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29. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Si j’avais une fille à marier ! » pp. 215-228

Weill, qui nie la supériorité de l’homme, ne veut pas davantage de l’égalité de l’homme et de la femme. […] Il veut la supériorité absolue de la femme : — sa supériorité morale, entendons-nous ! […] Pour lui, la femme, mais fidèle ! […] , et tous les privilèges sociaux de l’homme (p. 31) doivent disparaître et disparaissent devant la grandeur de la vertu de la femme ». […] On y voit, en effet (page 36), que « la concupiscence de la femme est illimitée ; (page 49) que les plaisirs de l’amour, dès qu’ils ne sont plus légitimes, exposent l’homme et la femme à d’horribles maladies ; (page 36) que la femme infidèle à un homme, par sa nature même n’est plus fidèle à aucun autre homme », ce qui n’est que la moitié du vrai, par parenthèse, car le vrai tout entier c’est que la femme n’est, de nature, fidèle à aucun homme, et ne le peut si Dieu ne l’aide pas !

30. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Marie Desylles » pp. 323-339

trop souvent, la femme d’esprit se mêle à la femme de cœur, en ces lettres aussi spirituelles — et c’est leur défaut — qu’elles sont palpitantes d’émotion, l’esprit, du moins, n’y empêche jamais l’émotion de naître. […] Toute la nature de la femme de ces lettres-ci est plus ardemment passionnée. […] … qu’un moment j’ai craint cette diablesse de femme d’esprit dont un poète a dit : Une femme d’esprit est un diable en intrigue. […] Une femme vraie ! […] car elle a de l’enfance dans le cœur, cette femme spirituelle et qui pense.

31. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « III. M. Michelet » pp. 47-96

Michelet n’est qu’une femme. […] Michelet et de la femme. […] Comme la femme de Loth qui ne voyait que Sodome, M.  […] La vie de cette femme est percée à jour. […] Les Femmes chrétiennes du P. 

32. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre VII. Mme de Gasparin »

On est plus franc avec les femmes, quand on ne les regarde pas. […] Des femmes Homère, des femmes Sophocle, des femmes Shakspeare, ne s’y rencontrent pas. […] C’est la voix de cette autre femme qu’on appelle Michelet. […] C’est l’histoire de la femme qui a écrit les Horizons prochains. […] Cette femme ne décrit point pour écrire.

33. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Goethe »

Il n’y a point de femmes au pluriel dans Goethe. […] Les femmes de Goethe ne varient que du gras au maigre ou du maigre au gras. […] Mais dans Goethe, rien de cette femme-là. […] La femme allemande, dans sa simplicité, dans son éternelle facilité à croire, la femme allemande, née plus séduite que les autres femmes, et qui se rencontre aussi bien dans les ridicules romans d’Auguste Lafontaine que dans les romans et les drames du grand Goethe, voilà en une seule toutes les femmes de Goethe, dont Paul de Saint-Victor a fait, lui, des femmes différentes, en exécutant sur le motif monotone de Goethe de ces prodigieuses variations à faire prendre le change aux plus habiles et leur faire croire que Goethe a mis dans ses femmes ce que lui, Saint-Victor, seul, y a vu ! […] Par un procédé qui tient au genre d’imagination de l’auteur des Hommes et Dieux, il a trouvé dans Goethe des motifs de femme, dont il a fait ses femmes.

34. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Les Femmes d’Amérique » pp. 95-110

Les Femmes d’Amérique Bellegarrigue, Les Femmes d’Amérique. […] Les femmes dont il y est question, les Femmes d’Amérique 13, n’y sont guères qu’un exemple à l’appui d’une incroyable théorie qu’y formule l’auteur, et que la contemplation de la société américaine lui a inspirée. […] Seulement, si peu Américain que nous soyons, nous ne voudrions pas outrager les femmes d’Amérique d’un pareil éloge. […] Être des lorettes du mariage à soupape ou du concubinage légalisé, voilà, pour Bellegarrigue, l’honneur des femmes américaines. […] affirme l’excellence de la nature humaine, qui pense que toute direction morale comme tout gouvernement politique est un abus, et que l’adoration de l’homme par l’homme, ou de la femme par la femme, et la satisfaction de tous les besoins, n’importe à quel prix !

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