparaîtront de la scène, l’indissolubilité du mariage autorisant seule les revanches secrètes ou les lamentations publiques de la femme adultère. […] On ne pourra plus nous reprocher de rendre l’adultère intéressant, par la raison bien simple que, le divorce existant, l’adultère de la femme ne sera plus que le désir de bénéficier du mari et de l’amant et qu’il s’appellera le libertinage. […] Il s’est produit une série de comédies et de vaudevilles, roulant sur les démariages et les remariages : divorces essayés, abandonnés, raccommodés, femme entre deux maris, mari entre deux femmes ont ouvert une veine nouvelle de situations aisément drolatiques.
Le roi se fit un titre de cette déclaration pour interdire toute observation à cette femme qu’on supposait toute-puissante. […] Elle le dut à la réunion des mérites dont la société des femmes d’élite était l’assemblage, à l’émulation d’esprit, de raison, de bienséance qui régnaient entre elles, au désir de se conserver dignes les unes des autres. […] Passons, pour la dernière fois, la revue des femmes de la société polie, des hommes de cour et hommes du monde, des hommes de lettres et des hommes d’église qui en faisaient partie. […] La Fontaine seul continuait ses œuvres galantes, faisait des vers à toutes les femmes célèbres par leurs galanteries, à tous les grands dissolus. […] Le lecteur aimerait à trouver ici de nouvelles notions sur la figure et la taille de cette femme de quarante-cinq ans, dont la résistance affligeait le roi le plus galant du monde, et plus jeune qu’elle de trois ans.
La nature, en créant des femmes, se trompe quelquefois et fait des viragos qui ne rêvent qu’exercices virils, tournois et jeux de guerre. […] C’était une maîtresse femme, qui voulait être obéie et qui faisait ma fortune. […] Duclos l’a bien défini un écrivain agréable, et dont le style a les grâces négligées d’une femme. […] Si Choisy trace si bien les portraits d’hommes, à plus forte raison il excelle à ceux des femmes. […] C’est lui qui trahit le plus la femme.
Jamais homme pourtant ne fut marié si peu : il ne le fut en tout que dix jours, après quoi il repartit pour Vienne, laissant en France sa femme, qu’il n’a jamais revue depuis. […] Il y a d’elle des lettres tout ardentes et passionnées ; cette pauvre jeune femme malade s’exalte et se dévore dans la solitude : Non, je ne m’en plains pas, dit-elle ; quoique je sois dans une situation affreuse, je ne saurais regretter la tranquillité de la vie qui l’a précédée. […] N’oubliez pas, je vous conjure, votre pauvre petite femme, et songez que je suis, ainsi que j’ai déjà dit, dans un état qui mérite votre compassion. […] Nous avons toutefois à Bonneval une obligation, c’est de nous avoir fait connaître la douce, la pure et touchante figure de sa femme. La comtesse de Bonneval a sa physionomie à part dans la série des femmes françaises qui ont laissé, sans y songer, l’image de leur âme en quelques pages.
Il lui suffit du bavardage d’un doux idiot et d’une heure de chapelle pour devenir une femme du cœur le plus tendre et le plus délicat. — Richard Fénigan a seize ans et habite la campagne avec sa mère. […] Contentez-vous de cette indication et ne soyez point si curieux de connaître l’historique des personnages qu’on nous présente. — Lydie, femme du précédent, est une enfant trouvée, nature débauchée et hystérique. Elle se fait enlever par un petit prince de dix-huit ans ; puis sa belle-mère la reprend et c’est elle qui devient « femme d’intérieur », femme à « sentimentales confidences, coupées de détails ménagers, de haltes et de marchandages chez les fournisseurs ». — Et le petit prince don-juanesque, celui-là même qui a appris toutes les ficelles de la courtisanerie à Stanislas, en piochant ce que vous savez ; d’où tient-il ses roueries si subtiles que l’auteur s’écrie, enthousiaste : « Mais il n’a pas dix-huit ans, il a cent ans !
Le Recueil de ses Pieces, fût-il réduit à l’Avare, à l’Ecole des Maris, au Tartuffe, au Misanthrope, aux Femmes savantes, il n’en seroit pas moins digne de toute la réputation dont il jouit. […] Il a guéri les Médecins du verbiage & de la pédanterie, les Marquis de leurs ridicules, les Savans de leur morgue, les Précieuses de leur jargon, les Femmes d’une folle prétention au savoir. […] Le Misanthrope, les Femmes savantes, &c. étoient des sujets trop fins & trop délicats pour le commun des Spectateurs. […] Il critiquoit les hommes, & sa femme les aimoit ; l’un tiroit sa gloire de leurs défauts, l’autre tiroit son plaisir de leurs foiblesses.