Alors le Romain raconte, en vers pathétiques, au Dante comment il fut appelé à son aide par une femme céleste, dans laquelle on entrevoit soudain Béatrice. […] Toutes les femmes célèbres par leurs faiblesses criminelles sont là ; elles ne semblent y être que pour servir de cadre au plus délicieux et au plus pathétique épisode du poème : Françoise de Rimini. […] Sur les marches de l’oratoire, une femme jeune et belle encore est agenouillée entre deux petites filles d’âge inégal. […] » continue l’amante, moitié femme, moitié allégorie de la foi. […] » Cette idée de s’ouvrir le ciel par l’amour et de voir Dieu par les yeux de la femme qu’il a tant aimée rappelle sans cesse l’amant dans le théologien.
Lui, il est heureux pour la première fois de sa vie, et il le sent ; occupé de ses malades tout le jour, il trouve, en rentrant au logis, la joie et la douce ivresse ; il est amoureux de sa femme. […] elle est femme ; elle n’est que romanesque d’abord, elle n’est nullement corrompue. […] Pendant quelque temps Mme Bovary est, de fait, une honnête femme, bien que son nom secret, tel qu’on le lirait déjà inscrit au dedans, soit perfidie et infidélité. […] Mme Bovary, en le disant, n’y a pas réfléchi ; mais elle est de ces femmes qui, au besoin et dans l’emportement de leur passion, ne reculeraient devant rien. […] Dans sa douleur de la perte de sa femme sur les torts de laquelle il s’est abusé tant qu’il l’a pu, Bovary continue de tout rapporter à elle, et, recevant vers ce temps la lettre de faire part du mariage de Léon, il s’écrie : « Comme ma pauvre femme aurait été heureuse !
Or, on sait précisément, par une note des papiers de Conrart, que ce n’était pas une vraie marquise ni une femme du monde, mais une comédienne qu’on avait surnommée ainsi pour ses grands airs, Mlle Du Parc, dont les deux Corneille, Pierre et Thomas, pendant un séjour qu’elle fit à Rouen, avaient raffolé à l’envi. […] Selon lui, l’intention première de la pièce qu’on vient de lire était toute différente ; pour la bien saisir, il suffit de supprimer la dernière stance où il est parlé du grison, et qui lui semble « visiblement plaquée. » En lisant la pièce ainsi épurée et réduite, il devient, selon lui, évident que ces vers ne peuvent avoir été adressés que par une femme à une autre femme. […] C’est à ce moment que Corneille, présent à la scène, aurait improvisé, pour venger la femme d’esprit qui était de ses amies, et comme parlant en son nom, les vers précédemment cités, et qui seraient tout à fait à leur place, selon M. […] Et puis encore une femme, parlant des yeux d’une autre femme, irait-elle dire que ces yeux lui semblent doux ? […] Les femmes y sont de misérables caricatures ; je n’ai trouvé que l’héroïsme qui fût traité heureusement, et encore cet élément, assez peu fécond par lui-même, est-il mis en œuvre avec beaucoup d’uniformité.
— Je ne permets point à la femme d’enseigner », disait saint Paul à Timothée. […] Dans sa correspondance d’alors il parle de Mme de Genlis comme de « la femme de Paris qui a peut-être le plus d’esprit ». […] Un jour Mme de Genlis assistait avec ses élèves, au Théâtre-Français, à une représentation des Femmes savantes. […] On voit d’après cet ensemble qu’avec beaucoup d’esprit et de talent, elle n’était nullement une femme supérieure. […] Il est dommage seulement que, femme d’esprit comme elle était, et femme à principes comme elle voulait être, elle n’ait pas su concilier cette vocation déclarée avec le tact des convenances, le sentiment du ridicule, et de plus avec la droiture et la simplicité des pensées.
. — La Femme silencieuse. […] Sa femme et ses enfants étaient morts ; il vivait seul, délaissé, servi par une vieille femme. […] Il amène cette pauvre douce femme qui pleure et résiste. […] Comme la vraie et fervente preuve de son amour, Sa femme, sa propre femme, sa charmante et vertueuse femme. […] Corvino déclare sa femme adultère, et maîtresse éhontée de Bonario.
Un ancien poète, Simonide d’Amorgos, dans une satire contre les femmes, les a comparées, quand elles sont mauvaises, pour leurs défauts dominants, chacune à une espèce d’animaux (ces anciens étaient peu galants) : mais, quand il en vient à la femme sage, utile, frugale, industrieuse, diligente et féconde, il ne trouve à la comparer qu’avec l’abeille. […] Vous ne voyez point en France de livres où l’on traite si mal nos femmes du Septentrion. […] En présence de ce monde qu’elle connaissait si bien, ne croyez pas que Mme de Maintenon voulût former des plantes trop tendres, des femmes frêles, ingénument ignorantes et d’une morale de novices, elle avait plus que personne un sentiment profond de la réalité. […] En ce qui est des femmes, elle n’avait aussi sur elles que des idées très arrêtées et médiocrement flatteuses : « Les femmes, disait-elle, ne savent jamais qu’à demi, et le peu qu’elles savent les rend communément fières, dédaigneuses, causeuses, et dégoûtées des choses solides. » L’éducation de Saint-Cyr, après la réforme, et dans le plein et véritable esprit de Mme de Maintenon s’il avait été constamment suivi, n’eût donc point péché par trop de timidité, de faiblesse et de grâce tendre ; l’austérité seulement en était voilée. […] C’est de la diction de Racine en prose, du Massillon plus court et plus sobre, toute une école pure, nette, parfaite, dont était le duc du Maine ; une jolie source, plus vive du côté des femmes, bien que peu fertile.